Cet été 2015, nous avons passé 24 jours en Alaska. Il sâagissait dâun itinéraire classique nous permettant dâaborder cet immense pays. Nous étions 4, mon mari et moi accompagnés de nos deux ados de 14 et 16 ans. Notre voyage sâest déroulé comme suit :
Le trajet fut long, 18h15 de vol, 6 heures de transit. Partis de Bruxelles, passage par New York et Seattle pour arriver à Anchorage vers 1h30 du matin. Câest incroyable car il fait juste ⦠un peu sombre. Dans le hall de lâaéroport dâAnchorage, nous sommes accueillis par un immense moose empaillé, il est énorme. Notre fatigue disparaît instantanément. Nous avons réservé une chambre à lâhôtel Holiday Inn Express Anchorage, non loin de lâaéroport. Dans deux jours, nous décollerons pour Katmai dâoù le choix dâun hôtel près de lâaéroport. Le petit déjeuner est inclus, ce qui est plus facile pour un premier jour. Tout est bien rôdé : à lâaéroport, il y a des lignes téléphoniques directes vers les hôtels qui vous envoient un shuttle dans le quart dâheure et tout cela gratuitement.
Quelle chance, le soleil brille ! Il fait environ 18°, la canicule ! Nous prenons un bus vers Downtown, il y a un arrêt juste à côté de lâhôtel. Nous avions lu que ce nâétait pas très pratique mais en ce qui nous concerne, câétait parfait : pratique et pas cher. Une fois installés dans le bus, on tire sur une corde au-dessus de la fenêtre lorsquâon souhaite descendre. Nous avons été surpris par cette ville. Entourée dâun magnifique paysage de montagnes, le centre ville est assez pittoresque avec ses nombreuses boutiques de souvenirs et ses bâtiments multicolores, et ce même si elle reste juste une base de départ pour les nombreuses excursions. Notre arrêt sera la quatrième avenue là où se trouve le fameux cabanon du Visitor Center, avec son toit rempli de végétation et toutes ses fleurs. A lâintérieur, les murs sont tapissés de billets de banques de tous les pays. Ne repartez pas sans votre pinâs !! Si vous voulez vérifier que vous êtes dans une bonne période pour le bore tide, les petites dames vous donneront toutes les infos utiles. Lâautre Visitor Center, plus officiel celui-là , est très intéressant avec les animaux empaillés, les nombreux livres et autres souvenirs. Par contre pour y entrer, il faut montrer patte blanche et passer les contrôles comme à lâaéroport : présentation du passeport, scan des sacs à dos et passage au détecteur. On est aux Etats-Unis quand même... A chaque coin de rue, un vendeur de boissons et de hot dogs. A 8 $ le hot dog, nous décidons plutôt dâaller nous ruiner au Hard Rock Café Anchorage. Câest sympa et il n y a pas foule. Il est vrai que nous sommes loin de ces villes touristiques où se croisent des dizaines de touristes armés dâappareils photo. Ici câest plutôt chemises de bucheron mais on adooooore. Comme le temps est au beau fixe, nous louons des vélos chez Downtown Bicycle Rental sur la 4ème avenue pour nous lancer à lâassaut du Tony Knowles Coastal Trail. Tout est fourni, le casque, le petit sac sur le vélo, le cadenas et même le scotch pour ne pas salir les pantalons longs. En plus ils sont très sympas, ce qui ne gâche rien. Au total nous pédalerons trois heures sur ce Ravel le long du Knik Arm. Jolies vues sur Anchorage, la balade est agréable, une vingtaine de kilomètres. Tout le monde sây retrouve, du jogger fou, à la balade familiale, skieur dâété, vététiste et autre touriste. Les gens sont très sympas, très souriants, tout le monde se salue. Nous ne verrons pas de moose sur notre route, ils sont cependant assez nombreux, comme le rappellent les panneaux qui incitent à la prudence. Nous poursuivons notre balade à pied, toujours sous le soleil. Les coups de soleil sur le nez apparaissent déjà , qui lâeut cru ! Notre prochaine étape est Sheep Creek, le rendez-vous des pêcheurs de saumons. Sur la rivière, la ville a aménagé une sorte dâascenseur pour permettre aux saumons de remonter la rivière plus facilement, à condition bien sûr dâéviter les nombreuses cannes à pêches. Nous accusons le coup du décalage horaire et après un petit moment détente dans la piscine de lâhôtel, nous préparons nos sacs pour Katmai. Nous sommes limités pour le poids des bagages (25 livres/personne) et pour trois jours, nous nâavons pas besoin de tous nos sacs. Lâhôtel gardera gratuitement et pour une durée illimitée tous les bagages dont on nâa pas besoin. Ils sont entreposés dans une pièce avec un numéro de référence, très pratique. Le shuttle peut également être réservé si on doit retourner à lâaéroport. Il suffit de laisser son nom à la réception. Ils vous réveillent et vous assurent une place dans un minibus. Quelle chance, le soleil brille ! Il fait environ 18°, la canicule ! Nous prenons un bus vers Downtown, il y a un arrêt juste à côté de lâhôtel. Nous avions lu que ce nâétait pas très pratique mais en ce qui nous concerne, câétait parfait : pratique et pas cher. Une fois installés dans le bus, on tire sur une corde au-dessus de la fenêtre lorsquâon souhaite descendre. Nous avons été surpris par cette ville. Entourée dâun magnifique paysage de montagnes, le centre ville est assez pittoresque avec ses nombreuses boutiques de souvenirs et ses bâtiments multicolores, et ce même si elle reste juste une base de départ pour les nombreuses excursions. Notre arrêt sera la quatrième avenue là où se trouve le fameux cabanon du Visitor Center, avec son toit rempli de végétation et toutes ses fleurs. A lâintérieur, les murs sont tapissés de billets de banques de tous les pays. Ne repartez pas sans votre pinâs !! Si vous voulez vérifier que vous êtes dans une bonne période pour le bore tide, les petites dames vous donneront toutes les infos utiles. Lâautre Visitor Center, plus officiel celui-là , est très intéressant avec les animaux empaillés, les nombreux livres et autres souvenirs. Par contre pour y entrer, il faut montrer patte blanche et passer les contrôles comme à lâaéroport : présentation du passeport, scan des sacs à dos et passage au détecteur. On est aux Etats-Unis quand même... A chaque coin de rue, un vendeur de boissons et de hot dogs. A 8 $ le hot dog, nous décidons plutôt dâaller nous ruiner au Hard Rock Café Anchorage. Câest sympa et il n y a pas foule. Il est vrai que nous sommes loin de ces villes touristiques où se croisent des dizaines de touristes armés dâappareils photo. Ici câest plutôt chemises de bucheron mais on adooooore. Comme le temps est au beau fixe, nous louons des vélos chez Downtown Bicycle Rental sur la 4ème avenue pour nous lancer à lâassaut du Tony Knowles Coastal Trail. Tout est fourni, le casque, le petit sac sur le vélo, le cadenas et même le scotch pour ne pas salir les pantalons longs. En plus ils sont très sympas, ce qui ne gâche rien. Au total nous pédalerons trois heures sur ce Ravel le long du Knik Arm. Jolies vues sur Anchorage, la balade est agréable, une vingtaine de kilomètres. Tout le monde sây retrouve, du jogger fou, à la balade familiale, skieur dâété, vététiste et autre touriste. Les gens sont très sympas, très souriants, tout le monde se salue. Nous ne verrons pas de moose sur notre route, ils sont cependant assez nombreux, comme le rappellent les panneaux qui incitent à la prudence. Nous poursuivons notre balade à pied, toujours sous le soleil. Les coups de soleil sur le nez apparaissent déjà , qui lâeut cru ! Notre prochaine étape est Sheep Creek, le rendez-vous des pêcheurs de saumons. Sur la rivière, la ville a aménagé une sorte dâascenseur pour permettre aux saumons de remonter la rivière plus facilement, à condition bien sûr dâéviter les nombreuses cannes à pêches. Nous accusons le coup du décalage horaire et après un petit moment détente dans la piscine de lâhôtel, nous préparons nos sacs pour Katmai. Nous sommes limités pour le poids des bagages (25 livres/personne) et pour trois jours, nous nâavons pas besoin de tous nos sacs. Lâhôtel gardera gratuitement et pour une durée illimitée tous les bagages dont on nâa pas besoin. Ils sont entreposés dans une pièce avec un numéro de référence, très pratique. Le shuttle peut également être réservé si on doit retourner à lâaéroport. Il suffit de laisser son nom à la réception. Ils vous réveillent et vous assurent une place dans un minibus.
