Le jour J est arrivé. Nous arrivons à Zaventem sous une pluie battante. Pas de surprise pour les vols, juste un petit quart dâheure de retard mais câest suffisant pour que la question se pose : aurons-nous la correspondance à Doha, on a à peine 1h30 ? ben oui tiens, sont organisés.
Arrivée à Johannesburg dont l'aéroport est bien sympa. Beaucoup dâartisanat africain, on fait du repérage pour un achat de masque au retour. Le départ vers Windhoek se passe bien pour nous mais Jean-Mi et Nadette, partis de Paris via Istambul, sont bloqués en Afrique du Sud à cause dâun problème dâimpression de boarding passes. Ils doivent attendre le lendemain pour reprendre un autre vol car tout est plein et en plus Turkish Airlines a perdu leurs bagages.
De notre côté, nous arrivons à bon port et sommes accueillis par Otto de la société Namvic qui doit nous emmener pour prendre notre véhicule. Sur le trajet vers Namvic, on croise nos premiers Pumbas, et plus tard une autruche. On commencera à prendre des photos demain car nous sommes morts de fatigue mais heureux d'être en Namibie.
La société se trouve à une quarantaine de minutes de l'aéroport à 4 km environ de la route principale. Après deux heures dâexplication et recommandations, je ne sais plus comment je mâappelle. Purée, quâest-ce qui faut vérifier déjà le matin ? A ce train là il faudra se lever à 4 heures du mat pour être certains de partir à 8 ! ,
Nous prenons en charge notre vieux 4X4 et en route pour notre hôtel : Heja Game Lodge (https://www.hejalodge.com/)
Câest rustique mais confortable. On nous a mis des petites chaufferettes électriques, il fait frais le soir. Nous prenons notre premier repas local : springbok et oryx. Les portions sont gigantesques on ne peut pas terminer mais câest délicieux. Nous sommes dead, à demain et on lâespere avec nos amis marseillais.
Nous avons convenu avec nos amis que vu leur retard, nous allons nous occuper des courses pour les premiers jours. Ainsi ils prennent le temps de récupérer de leurs émotions, leurs bagages etc.
Première urgence : le plein. Nous avons à peine 5 dollars de carburant, de quoi arriver à la première station essence. Nous repartons donc en direction de Windhoek et à lâentrée, un groupe de babouins déambule au milieu de la route au milieu des gens et des voitures. Ils nâont pas lâair très sympas, se chamaillent et il faut bien lâavouer, ils ont un physique peu avenant. La station Shell renseignée est bien en vue et on ne risque pas de la rater vu les grands signes des pompistes dans notre direction. Allez des touristes ð¤ªð¤ªIls sont aux petits soins et nous nâechappons pas au traditionnel « where are you from ? » Belgium ! Ãden Hazar and Lukaku ! Il fut un temps certes lointain où les frites et le chocolat étaient la référence. ð§ðªðð«
Nous trouvons le Mall mais il nous faut pas moins de dix minutes pour trouver ce fichu parking. Parce quâavec notre 4X4 et les tentes sur le toit, on ne peut pas accéder au parking dit normal. Notre premier moment de solitude : si on galère déjà pour trouver le parking, il y a de quoi être inquiet pour la suite ⦠Une heure plus tard, nous repartons le coffre plein. Il y a un grand choix de fruits et légumes, pour la viande câest un peu moins top. Il est grand temps de contacter Jean-Mi et Nadette avec le petit GSM Nokia première génération. Je pense que jâavais à peu près le même dans les années 90. Je galère à mort pour écrire un message, tu vois avec le style dâappareil où tu dois appuyer x fois sur la même touche pour choisir la lettre et où tu perds trois fois ton message avant de trouver comment supprimer cette saloperie de lettre p que tu ne voulais pas ! Jâen vois qui sourient ⦠ð¤
Nous devrions pouvoir nous retrouver à Rehobooth, sinon au camping du jour. Nous empruntons la monotone route B1 car avec le contretemps, lâitineraire bis a du être abandonné.Premier contrôle de police : notre agent nâa pas vraiment dâuniforme, juste un écusson qui confirme quâil est de la police. Il nous demande notre permis de conduire international obligatoire en Namibie, et Christophe lui explique quâil est également policier en Belgique. Explosion de joie de notre agent, tiens ils sont frères maintenant, et un Check de plus, range ton permis vas-y. Jâaime déjà ce pays ðNous nous garons quelques kilomètres plus loin sur un parking afin dâêtre facilement repérables. Il y a des tentes sur le bas côté, « hôtel » des ouvriers de la route. Les voitures klaxonnent pour vérifier que tout va bien câest toujours rassurant. Et câest enfin réunis que nous démarrons notre voyage. Déjà de nombreux springboks et oryx le long de la route pourtant assez fréquentée. Romain en bonne sentinelle, nous averti des quâil repère un animal et nous transmettons à lâautre véhicule grâce aux petites radios de Nadette.Nous ferons arrêt près au lac d'Oanob, pour le déjeuner. Câest un centre de vacances actuellement vide. Lâendroit est très joli et nous tentons de photographier les pélicans, ce qui nâest pas tâche facile avec le couillon qui se balade avec son bateau à moteur effrayant tout sur son passage. Nous squattons la table de camping avec vue sur le lac et après cette pause ma foi bien sympathique, nous reprenons la route. Pas pour bien longtemps : des springboks traversent la route et à droite, des zèbres et des gnous marchent à la queue leu leu. Romain mitraille avec le télé. Sur la route, des mini tornades de sable, mais il se fait tard il faut essayer dâarriver au camping avant la nuit histoire dâeviter de monter les tentes dans le noir. Ce sera, tout le long du voyage, toute l'histoire de notre vie.