Nous voulions absolument avoir lâassurance de voir des ours, notre expérience au Yellowstone ayant été traumatisante avec un seul ours noir à notre actif. Nous avons opté pour Katmai. Pourquoi Katmai et pas Kodiak ? Je ne sais plus vraiment si ce nâest que je me rappelle avoir lu que le logement à Kodiak était exorbitant. Ne pas croire que ce nâest pas le cas à Katmai, câest HORRIBLEMENT CHER en saison mais ça le vaut largement. Le départ se fait depuis lâaéroport dâAnchorage à bord dâun petit avion de la compagnie PenAir. +/- 1h30 de vol jusquâà King Salmon. Nous survolons Anchorage, des glaciers, des fjords, le ciel est assez dégagé, le spectacle grandiose. Ensuite départ en hydravion jusquâà Brooks Lodge notre destination. Le voyage à Katmai ne sâimprovise pas. Nous avons du réserver le 2 janvier 2014 pour un séjour en juillet 2015. En une seule journée, toutes les places étaient vendues. Nous avons opté pour deux nuits sur place avec lâexcursion vers The Valley of 10000 smokes + les repas sur place car il nâest pas aisé dâapporter sa nourriture. Un acompte doit être versé dans les 10 jours et le solde un mois avant le départ. Sans paiement, la réservation nâest bien entendu plus garantie. Pourquoi dormir sur place et ne pas faire un voyage à la journée ? Et bien durant notre séjour, des personnes nâont pu accéder aux plateformes car un ours faisait la sieste à leur arrivée. Dans ce cas, plus personne ne passe jusquâà ce quâil décide de sâen aller (le fameux bear jam). Dans ce cas-ci il a dormi très longtemps et ces personnes sont reparties en nâayant pratiquement rien vu. Câest dommage vu le prix.Câest bizarre de réserver 1 an et demi à lâavance sans avoir de billets dâavion ni de plan bien précis si ce nâest les ours.
A lâarrivée à King Salmon, le grand moment de solitude, la pesée. Sacs et voyageurs sont donc bien pesés afin de vérifier quâil n y a pas dâexcédents (pour les bagages bien sûr). Ils évitent les autres commentaires préférant le « heavy shoes » quand on descend assez mortifié de cette balance. Nous héritons dâun petit hydravion de 5 places en compagnie dâune Australienne. Grand moment pour les enfants que ce décollage sur lâeau et pour nous aussi il faut lâavouer. Lâavantage de lâhydravion est que lâon vole à basse altitude et donc profiter des paysages, câest magnifique. 20 minutes plus tard, nous atterrissons à Brooks Camp. Pas dâours sur la plage.
A peine arrivés, Bear Orientation, impossible dâaccéder au site sans passer par ce briefing de 15 minutes sur lâétiquette chez les ours. Pour faire court, les ours ont la priorité à tout moment. Il faut faire du bruit quand on se promène, aucune nourriture nâest autorisée en-dehors des bungalows et des « prisons cantines ». Rien ne peut traîner en-dehors des chalets, les ours sây promènent régulièrement. A la fin de cette épreuve, nous recevons un pinâs attestant que nous avons brillamment écoutés les règles de sécurité. Ce pinâs doit être porté et visible en permanence de sorte que les rangers puissent vérifier que nous avons bien pris part au briefing à notre arrivée. Mais ce briefing est nécessaire et surtout, en ce qui me concerne, rassurant. Je me répète en boucle « tu nâes pas au sommet de la chaine alimentaire ici ».
On rigole mais on fait moins le malin lorsquâon croise la route dâun de ces mastodontes, parce que des mastodontes, il y en a. A 50 mètres de notre cabanon, nous pouvons déjà observer des ours qui jouent et pêchent dans lâeau. Mon mari dispose dâun objectif assez puissant, ce qui nous permet de les voir très clairement même à cette distance.
Nous nous rendons directement aux plateformes dâobservation. En chemin nous croisons un énorme grizzli qui fait la sieste à lâombre des arbres. Pfff nous sommes contents dâêtre à lâabri sur la plateforme. Il y a plusieurs portes à passer ce qui sécurise lâendroit. Il y a trois plateformes : la première, moins fréquentées se trouve juste à la sortie du camp. Pourtant il y a une bonne circulation dâursidés là . Mais lâendroit où tout le monde se retrouve, câest la dernière plateforme, avec les cascades où chaque grizzli démontre ses talents de pêcheurs ou pas sans compter les énormes bonds des saumons qui tentent de passer afin de continuer leur chemin vers leur destination de ponte en évitant les dents et griffes des grizzlis.
Nous verrons cinq à six ours à cet endroit en même temps mais il nous faudra attendre une heure avant de pouvoir y accéder, trafic touristique. Le ranger prend votre nom et le nombre de personnes dans le groupe et dès quâil y a une brèche, on nous appelle et on peut accéder à cette plateforme pour un temps illimité. Lâavantage pour des touristes comme nous qui logeons sur place câest quâon peut sây rendre jusquâà 22 h. A cette heure-là les touristes dâun jour sont déjà partis et il y a nettement moins de monde. La seconde plateforme montre une autre vue sur les cascades moins proches, mais il y a toujours un ou deux grizzlis qui y pêchent sans doute chassés par les plus dominants qui se sont appropriés les meilleures places. En rentrant au bungalow, nous croisons une maman ours et son tout petit (vraiment petit) couchés sur la plage. Quel beau spectacle !!!!
Les prix des repas sont exorbitants à Katmai. 17 $ pour un petit déjeuner, 20 $ pour une salad > soup le midi ou 32 $ pour un repas « normal » et 37 $ pour le repas du soir. Multipliez tout ça par 4 â¦
Notre deuxième journée à Katmai est dédiée à la vallée des 10000 fumées. Lâéruption du volcan Novarupta, la plus grosse éruption du 20ème siècle a créé un environnement particulier à Katmai. Nous avions réservé cette excursion « traine couillon » en même temps que notre séjour. Nous prenons le bus et à peine 1 km plus loin, nous sommes stoppés par un ranger : il y a un ours sur la route. Nous pouvons le voir du bus mais soudain il sâenfonce dans les bois, le trajet peut reprendre. Deux arrêts supplémentaires pour des points de vue ma foi assez photogéniques même si le soleil joue à cache-cache. Nous arrivons au point de vue « Three Forks » overlook où le bus nous dépose pour un « lunch » et une descente vers les chutes dâeau dans le fond de la vallée. Le lunch : sandwiches au beurre de cacahuète et chips !!!! Je rêve !!!! Au fond de la vallée, il y a une rivière, le débit est très important et impressionnant. La couleur de la roche noire en-dessous et les hautes parois roses pâles sont amazing. Nous passons une bonne demi-heure à prendre des photos et câest la remontée. Tout le monde sâen va laissant notre petite guide seule. Nous décidons de lâattendre et de lui faire la causette durant le trajet.
A noter que durant toute la remontée elle tenait son spray à ours en main. On se demande toujours ce quâelle a vu mais ce serait un ours que ça ne nous étonnerait pas ;-) A peine arrivés au sommet certains demandent déjà à repartir plus tôt. Nous faisons un petit tour supplémentaire pour saluer les marmottes. Certains sont déjà dans le bus prêts à attendre 50 minutes que nous repartions. Incroyable !!!! Au retour nous déposons une partie de nos compagnons à la dernière plateforme où ils vont aller voir les grizzlis alors que nous continuons pour être de nouveau arrêtés car une mère avec ses trois petits bloquent le chemin. Nous faisons un petit détour pour les éviter et le bus nous dépose à la première plateforme. ET rebelotte, pont fermé : il y a de nouveau une maman ours avec trois petits oursons âgés de 6 mois qui gambadent juste là où nous devons passer. Nous profitons du spectacle alors que Christophe peste de ne pas avoir pris sont téléobjectif. Par contre pour dâautres câest moins drôle : ils doivent reprendre leur hydravion et ils sont bloqués. Autant dire que dès que le ranger donne le feu vert, câest la ruée vers la plage.
De notre côté nous allons manger à notre cantine et nous retournerons à la dernière plateforme en fin de soirée. Nous repassons par la plage et soudain devant Christophe et Romain médusés un ours passe à côté dâeux, à 10 mètres environ loin des distances de sécurité.
Et là il commence à pleuvoir. Nous sommes bien équipés cela ne nous empêche pas dâaller observer nos hôtes. A la cascade, nous comptons onze ours qui pêchent. Les techniques sont différentes : il y a le psychopathe qui court partout et qui vole le saumon des autres en faisant des bonds dans lâeau depuis la cascade, ou celui qui sâinstalle comme dans un jacuzzi et qui de temps en temps plonge la tête sous lâeau pour attraper un saumon. Il y a également celui qui attend au-dessus de la cascade quâun saumon lui saute dans la gueule. Dâautres encore courent partout dans lâeau à la poursuite du poisson et dâautres attendent patiemment que leur repas passe à proximité, effort minimum. La hiérarchie est respectée : lorsque certains énormes grizzlis arrivent, les autres cèdent la place immédiatement. Il y a quelques disputes, assez impressionnantes, mais il sâagit surtout dâintimidation. Nous avions aperçu un groupe de trois ours le jour précédent que nous retrouvons à la cascade. Aucun dâeux nâose se frotter aux mastodontes du coin. Nous apprendrons quâil sâagit dâune maman, de son ourson et dâun autre ourson quâelle a adopté. La pluie ne cesse pas et nous nous résignons à rentrer au bungalow, tant pis. Mais nous repartons avec des images plein la tête mais aussi dans notre appareil photo.
Le lendemain après une promenade dans les bois, sans rencontre, nous sommes sans doute les touristes les plus bruyants du moment, nous quittons Katmai, retour Anchorage via Kulik Lodge, un Club Med pour pêcheurs bourgeois.Nous prenons un petit avion de 6 personnes qui décolle dâune piste en gravier pas assez longue à notre goût !!!! AAAAAAAH mais tout est bien qui fini bien. De retour à Anchorage, nous faisons les dernières courses : spray à ours, anti-moustique et quelques accessoires. Nous avons lâagréable surprise de pouvoir prendre en charge notre mobilhome un jour plus tôt. Nous passons faire les courses, cela nous fera gagner une demi journée demain. Adieu les ours, nous avons passé trois jours inoubliables à Katmai.
Nous avons passé la nuit sur un parking à Potter Marsh à la sortie dâAnchorage, réserve dâoiseaux migrateurs. A cette époque, il y a plus de mouettes et goelands quâautre chose, mais la vue est très jolie. Le bruit de la circulation nous accompagne mais nous sommes épuisés et nous nous endormons rapidement. Je suis réveillée à 5 heures du mat par des mouettes qui picorent le mobilhome. Un bruit pas possible, câest comme si quelquâun frappait à la porte. Les enfants eux paressent dans leur lit. Nous prenons le temps de visiter les plateformes en bois de Potter Marsh, il n y a plus beaucoup dâoiseaux. Le temps est beau mais le vent est fort et glacial. Nous faisons des arrêts aux différents points de vue sur la Seward Highway, comme Beluga Point, Bird Point etc. Câest une scenic drive et câest très très beau. Soudain, un attroupement de voitures : des dall sheeps sur les rochers avec un chevreau. Pendant que Christophe prépare son télé objectif, Romain et moi observons ces petits points blancs avec les jumelles. Câest cool. Randonnée du jour : Crow Pass Trail (une dizaine de km). 600 m de dénivelé sur 5 km que nous grimpons en 1h30 arrêts photo compris. Pour accéder au parking, il faut prendre une route non goudronnée et pleine de trous et en plus étroite, ce qui me stresse inéluctablement. Nous sommes le seul mobilhome sur le parking. Cette randonnée est considérée comme lâune des plus belles des Chugach Mountains et nous ne sommes pas déçus, câest magnifique. Nous sommes un peu mal à lâaise au début car le sentier sillonne dans une végétation compacte et sans bear spray (laissé dans le mobilhome...), avec nos seules clochettes comme avertissement, nous nâen menons pas large dâautant plus que sur le chemin de nombreuses traces de passages dâours sont visibles. Finalement nous atteindrons Crystal Lake sans encombre. Cette rando est magnifique ! Nous reprenons ensuite la route vers Portage et installons notre campement près du Begich- Boggs Visiter Center. Il ne semble pas interdit dây passer la nuit. Nous avons vue sur le lac Portage et le glacier Spencer, franchement il y a pire.
Trajet vers Seward aujourdâhui. Nous commençons notre journée par une petite promenade au Byron Glacier (3 km aller-retour). Anaïs a mal au talon dâAchille, nous limiterons les balades. La vue sur Byron Glacier est magnifique. Le ciel est très bleu, nous sommes vernis. Il nâ y a pas encore grand monde il faut dire quâil est à peine neuf heures du matin. Nous traversons de nouveau des zones de végétation dense, nous faisons sonner les cloches à ours car il y a de nombreuses traces de passage. Cette fois encore, le trajet se fera sans encombre. Anaïs paresse au soleil sur les cailloux pendant que nous explorons les alentours.
Nous reprenons notre route et faisons le détour par Hope. Il y a de très belles vues sur le Turnagain Arm et sous le soleil câest encore mieux. Câest le « trou du cul » du monde ce village. Il y a juste quelques maisons datant du 19ème siècle lors de la ruée vers lâor. Une dame vend ses légumes, nous lui prenons un concombre qui ressemble plutôt à une énorme courgette. Les tomates sont également démesurées, résultat de nombreuses heures dâensoleillement. Elle essaie aussi de nous vendre une horrible couverture pour touristes. Les pêcheurs sâalignent le long de la rivière, seuls résidents de ce coin perdu. La Seward Highway mérite bien son nom de Scenic Drive. A chaque virage, de magnifiques paysages. Arrivés à Seward, le temps se gâte : il fait gris et une fine pluie nous accueille. Nous nous installons dans un des campings le long de lâeau, Resurrection campground North. Nous avons besoin de faire le plein dâeau fraîche. Nous essuyons une bonne averse. Pourvu que ça se calme pour demain car nous passons la journée en croisière, la Northwestern Fjords cruise.
Réveil. CATASTROPHE !!!!!!!! Il pleut des cordes !!! On ne voit pas les montagnes en face !!! Nous sommes sensés faire notre croisière et on ne voit rien. Arrivés dans les bureaux de la société on nous avertit que, vu le mauvais temps, le bateau doit rester dans Resurrection Bay et ne peut aller jusquâà Northwestern Glacier comme prévu initialement. On nous accorde un remboursement pour le désagrément mais nous décidons dâannuler complètement notre croisière : câest trop cher payé pour voir éventuellement quelques orques. La petite demoiselle nous offre des tickets à moitié prix pour le Sealife Center. Nous nous rabattons donc sur cette option vu le temps. Le centre nâest pas très grand mais câest assez bien fait. Nous passons deux bonnes heures à admirer les poissons, étoiles de mer, otaries etc. En route pour Lowell Point à la pointe de Seward. Malgré la pluie, nous décidons de faire le petit Tonsina Trail qui amène à la plage. On traverse le bois sans trop dâappréhension mais on fait sonner les cloches. Nous arrivons dans de hautes herbes en compagnie dâune autre famille. Il faut traverser un petit ruisseau, oups un bond et on passe. Malgré le brouillard et la pluie, câest très joli. Des aigles sont posés sur les branches dâun arbre. Ils sont vraiment très gros. Romain sâentraine aux ricochets et tombe en admiration devant le cadavre dâune méduse. Anaïs nous fait remarquer que lâeau commence à monter mais nous nây prêtons pas trop attention. Il faut tout de même faire demi tour car il pleut vraiment beaucoup. De retour devant le petit ruisseau, nous nous rendons compte quâil nâest plus franchissable dâun bond comme à lâaller. Anaïs avait raison, la marée montait. Nous devons donc nous résigner à mouiller nos chaussettes et rencontrons par la même occasion le premier Français du voyage, un parisien qui est arrivé à Vancouver il y a 4 mois, qui a traversé le Canada et qui fait de petits boulots à droite à gauche. Lui est en VTT on se demande comment il a pu arriver là avec son vélo. Même à pied ce nâétait pas simple. A mi-chemin sur le retour, nous croisons trois pêcheurs qui nous disent avoir vu un grizzli le matin dans les environs et se moquent de notre cloche en nous disant quâelle sâentend à 75 yards et quâà cette distance, il faut 1 seconde à lâours pour nous arracher la tête. Sympathique, il faut absolument quâon sâachète un spray !!!!!! Les gens devant nous portaient tous une arme mais bon, on est aux USA tout le monde se promène avec un flingue aussi. Sur ce nous reprenons notre route en chantant, hurlant, tout cela en tapant aussi dans les mains. On ferait ça en Belgique, on se ferait enfermer. Lâhistoire du grizzli, ça nous a un peu stressés. Tout à coup, hurlements !!!!! On entend du bruit là dans les arbres ! Puis une voix derrière qui dit « hè câest moi, le parisien !! » Entretemps maman s'est déjà accrochée à Anaïs comme un koala (aux dires dâAnaïs)!!! Nous rentrons au parking avec notre nouvel ami qui nous montre la poubelle (voiture) quâil a achetée pour faire ses trajets. Il doit nous envier le gars, avec notre super Minnie Winnie de 32 pieds de long. Tous nos vêtements sont trempés mais nous sommes restés au sec à l'intérieur. Câest le principal (à part Anaïs qui a vraiment trempé ses chaussures). Sur le chemin du retour, à 80 mètres environ du rivage, deux orques passent. Pas le temps de prendre lâappareil photo pour immortaliser lâinstant, mais nous sommes ravis. Nous quittons Seward avec notre Spray pour les ours pour remonter vers Exit glacier et le Harding Icefield, notre prochaine étape. Autant dire que sâil pleut encore ainsi demain ça va être difficile de monter au sommet. Tant pis nous verrons bien. En attendant nous nous posons sur un parking face au glacier.