Câest sans compter sur les girafes bien entendu ! Hurlements de Romain : girafes, girafes, fais demi-tour ! Demi -tour, demi-tour, on est à 100 km/h tu crois quâon sâarrête comme ça !! Coup de volant à gauche sur le bas côté, branle-bas de combat tout le monde sâaffère vers les girafes. Moments magiques que de pouvoir approcher ces animaux à moins de 15 m. Elles sont très farouches, nous marchons sur des Åufs. On reprend la route avec un sourire béat sur les lèvres, quelle journée !
Le soleil se couche et on doit encore nous installer. Après moultes discussions ðð¤nous trouvons la bonne route et câest à la tombée de la nuit que nous posons nos valises au camp 3. à quelques centaines de mètres, un oryx. Il nâen faut pas plus pour emballer Romain. Tout le monde a la flemme de préparer à manger et lâinvitation du petit réceptionniste gay nous tente. Nous mangerons donc le buffet au lodge. En attendant, il va se mériter le repas parce quâon est assez loin. La salle de restaurant est superbe, très décorée câest très cosy. On se goinfre comme des porcs, il nous faut bien des réserves pour retourner à la tente ma foi. A lâextérieur, un coin éclairé et un point dâeau où on peut admirer springboks, oryx et gnous, topissime. Et cerise sur le gâteau, nous avons droit à quelques chants namibiens proposés par les employés de lâhôtel. Sur le chemin du retour, les lampes de poches font apparaître les yeux de nombreux animaux , câest impressionnant un peu surnaturel. Au milieu de la nuit, Romain qui va aux toilettes pour la énième fois nous appelle parce quâil se sent observé, il y a des yeux partout autour de la tente. Bonne nuit à tous, veillez bien sur nous !
Fin de nuit fraîche, très fraîche, en fait on caille. Réveil à 6 h du matin, juste avant le lever du soleil. Dâabord pour faire quelques photos et puis il faut partir tôt, du moins essayer. Le démontage des tentes ne se passe pas trop mal mais quel bazar dans cette voiture ! Enlever les barres métalliques de la tente est un supplice, câest tellement froid que ça fait mal aux doigts. Il va vraiment falloir quâon sâorganise mieux. En attendant, on nâa plus froid, on fait chauffer de lâeau et hop à la douche. Parce que là au milieu du sable rouge, il y a une petite cabane par site avec toilette et douche, carrelées avec des pierres comme si on était dans un hôtel. Incroyable, ça fait du bien. Romain fait les vérifications des véhicules et nous avons chacun un pneu qui fait un peu la tronche. Allez on sort le compresseur, et on donne un petit coup dans les pneus, espérons que ça tienne. On fera un topo à midi. Nous décidons de passer par Hardap Dam. De nouveau il faut payer (40 $N/personne + 6 $N/voiture) et en plus on nous propose de donner de lâargent pour une école. Bah allez gardez la monnaie ma pâtite dame, si ça peut aider, tant mieux. Lâeau du barrage est très très très basse, on sent que la sécheresse sévit. Les oiseaux se font rares par contre les rocks dâassises sorte de petites marmottes locales, font la pause devant lâobjectif. On croise de nouveau des oryx et un zèbre. La vue au barrage est très belle, pas vraiment lâidée quâon se fait de la Namibie. Les roches sont noires ici, le sable rouge a disparu. Nous prenons un petit chemin très accidenté, on se mettra en mode 4X4 pour remonter. Deux zèbres dévalent une petite colline au loin câest super beau. A 15 m de la voiture, sur notre passage, un oryx fait la sieste. Il nous regarde curieusement, ne semble pas inquiet mais dès que la voiture se remet en route, il détale rapidement. Nous reprenons cette route B1 monotone pour aller jusquâà Keetmanskoop. Notre objectif du jour : Quiver River Tree, les arbres