Exit Glacier : Le temps est toujours aussi mauvais. Ce nâest pas inhabituel, Seward est connu pour sa météo médiocre mais là câest déprimant. Tant pis, on sâen va, allons chercher le soleil !!!! Grosse déception pour la croisière et le champ de glace de Harding mais ne rien voir et être trempés jusquâaux os ce nâest pas une solution. Devant le Visitor Center du Glacier Harding, un groupe de courageux viennent de rentrer et tordent leurs vêtements. Câest décidé, ON SâEN VA !!! Nous remontons la Seward Highway pour bifurquer à lâouest vers Homer. Et là après une heure de route, le ciel bleu et les températures plus clémentes. :-) Nous entrons dans le Kenai Wildlife Refuge, paradis du randonneur occasionnel ou averti. Nous ferons les randonnées Kenai River et Seven Lakes. Nous continuons notre récital de chansons paillardes ou autres. Je dois dire que « Bouba mon petit ourson » rencontre un certain succès. Même Christophe chante câest quelque chose. Nous devons rebrousser chemin pour la dernière non pas à cause dâun ours mais bien à cause dâune autre faune locale : les moustiques. Ils sont des dizaines à jouer les kamikazes et malgré lâanti-moustique pourtant local lui aussi, câest insupportable. Bienvenue en forêt. Nous traversons les 18 miles de la Skilak Road, dur dur pour le mobilhome. La route est en très mauvais état et nous avons un peu de mal à dépasser le 10 km/heure et le trajet dure une éternité. Tout tremble dans l'habitacle, la moindre chose non rangée passe d'une côté à l'autre. Un bazar !!! Nous hésitons à passer la nuit près de Mosquito Lake (pour rire) sur la route des canoés, mais finalement nous choisirons un chouette petit camping aménagé et gratuit au Dolly Varden Lake. La lumière en fin de journée (euh câest quoi la fin de journée ?) est très belle. Depuis notre arrivée nous nâavons pas encore vu le soleil se coucher, câest incroyable. Bonne nuit tout de même !
Nous reprenons notre route, mais d'abord arrêt laundromat. Un peu de lessive fera du bien. Il y a pas mal de gens sur place, on peut également y prendre des douches, occasion que ne rate pas Anaïs, récurage, décapage des cheveux, lisseur, maquillage, deux machines à laver et un séchoir plus tard elle est fin prête. Nous discutons avec une retraitée du Wisconsin qui est là depuis deux mois. Son mari ancien pasteur et elle comptent s'installer définitivement à Sterling. Elle nous montre les photos de toute la famille, nous raconte sa partie de pêche de la veille où elle s'est retrouvée dans l'eau, bref on ne s'ennuie pas. Passage par Kenai. Oh chouette il y a une plage publique !!! Ah publique elle l'est, on fait la file pour y arriver, on doit payer aussi. On raconte au petit jeune homme qu'on reste juste 30 minutes pour faire des photos et il nous laisse passer gratos en nous demandant tout de même d'être sympas et de dégager à temps. Arrivée sur la plage : c'est une deuxième autoroute : des quads des 4X4, des tentes, des camping-cars et un nombre incalculable d'épuisettes et de cannes à pêche. Qu'est-ce que c'est que ce bazar ???? Font rien d'autre que pêcher les gens du coin ? On me regarde passer comme une extra-terrestre avec mon appareil photo. Ben quoi c'est beau les volcans de l'autre côté. Vous ne les avez pas vus ? On dégage comme promis, la police nous y aide un peu c'est vrai. Tout à coup sur l'autoroute, des dizaines de voitures arrêtées le long de la route : ils ont certainement vu un ours, des mooses ou un truc du genre !!! Vite vite !!!! Et bien ce sont juste des pêcheurs le long de la Kenai River qui attrapent le saumon. C'est incroyable, tous en rang d'oignon, le corps aux 3/4 immergés. C'est vraiment une institution. Arrêt obligatoire sur Ninilchik et son église orthodoxe. Nous nous garons dans l'ancien village assez pittoresque avec ses vieilles bâtisses. Nous empruntons le "piétonnier" qui mène à l'église. Arrivés au-dessus, ... il y a un parking. De dieu de dieu de dieu. La petite église est très jolie, je n'avais pas eu l'occasion de la voir beaucoup sous un ciel bleu sur internet. Christophe la mitraille, ainsi que le petit cimetière tout autour. Romain fait le tour des tombes, beaucoup de défunts on fait une des deux grandes guerres, ou bien le Vietnam. Il y a des petits drapeaux américains plantés partout. Sous leurs airs négligés, les tombes restent entretenues par les familles. Bon. C'est pas tout ça mais il faudrait qu'on trouve un camping "full hookup" car on a besoin d'eau et d'électricité pour charger le mobilhome. Nous trouvons finalement notre bonheur à Ninilchik avec vue sur le Cook Inlet et le mont Redoubt. Le brave rustre qui tient le camping semble apprécier Christophe, il n'arrête pas de lui donner de grandes tapes amicales dans le dos. Le camping dispose de table à dépecer les poissons, des frigos et réfrigérateurs mieux tenus que les douches C'est décidé, aujourd'hui nous faisons le coucher de soleil sur le Cook Inlet !
Ah ce coucher de soleil à 22h58 !!! Il ne fait jamais noir, c'est assez surprenant mais on s'y fait. Le lendemain matin très tôt, câest déjà lâeffervescence dans le camping : câest le retour des pêcheurs. Dâun côté pendent les énormes halibuts et de lâautres les saumons. Ils sont déjà rassemblés en petits groupes, se racontant sans doute leurs anecdotes pendant que les femmes commencent à nettoyer les poissons. Les hommes dans le coin ont l'air d'être des fans de ZZ Top, longue barbe blanche manque que la guitare qui est remplacée par la canne à pêche. Un des saumons pêchés fait environ 15 livres, +/- 7.5 kg, belle bête. Les autres ne pèsent pas beaucoup moins, ils sont eux aussi énormes. Les déchets sont laissés sur les tables pendant un moment pour le plaisir des mouettes, goelands et autres oiseaux. Nous continuons notre route jusquâà Homer, il reste une trentaine de kilomètres à parcourir. Sur le chemin, dans une plaine, des mooses mangent tranquillement. Quelques cris plus tard, le temps de changer dâobjectif et de faire demi tour, ils avaient disparu. Tant pis. Même de loin, ils paraissent énormes. Le Dieu de la Météo est toujours avec nous, le ciel reste bleu et la descente sur Homer est magnifique. Kachemak Bay se découvre avec ses eaux bleues et ses montagnes enneigées. Le spectacle est magnifique. A chaque petite parcelle de parking, des dizaines de voitures arrêtées immortalisent lâendroit. Nous faisons un petit détour par le Visitor Center dédié à la faune marine de la région. Nous ferons une longue promenade sur Bishop Beach et cette fois nous sommes de retour avant que la marée ne remonte et ne nous bloque. Sur la plage, sur un épicéa, un nid dâaigle. Les deux parents sâaffairent autour de deux petits, plus si petits que ça dâailleurs. On les entend très bien dâen bas. Un des deux aigles part chercher de la nourriture. Nous le verrons plonger vers la mer et ressortir avec un poisson quâil ramènera au nid pendant que lâautre ramène plutôt branchage et mousse. Quel beau spectacle ! Le Spit dâHomer, cette grande langue de terre qui sâétire dans lâeau est remplie de mobilhome. Que ce soit pour la journée ou dans les campings en front de mer, il y en a partout. Dans les cabanons colorés, les sociétés proposent toutes sortes dâexcursion à la journée, du survol, au bear et whale watching, water taxe vers Kachemak Bay mais aussi de nombreuses petites restaurations ainsi que des magasins de souvenirs qui rivalisent dâobjets kitchs. Pourtant vers 18h00, alors que la saison touristique bat son plein, les échoppes sont fermées. Quelques irréductibles mais pas beaucoup. Le marchand de glaces est ouvert, câest lâessentiel ! Après un bon barbecue ne manquait plus que l'espresso !
Aujourdâhui traversée en bateau vers le lagon dâHalibut Cove dans Kachemak Bay State Park. Nous avions réservé un bateau taxi un peu plus confortable que les autres, le Danny J. Traversée dâune heure environ sur des eaux calmes avec passage par le rocher Gull Island où nichent des centaines dâoiseaux. Une petite loutre se prélasse dans les algues à quelques mètres du rocher et une otarie sort la tête de lâeau pour nous saluer. Arrivée dans le lagon, câest très beau. Pour circuler sur place, dâinterminables plateformes en bois qui se fondent dans le paysage. Quelques maisons sont construites sur pilotis avec de grandes rampes dâaccès. Les tempêtes doivent être terribles dans le coin. Bizarrement, un des plus beaux points de vue, câest depuis le cimetière. Nous mangeons dans le coin et faisons une balade aux alentours en passant par de petites plages tranquilles et ma foi bien paradisiaques sous le soleil. Plusieurs artistes ont une galerie dâart dans le lagon et présentent leurs oeuvres. Paresseusement installé dans lâherbe, nous observons le ballet des bateaux de pêche aux saumons qui forment un cercle avec leur filet pendant que dâautres pêcheurs se font emmener en bateau taxi sur les sites de pêche. Romain, fidèle à son programme dâentrainement de foot, fait ses abdos et pompes sous les ordres dâAnaïs. Le temps passe très vite, trop vite. Sur le chemin du retour vers le bateau, nous croisons une autre petite loutre qui nage à côté de deux kayaks. Câest vraiment mignon ces petites bêtes. Nous prenons un café au soleil sur la terrasse du coffee house, câest beau les vacances. Câest à regret que nous reprenons le bateau de retour vers Homer, nous aurions bien passé la nuit ici. Dâailleurs un bateau revient exprès le soir pour les couples qui ont réservé au restaurant « The Saltry ». Ils peuvent dormir sur place ou bien retourner à Homer en toute fin de soirée. Le retour est un peu plus agité : dâailleurs on nous propose directement des ponchos car le vent sâest levé. Nous serons de temps en temps un peu rincés lorsque le bateau prendra une vague et nous regardons avec amusement les deux petites filles qui sâamusent à sâen prendre plein la trâ¦.. pendant quâun autre nous fait une de ces crises de colère ! Ambiance de fin de journée quoi !!!!! Nous quittons Homer après un passage au McDo pour le Wifi. Nous sommes impressionnés par le nombre de mobilhomes sur les 7 km que forme le Spit. Comme à chaque fois, nous aurions aimé avoir encore une semaine pour barouder à droite à gauche. Nous devons penser à notre remontée vers le Denali et il y a de la route.
Et hop une journée de route pour rejoindre Portage et Whittier. Whittier ne figurait pas dans nos étapes initialement prévues mais comme nous avons été obligés dâannuler notre croisière à Seward, nous en avons réservé une autre dans le Prince William Sound via Phillips Cruise : la croisière des 26 glaciers. Du coup il faut quâon soit sur place pour le lendemain. Nous espérons être un peu plus chanceux. Whittier est à côté de Portage, une centaine de kilomètres au sud dâAnchorage. La particularité de la ville est quâelle nâest accessible que par bateau ou bien via un tunnel dans la montagne à circulation alternée. Circulation alternée dans le sens Portage-Whittier et Whittier-Portage mais également avec le train qui est prioritaire sur la circulation des autres véhicules. Tous les 1/4 dâheure le sen de circulation change avec 1/4 dâheure de battement. Le prix est assez cher pour 8 km : 22 $ aller/retour tout de même. Whittier a été créée durant la seconde guerre mondiale. Il sâagissait dâune base militaire quasiment inaccessible pour lâennemi. Les deux tours qui abritaient les militaires existent toujours mais une seule est habitée par les quelques asociaux du coin. Dans les forums, les gens sont souvent injustes avec cette ville car lorsquâon sort du tunnel, directement on a une vue magnifique sur les montagnes et le Sound. Seward nâest pas beaucoup mieux selon moi. Sur la route nous faisons de nombreux arrêts photos et cherchons désespérément des mooses. Je commence à croire quâils nâexistent pas vraiment. Je propose de faire la Portage Pass Trail (4 miles A/R). Nous nous engageons dans le chemin de pierre qui semble arriver au parking et catastrophe, impossible de se garer, câest rempli de voitures et pire, impossible de faire demi-tour. Christophe, le roi du motorhome nous a donc fait une marche arrière de la mort durant 400 mètres le long dâun chemin juste assez large pour notre Minnie Winnie au milieu des trous. R E S P E C T ! Nous allons donc sagement garer notre mobilhome le long de lâeau où nous passerons la nuit et nous rendons au trail à pied. Déjà , on ne trouve pas le départ de la balade. On tournicote, le GPS ne semble pas trouver non plus, sapristoche. Ouf voilà le panneau et câest parti. Le soleil est de la partie même si quelques nuages gris sâaccrochent. Le trail monte très fort, difficile pour Anaïs qui a toujours mal au pied. Arrivés au sommet le panorama sur le glacier Portage vaut les efforts. 1 mile plus loin et on arrive au pied du lac Portage là où le glacier se déverse. Allez on y va. La descente est comparable à la montée et on se dit quâon va devoir refaire ça dans lâautre sens !!!! Dans un petit lac sur le chemin, un castor fait des zig zag dans lâeau en sâapprochant de nous tout en restant prudemment à une quinzaine de mètres. Je nâen avais jamais vu dâaussi près. Au détour du chemin, le lac apparaît, incroyable image que ce lac où flottent des morceaux de glace détachés du glacier et ces reflets bleus sur la glace câest géant. Au bord de lâeau, deux campeurs avec leurs tentes. ils ont lâair un peu étonnés de nous voir. Christophe et Romain mettent les pieds dans lâeau glaciale pour aller toucher un morceau dâiceberg. Vu leur tête, câest vraiment froid. Nous restons de longs moments à admirer ce paysage et il est 20 heures passées lorsque nous repartons. Ce qui est fantastique à cette époque de lâannée, câest quâon peut commencer une rando à 19h comme le soleil ne se couche pas vraiment et de toute façon pas avant 23h. Nos voisins le long de lâeau sont tous pêcheurs : du père jusquâau dernier de enfants il devait y en avoir trois ou quatre. A 22h ils pêchaient toujours et ma fois jâai vu un de leur saumon, une belle pièce.
Rendez-vous chez Philipps Cruise ce matin pour un départ à 12h30 pour la croisière des 26 glaciers. Le temps est gris (tiens donc) et une fine pluie tombe juste pour nous ennuyer mais il ne fait pas aussi brumeux quâà Seward. Cette fois tant pis on doit y aller pas possible dâannuler. La petite dame a du mal à nous trouver sur sa liste mais finalement nous pouvons embarquer. Lâéquipage du Love Boat nous accueille en uniforme et tout et tout. Câest un énorme catamaran avec écrans, des tables sur deux étages pour le repas, des distributeurs dâeau et de café, le petit magasin de souvenirs bien sûr (on ne perd pas le nord) et un bar où on trouve de tout jusquâau cocktail. Des écrans au mur indiquent notre situation GPS, la profondeur, la vitesse du bateau, bref The bateau pour couillons. Le bateau nâest pas loin dâêtre complet. En face de nous une famille de géants, le gars touche presque le plafond, le fis aîné nâest pas loin, la mère un cheval. Il reste le petit dernier mais on nâose pas imaginer son âge. Purée le gars il met au moins du 50, je nâai jamais vu des pieds pareils. Nous démarrons à lâheure, sous une fine pluie et nous faisons un premier arrêt près d'un rocher colonisé par des morses. Il faut attendre que lâéquipage ouvre la porte pour pouvoir accéder au pont. Le reste du temps, comme câest un speedboat, nous devons rester à lâintérieur, pffff. Le bateau approche des glaciers, câest magnifique. Même si le temps est gris, la glace, les reflets bleus et les icebergs qui flottent devant le bateau sont un spectacle pour les yeux. A lâapproche de Surprise glacier, un morceau de glace se détache. Waouuuuuuw ! Impossible de prendre la photo mais quel souvenir ! Sur le pont, on entend les craquements de la glace câest impressionnant. Lâéquipage fait tout un ramdam sur le pont pour ramasser des morceaux de glace à lâépuisette dans lâeau pour que les passagers puissent les admirer. Câest pas quâon nous prenne pour des crétins mais bon. Sur des morceaux dâiceberg, des otaries se prélassent pendant que les petites loutres nagent sur le dos. Anaïs et Romain nous conseillent dâaller à lâarrière du bateau et à lâétage car là personne ne nous demande de rentrer et nous avons une vue plus panoramique. Bien joué les enfants ! Nous restons sur le pont, bravant le vent et courant de gauche à droite pour ne pas rater le moindre détail. Nous passons par plusieurs glaciers tous plus impressionnants les uns que les autres en écoutant distraitement les explications de la petite dame ranger. Certains enfants passent leur brevet Ranger Junior sous les applaudissements de tout le bateau. Ah lâAmérique ! Sur le chemin du retour, arrêt devant une chute dâeau assez impressionnante ma foi et sur un mur dâoiseaux. La roche est blanche couverte de goélands et quel bruit !!! Câest avec des images plein les yeux que nous réintégrons la file pour retraverser le tunnel de Whittier vers Portage. Nous passerons la nuit au nord dâAnchorage car il y a pas mal de route pour arriver à notre prochaine destination : le Denali National Park. Nous ferons le trajet en deux jours pour éviter de trop rouler.
Nous faisons dâabord un arrêt ravitaillement au Walmart. Il y a des cannes à pêche à 32 $, nous en achetons une pour Romain qui voulait tenter la pêche après être passé devant tous ces pêcheurs et saumons à Homer. Nous avons également acheté du bois pour faire du feu dans le Denali. La route est assez monotone depuis Anchorage. Nous traversons des villes et autres zones industrielles sans intérêt. Notre objectif est Talkeetna, ville satellite pour le Denali National Park. Câest de là que partent les survols du Mont Mc Kinley/Denali, le rafting sur la rivière et autres activités lucratives. Les gens sont nettement moins sympas quâailleurs on sent que câest commercial. On parvient tout de même à savoir que Romain nâa pas besoin de permis pour pêcher. La petite ville est surtout très kitch, avec tous ses magasins de souvenirs. Le tour est vite fait et nous nous arrêtons le long dâun lac pour pique-niquer. Romain étrenne sa canne à pêche. Il sâen sort assez bien mais rentre bredouille. Nous avons trouvé une table tout au bord de lâeau et Anaïs et Maman ont préparé un bon repas quâelles apportent dans la glacière. Nous reprenons la route. Maman peste de ne pas voir de mooses. Câest tout de même sensé être lâanimal le plus commun en Alaska et on en a vu 2 et encore de très loin. Soudain, Christophe pile sur les freins, passant de 90 km/h à 0, attrape lâappareil photo : un moose traverse juste devant notre camping-car !!!! Ouf il était temps ! A quelques secondes près, câétait la collision. Elle voulait voir des mooses et bien câest fait et plus près que ça, ça va être difficile. Câest énorme, plus grand quâun cheval. Finalement la photo sera floue mais lâexploit était de taille !!! Nous arrivons en fin de journée à Denali State Park, le petit voisin du National Park quasi ignoré de tout le monde. Nous passons la nuit au Byers Lake Campground, un camping dans les bois. Maman lâa décidé : quâil pleuve, vente, grêle, neige, demain matin on fait du canoé sur le lac !!! Nous faisons un petit repérage. Où se trouvent les canoés, le ponton pour pêcher. Romain refait une nouvelle tentative toujours sans succès. En plus une famille décide de venir se baigner. Ils sont cinglés !!! Câest froid !!!! Romain trouve un autre endroit pour lancer sa ligne. Finalement, il accrochera son hameçon à une pierre. Il devra mouiller le pantalon et le t-shirt pour aller le rechercher. Demain : lever à 8h00, canoé à 9h00 ! Vous auriez vu la tête des enfants. Ils nâétaient pas contents du tout. Tâimagines, se lever à lâ "aube" ! Finalement, nous serons dans nos canoés à lâheure prévue. La journée sâannonce belle : pas un nuage. Deux heures de balade sur lâeau dans un calme complet. Câest sans compter sur Anaïs bien sûr. Sâil y avait lâun ou lâautre animal dans les parages, et bien il sâest vite enfui. Mais elle pagaie, on ne peut pas se plaindre. Nous croisons tout de même deux cygnes, sans doute sourds. Au milieu du lac, nous nous retournons et là , le spectacle ! Le Mont Denali, immaculé, immense. Câest magnifique. Je pense que nous avons 180 photos en quelques minutes, Christophe mitraille. Nous restons longtemps à admirer le spectacle avec le Denali, la forêt et ces eaux calmes. Romain laisse aussi trainer son hameçon dans lâespoir dâattraper lâun ou lâautre poisson mais toujours sans succès. Bah lâimportant câest de participer. Nous voulons profiter à fond de ce calme avant la tempête du National Park. Nous ne quitterons notre refuge quâen milieu dâaprès-midi.
Finalement ce nâest pas le rush au Denali National Park. Le parking est certes bien rempli, mais ce nâest pas lâeffervescence à laquelle nous nous attendions. Avant tout les paysages du Denali National Park sont MA-GNI-FI-QUES!!!!! Passage par le Visitor Center pour retirer nos billets de bus pour le séjour et notre pass pour le camping Teklanika, 29 miles à lâintérieur du parc. On profite aussi du wifi car pendant trois jours, nous serons isolés. Sur le chemin, nous voyons deux caribous (cool) et le temps est ensoleillé. Nous sommes en short !! Tout ça est de bonne augure ! Le trajet paraît assez long jusquâau camping. La route est en gravier, nous ne roulons pas vite. Nous pouvons nous installer où bon nous semble dans le camping et accrocher notre petite pancarte. Voilà ça câest fait. Maintenant le feu, puis lâapéro. Le bois nâest pas trop sec, nous avons un peu de mal à le faire démarrer. Après beaucoup dâefforts, le réconfort, le feu a bien pris et nous réchauffe. Apparemment les ours ce nâest pas un concept ici. Même sur la table de pique-nique, il y a des pancartes dâavertissement. Nous nous coucherons assez tôt car demain, debout à 6h00, pour prendre le premier bus navette qui nous emmènera tout au bout du parc, plus de 80 miles plus loin. Demain nous allons à Wonder Lake. Le réveil est difficile mais nous sommes à lâheure à lâarrêt de bus. Nos places sont réservées, donc pas dâinquiétude. Les shuttles sont des bus scolaires verts qui permettent de circuler dans le parc. Les voitures sont interdites pendant la période dâaffluence. Si les places ne sont pas réservées, il faut attendre quâune navette passe, demander sâil y a de la place. Sinon il faut attendre le bus suivant. Le temps est de la partie. Après un quart dâheure de route, un grizzli !!!!!! On entend « clic, clic » dans tous les sens. Un peu plus loin, deux autres mais assez loin de la route. La navette fait quelques arrêts pour permettre dâaller aux toilettes. Et justement lorsquâon arrive à Toklat river, un ours arrive sur la route juste à côté de notre bus. Mais il est aussi à quelques dizaines de mètres du parking. Les rangers crient de tous les côtés : « tout le monde dans les bus !!! ». Câest la cohue chez les Chinois ! Notre chauffeur nous propose dâabréger lâarrêt pipi contre un arrêt à côté de lâours. Personne ne conteste. Super moment. Nous sommes très contents : trois grizzlis en très peu de temps dont un de très près. Et ce ne sera pas le dernier. Nous en verrons 14 sur la journée, incroyable. Un des grizzlis est même sur la route devant la navette! Le chauffeur de bus dit que nous avons beaucoup de chance. En général, ils en croisent deux ou trois sur la journée. Nous verrons également une trentaine de caribous et â¦. des mooses !!! Ils ont des bois très impressionnants en plus de leur taille. A Wonder Lake, nous faisons une balade pour aller à Reflection Pond. On est sensé y voir le Mont Denali sây refléter mais ce coup-ci, ce ne sera pas le cas. Par contre, nous lâavons tout de même aperçu lors du trajet. Il est encore plus impressionnant que de notre canoé. Lâavantage du shuttle, câest quâoù on soit sur la piste, il suffit de faire signe à un bus et il nous embarque. La traversée du parc aller/retour nous prendra la journée. Le système est bien rôdé mais on perd énormément de temps dans les trajets. Nous en ferons les frais le lendemain. Pour vraiment profiter du parc et faire des balades, il faudrait au moins rester une semaine. Comme dâhabitude, le temps passe vite. On envie les gens qui peuvent partir plusieurs mois et profiter à fond dâendroits comme celui-ci. Le soir, nous rentrons tous crevés et nous ouvrons lâoeil à 8h30 le lendemain, oups. Nous avons repéré hier une promenade au Eleison Center. Il faut tout de même trois heures en bus pour sây rendre. Ca commence mal : le temps sâest dégradé, il fait gris. Ensuite nous devant attendre près de 45 minutes pour quâun bus nous prenne. Les autres sont complets. Arrivés à destination, il est plus de 14h. Il pleut beaucoup et un brouillard épais dissuade tout le monde de commencer un quelconque trail. Zut, zut et zut. Nous reprenons donc le shuttle dans lâautre sens, cherchant un temps plus clément. Nous repassons par Polychrome Pass. Maman voulait aller se promener là aussi. Ah oui, on a de nouveau croisé un grizzli à lâaller. Et là où nous voulons descendre, il y a aussi un grizzli, donc, interdiction de descendre. Sapristi !!!!! Maman est très déçue mais bon câest ainsi. Romain crie « bear on the right ». Et hop le bus stoppe, photos, photos et on repart. Notre chauffeur entend à la radio quâil y a un grizzli au bord de la route un peu plus loin. Il avance lentement et là à moins de 10 m, un ours mange des baies. Il ne sâoccupe pas du tout de la cinquantaine de touristes qui le reluquent. Il ne lèvera pas le nez une seule fois vers nous. Câest là quâon se rend compte que ce système de bus fonctionne vraiment bien. Ca ne perturbe pas du tout la faune. Nous sommes aux anges, tant dâours ! Dâun autre côté, on nâest pas très à lâaise pour aller se promener au milieu de nulle part. Ils sont nombreux et partout. Nous verrons quatre grizzlis sur le chemin du retour. Soudain maman hurle : Wolf, fox, merde je ne sais pas !!!! Tout le monde me regarde comme si elle était folle. Elle est pourtant certaine dâavoir vu un loup. Et là , un autre hurle, "wolf on the right 2 oâclock" ! Il est là ! Un loup !!!!!!! Magnifique animal. Il longe la route. Le bus le suit. Maman pense que nous repartons et frappe désespérément sur la fenêtre : non ne partez pas !!!! Mais non ! Notre chauffeur essaye de le suivre justement ! Câest difficile de prendre des photos car il zigzague dans les arbres mais câest un grand moment. Les chances de voir un loup sont très minces. Du coup, on oublie quâil pleut et nous rentrons heureux. Le temps sâest vraiment gâté, il pleut sans interruption. Nous avons eu beaucoup de chance les deux jours précédents.
Demain matin, nous quittons Denali NP et repartons pour de nouvelles aventures !
La Denali Highway. Ca fait trois jours quâon en parle : on la fait ou on ne la fait pas ? Lâétat de la route pose question. Nous avons entendu des personnes en parler au Denali. Il parlait dâune route assez « bumpy ». En quittant le Denali National Park, nous repassons au Visitor Center pour prendre la navette qui nous emmène au chenil des chiens de traineau. Trois fois par jour, il y a une démo faite par les rangers. Ils présentent les chiens, expliquent leur disposition devant le traineau, les caractéristiques morphologiques etc. On peut aussi aller caresser les chiens qui sont très gentils. Contrairement aux chiens de concours de lâIditarod, ils voient beaucoup de gens. Ils sont donc beaucoup plus sociables (parait-il). Certains ont des yeux dâun bleu profond, presque blanc, ils sont très beaux. Il y a des chiots, les puppies, mais comme il pleut, ils sont terrés dans leur niche. Chaque chien a sa petite maison. Certains sont dans des chenils grillagés ... car ils mangent des cailloux. Il faut donc les en empêcher. Devant leur porte, il y a des fleurs suspendues. Sur chaque niche est indiqué le nom du chien. Le chenil est nickel, nickel. Deux tribunes en bois basiques sont prévues pour accueillir les spectateurs. Nous sommes une centaine de personnes pour la démo de 10h du matin. Ils font venir 5 chiens, deux leaders devant, un qui fait les swings au milieu pour accompagner les virages, et 2 derrière qui sont les plus costauds. Les deux derniers répondent aussi aux ordres du musher pour aller à droit ou à gauche. Lors du choix des chiens, ils aboient tous comme des fous. En fait, câest parce quâils savent que sâils sont choisis, après la démo, ils reçoivent une récompense !!! Un ranger sâinstalle sur le traineau et les chiens se lancent sur le gravier pour faire un petit tour et sâarrêter devant les tribunes. Suit alors le traditionnel « questions/réponses ». Pour terminer, avant de reprendre le bus, on peut passer par le magasin. Les achats permettent de soutenir le chenil. Aujourdâhui, 4 chiens fêtent aussi leur anniversaire sous les applaudissements du public. Il pleut toujours énormément et quand on regarde le ciel, ça ne risque pas de sâarrêter. On pense à toutes ces personnes qui viennent aujourdâhui pour une seule journée et qui ne verront sans doute pas grand chose de ce parc magnifique. Nous repassons par lâentrée du parc, pour le Wifi. Les enfants retrouvent leur vie sociale. Ils prennent des nouvelles des « connectés ». Y en a un qui demande à Anaïs si elle a terminé son tour du monde. Va pas bien le garçon. En attendant, il faut absolument faire le plein. Nous ne sommes pas encore sur la réserve mais on ne sait pas non plus sâil y a une réserve et un avertissement comme dans nos voitures. On trouve une pompe et là le gars nous confirme quâon peut aller sur la Denali Highway sans problème avec notre mobilhome. Faut dire que jâavais demandé au Visitor Center et je dois être tombée sur une Normande. Elle me disait oui ou non sans pouvoir se décider. Alors on se lance. La route est goudronnée sur 3 miles puis 110 miles de piste jusquâà Paxson de lâautre côté. Et il pleut, il pleut. Nous apercevons un panneau qui indique quâau mile 90, la route sera fermée le lendemain de 6h du mat à minuit. Oeps, faut absolument quâon passe sinon on sera dans les problèmes. Au fur et à mesure des miles, le temps sâaméliore. On aperçoit même du ciel bleu là -bas au bout ! Les premiers miles sont très boisés, des épicéas. Nous ne roulons pas vite du tout, la route ne le permet pas mais on nâen a pas envie non plus. Au détour dâun virage, un moose est sur la route 100 m devant nous. Il longe la route pendant quelques dizaines de mètres avant de se perdre dans la haute végétation. Nous en apercevrons dâautres dans la plaine dont une maman avec ses deux petits. Nous nous installons pour la nuit deux miles après les supposés travaux. La vue est assez cool, et il fait beau. Nous faisons un feu. Il nous donne de nouveau du fil à retordre. Je crois même quâon nâa plus dâallumette. Il est déjà tard et une voiture vient se garer un peu plus haut sur le parking. Tout de suite, le film commence. On imagine que câest un psychopathe qui va tous venir nous dézinguer pendant la nuit. Faut dire quâau début de la route, nous avons aperçu deux ouvriers qui faisaient des relevés avec un troisième qui avait un fusil à pompe en bandoulière. Ca met un peu dâambiance dans le mobilhome mais on attache tout de même une ficelle à la porte. On en sait jamais ! Parce que là nous sommes vraiment perdus au milieu de nulle part !!! Très peu de gens emprunte cette route et très peu de touristes. La nuit se passera bien sûr sans encombre et nous repartons sous un temps dâabord un peu nuageux qui sâouvre au fil des heures pour nous donner un beau ciel bleu. Les paysages qui sâoffrent à nous sont magnifiques. Il nous faut près de 6 heures pour faire 45 miles (environ 65 km). On sâarrête tout le temps. Que ce soit pour regarder des animaux, ou le glacier Mac Laren, le Mont Deborah et jâen passe. Nous avons installer la gopro sur le capot du véhicule. Nous utilisons la télécommande pour mettre en route et stopper les vidéos, câest cool. Nous croisons des véhicules qui arrivent dans lâautre sens et qui semblent ignorer que la route est fermée plus loin. Quelques heures plus tard, nous les revoyons passer à toute vitesse dans lâautre sens. Il faut dire que sâils sont pressés de rejoindre Cantwell, faire demi-tour va leur coûter certainement 500 km !!!! Romain apprend à conduire le mobilhome. Il sâen sort très très bien et conduira même tout seul pendant un long moment. Anaïs essayera aussi, mais elle est un peu plus stressée. Nous ferons un arrêt « pêche » le long de la rivière pour Romain qui y laissera son flotteur et son hameçon. Faudra que nous trouvions un magasin pour récupérer un flotteur, des hameçons. Nous ne comprenons pas pourquoi les gens roulent si vite sur cette route. Ils ne peuvent apercevoir les groupes de caribous qui courent dans les plaines. Nous en avons aussi un là sur la route devant nous. Il y a aussi les petits écureuils qui jouent sur le chemin en faisant des culbutes. Nous passons toute la journée sur la route et câest bien après 19h que nous arrivons au bout. Bon ben faut trouver un camping maintenant. Nous sommes maintenant sur la Richardson Highway en direction de Valdez. Il y a un camping apparemment dans les bois 15 km plus bas. Le camping se trouve le long du lac Paxson. Un très bel endroit, avec tout de même quelques moustiques. Romain part pêcher dans le lac espérant attraper une truite au un saumon rouge. Il revient à 23h passées. Il a pêché un saumon rouge, en fin de vie probablement!!! Mais il lâa remis dans lâeau. Il était très gros et assez embarrassant finalement. Bravo Romain.
Nous sommes en route pour Valdez. Notre dernière étape avant le retour à Anchorage.
Demain, nous avons réservé une journée en kayak de mer au glacier Columbia. Il y a énormément de brouillard lorsque nous sortons du camping nous obligeant à chercher les feux anti-brouillard que nous ne trouverons jamais. Une centaine de km plus loin, le temps sâouvre, il fait meilleur. Nous faisons un arrêt au Visitor Center du Wrangell St Elias National Park, juste pour la forme. Pour pourvoir apprécier ce parc, le plus grand dâAmérique du Nord, il faut un 4X4 et au minimum une semaine. Certains sây rendent à la journée, en petit avion ou en shuttle ou bien encore par leur propre moyen. Mais ils doivent tous rentrer avec un goût de trop peu. La bourse vide aussi. Les enfant se réveillent à midi !!! Romain se rend compte que son père a oublié sa canne à pèche au camping précédent. Il veut quâon fasse demi-tour !!!! Demi-tour, demi-tour, ça ne pas non ? Comme dit ta mère, tu dois mieux ranger tes affaires. Nous passons à Worthington Glacier, un glacier accessible depuis lâautoroute. Il y a un recreative area. Nous abordons le glacier dâabord par le côté, à nos propres risques, est-il écrit. il y a en effet énormément de roches instables mais nous arrivons après un petit km au glacier. La vue de là -haut est magnifique et le soleil est de la partie. Les reflets bleus sur la glace nous surprendront toujours. Nous redescendons vers la partie basse du glacier pour atteindre une grotte de glace formée par la fonte de la glace. Câest splendide. A côté une rivière déverse des litres et des litres dâeau. 160 photos plus tard, nous rejoignons le parking par un petit chemin balisé. Ce qui est fantastique, ce sont ces américains obèses, qui prennent une photo du parking. Ils ont tout de même réussi à monter sur un banc, bel exploit ! Romain sâest bien amusé dans les rochers et les petits ruisseaux quâil faut contourner. Anaïs se dit quâune plage à Hawaï lui conviendrait mieux mais elle ne se plaint pas. Quelques miles plus loin, le Thompson Pass. Fidèle à sa réputation, il est sous le brouillard. On ne voit rien du tout et la pluie se met à tomber. Oeps. Les Bridal et Horsetail falls seront aussi photographiées sous une fine pluie désagréable, zut alors. Nous atteignons enfin Valdez. Ah ben y a du soleil ici, on nây comprend plus rien. Nous nous installerons dans un camping « tout confort », câest -à -dire un parking. Mais nous avons eau, élec, plus ou moins du wifi, des douches et de quoi faire la lessive. Il y a même un petit monsieur qui passe devant notre mobilhome pour nous montrer notre emplacement. Top luxe !!! ;-) Les petites dames sont très gentilles, mais elles prennent leur temps. Anaïs vient même vérifier si je ne suis pas séquestrée pour une sombre raison. Nous passons aux bureaux dâAnadyr Adventures pour confirmer notre balade de demain et solder notre compte. Ainsi demain, il n y aura plus de paperasse à remplir. Les enfants sont un peu inquiets. Du kayak sur la mer, pffff, câest pas dangereux ça ? Et si on se retourne ? Ce sont ces trucs là devant la porte ? Mais on nous enferme dedans !!!!! Comment on fait pour sortir si on est coincé ? Je les rassure, câest une balade pour débutant, pas pour kayakiste de combat. Les enfants se ressourcent avec leur réseau social. Romain est très branché entraînement para commando. Ils pestent parce que le réseau est trop lent. Vu le nombre de camping-cars sur le parking, câest un miracle quâon puisse faire quelque chose !!!!! Après une petite nuit de sommeil, debout à 6h45. Il faut aller chercher des sandwiches, se préparer. Rendez-vous à 8h00 chez Anadyr ! Le Safeway de Valdez ouvre à 4h30 du matin et ce jusquâà minuit. Ce nâest pas en Belgique que ça risque dâarriver. On aurait la famille Di Rupo sur le dos. Nous sommes prêts : vêtements chauds, pantalons et veste de pluie, des victuailles, allez letâs go ! Jâavais lu sur le papier hier que nous serions trois familles de 4 personnes. Une famille américaine est déjà là . Et ⦠il pleut. Je ne comprends pas. La météo annonçait un temps couvert mais pas de pluie. Boh tant pis, quand faut y aller, faut y aller. Nos boots sont remplacées par des bottes de caoutchouc. Le reste de notre équipement semble être adéquat. Nous évitons donc les salopettes et autre veste de pêcheur pas trop seyantes. La troisième famille arrive en retard. Ils sont sympas comme des portes de prison. En les écoutant, il semble que ce soit des russes. Ils nous donnent également une sorte de jupette qui sera attachée au kayak pour empêcher lâeau de rentrer. Dessus un gilet de sauvetage. Nous recevons nos pagaies, des gants néoprène et un briefing sur la manière de rentrer dans le kayak. Il y a un petit gouvernail que lâon manoeuvre avec des pédales. Et pour terminer, pour le stress, ce quâil faut faire si on se renverse. Il paraît que ce nâest pas encore arrivé cette année !! Nous prenons ensuite un bateau taxi, car le glacier se trouve à +/- 1h30 de Valdez. Le brouillard entoure la petite ville, cela reste très joli. La pluie a cessé de tomber. Câest déjà ça. Sur le trajet, en passant près dâune balise de signalisation, nous apercevons un lion de mer qui dort paresseusement. Ce sera dâailleurs le seul animal, à part les oiseaux, que nous apercevrons. Au fur et à mesure que nous approchons, comme par miracle, le ciel se dégage. Même notre guide semble étonné. Ca et là déjà quelques morceaux dâiceberg. Nous apercevons le glacier Columbia au loin dans les nuages, il est splendide. Il a déversé beaucoup dâicebergs dans la baie, ça va être chaud. Il y a plein de petites loutres de mer. Elle sorte de lâeau pour nous observer, puis replonge vers des endroits plus calmes. Câest toujours aussi agréable à regarder. On nous débarque sur un morceau de terre et on nous attribue nos kayaks. Nous sommes vite prêts et on nous pousse à lâeau, le temps de nous familiariser avec les pédales. Pédales qui nous permettent de faire fonctionner le gouvernail. Ce nâest pas trop compliqué : pédale de gauche pour aller à gauche, pédale de droite pour aller à droite. les kayaks sont assez stables, ça me rassure. Nous traversons au milieu dâicebergs de toute taille. Notre guide nous a bien rappelé de bien regarder leur taille. Ils se retournent très souvent et très vite. Si on est sur le chemin, nous serons balancés dans lâeau. Nous entendons dâailleurs régulièrement le bruit énorme que font ces icebergs lorsquâils se cassent ou se retournent. On entend également constamment le bruit de la glace qui craque. La grosse frayeur pour Anaïs et moi : les Russes devant nâavancent pas. Du coup, on sâest retrouvée coincées entre trois icebergs de taille énorme qui avançaient droit sur nous. Nous avons donc fait une manoeuvre de la mort qui tue avec notre kayak, pour les éviter. Nos coeurs battaient à 1000 à lâheure. Notre guide avait lâair content de la manière dont nous avions géré le truc. Du coup, on se tient un peu à lâécart, et des Russes, et des icebergs. Tout à coup, il y a des sauts autour de nous : ce sont des dauphins, des "harbor purpoises" nous dit notre guide, excité comme une puce. Ils nous accompagnent quelques instants. Pendant la pause de midi, notre guide nous explique que cela fait trois ans que ces dauphins nâont plus été vus dans le coin. Alors il court de lâautre côté vers un autre guide pour lâavertir. Le soir sur le bateau, je lâentends de nouveau en parler avec le water-taxi. Apparemment, câest important pour les gens du coin de savoir quel type dâanimal apparaît ou disparaît. Après la pause du midi, après un bon chocolat chaud, nous délaissons un peu les icebergs pour aller dans une rivière voir un salmon run. Purée quâils vont vite, on parvient à peine à les suivre. Nous apprécions énormément cette promenade au calme. A cause de la marée, nous devons accoster une quarantaine de minutes. Notre guide nous montre des myrtilles et autres baies à manger et nous nous régalons sous le soleil devant un petit lac ma foi bien photogénique. Il est déjà lâheure de reprendre le chemin du retour, hélas. Nous croisons de nouveau notre morse, il nâa pas bougé dâun poil. Et là , hop on croit voir de petits orques. Mais ce sont des dauphins, des dollâs purpoises. Ils ont la même couleur que les orques. Ils sautent dans lâécume du deuxième bateau, un régal pour les yeux. Je cours partout sur le pont avec la caméra, sans doute pour rien, pour finir par mâétaler royalement. Quel beau moment. Les enfants sont crevés. Ils somnolent à lâintérieur de la cabine. Christophe et moi profitons de ces paysages grandioses. Valdez sur les brochures, ce nâest pas très attirant. Mais cela vaut vraiment la peine de sây arrêter quelques jours. Il y a énormément de chose à faire. Nous voulions terminer la journée par un bon petit resto, mais ils ne font que des pizzas et autres trucs rebutants. PAS DE SAUMON !!!! Ils en pêchent des tonnes et il nây a même pas un restaurant qui propose quelque chose. Grosse déception. Nous quittons donc Valdez, nous mangerons dans le mobilhome. Nous repassons pas Thompson Pass qui nâest plus sous la brume. Câest tellement beau, quâon sâinstalle pour souper et pour faire de nouveau dâinnombrables photos. Les enfants se couchent et sâendorment presquâaussitôt. Nous décidons de rouler encore un peu, pour trouver un petit camping dâétat où passer la nuit. Tout à coup, Christophe sâarrête. Il y a un énorme moose sur le côté de la route à une quinzaine de mètres. Il fait demi tour, puis soudain sâarrête net. Il charge notre mobillhome. Christophe est prêt à repartir direct, mais de nouveau lâanimal stoppe net sa charge, repart dans lâautre sens, pour finalement sâenfoncer dans les bois. Bon sang, câest impressionnant ces bestioles !!!! Nous trouvons un petit camping sympa le long dâun lac. Romain pourra y jeter sa ligne demain matin. Et câest ce quâil fera bien sûr. Auparavant, comme je me lève de bonne heure, je suis allée lire le long de lâeau et observer une famille de canard. Pas un bruit aux alentours, câest incroyable. Christophe me fait remarquer plus tard, que nous trimbalons toujours un énorme sac de glaçons non utilisés. Il décide de les donner à nos voisins, un couple de retraités dâUtah. Ils sont très contents et nous font un cadeau encore plus cool : ils nous offrent un morceau de saumon quâils ont pêché. Nous sommes aux anges. Nous le cuirons ce soir au barbecue. Thank you, thank you !!!
C'est la fin de ce voyage extraordinaire. Nous avons découvert une petite partie d'un pays encore préservé du tourisme de masse . Un pays où la vie est rude tant pour les hommes que pour les animaux mais dont les paysages uniques resteront longuement dans nos mémoires.