carquois, typiques de la région. Le camping est installé juste à côté du parc mais il faut bien entendu de nouveau sâacquitter du droit dâentrée. Christophe fait je ne sais combien de tours dans le camping, vide, pour se mettre droit. Le groupe dâitaliens au loin doit se poser des questions. Dans le camping, il y a 4 guépards « apprivoisés ». En fait leur maman a été tuée et les chiens de la ferme ont ramené les bébés. Ils les ont nourris et maintenant, les animaux ont un immense territoire où courir mais reviennent pour manger. Du coup ils en ont fait une attraction et à 17h câest lâheure du repas et on a le droit dâentrer dans un enclos et de les observer à moins de deux mètres. Câest très impressionnant. Ils ont des yeux brun-rouge très perçants et ronronnent comme des chats. Et même sâils ne sont pas très grands ni gros câest super impressionnant. Le monsieur nous explique quâils ne mangent quâavec leur mâchoire, les pattes restent au sol. Si on veut caresser un guépard, toujours à une main, comme ça après il nous en reste une ! Ah ah très drôle, on sâen rappellera. Les italiens sont là avec leurs bières, qu'ils renversent, pfff misère ....
Après avoir admiré ces magnifiques félins et brainstormé sur les bonnes intentions des propriétaires, nous nous rendons dans le petit coin où les arbres carquois sont rois. L'endroit est très joli, pas trop fréquenté, mais il faut tout de même faire avec les apprentis singes qui doivent absolument pendre à une branche ou s'asseoir sur une branche. Spectacle toujours désolant mais inévitable.
On se couche très tôt, vers les 21h et donc les réveils à 6h du matin sont moins douloureux, du moins pour le moment. Avant de poursuivre notre route vers le sud, nous faisons quelques kilomètres pour aller faire une petite promenade matinale au parc Giant's Playground où on peut admirer d'étranges formations de roches.
Nous sommes seuls et profitons pleinement, pour les photos c'est toujours mieux. Romain cherche des serpents et autres reptiles mais reviendra bredouille.
La route est magnifique, de vastes étendues très photogéniques, nous multiplions les arrêts. Et plus nous nous enfonçons vers Lüderitz, plus la route est belle. Nous passons Aus, nous y ferons arrêt plus tard et nous tenterons de voir les chevaux sauvages. Nous nous arrêtons à la gare désaffectée de Garub au milieu du sable. A l'approche de Lüderitz, le sable remplace la roche et la végétation se fait rare.
Nous allons directement au Lüderitz Safaris et Tours pour acheter un permis pour la ville fantôme de Kolmanskop. La petite dame insiste sur l'importance de prendre la visite guidée, mais notre objectif est plutôt d'arriver si possible à l'ouverture du site et être seuls ou presque. De toute façon me dit-elle que vous preniez la visite guidée ou pas, c'est inclu dans le prix. Je lui promets qu'on va y réfléchir. Il n'en faut pas plus pour qu'elle nous propose un tour plus cher pour aller sur place au lever et/ou coucher du soleil. Le supplément est important et nous n'en voyons pas l'intérêt.
Second arrêt : repérer notre hôtel de ce soir, oui cette nuit nous dormirons dans un lit. A la réception du Kairos Cottage B>B, un jeune homme. Il est éfféminé à l'extrême, une vraie caricature de télé réalité. On n'ose pas se regarder pour ne pas éclater de rire. Il est d'une gentillesse et d'une serviabilité incroyable, on l'adore déjà .Il nous montre nos chambres avec vue sur l'océan. C'est très coquet.Il nous remet un plan de Lürderitz et nous lui demandons conseil pour un restaurant pour ce soir. Nous lui parlons des points de vue renseignés dans notre guide, dont Stormvogelbucht, il nous dit ne pas connaître, nous sommes un peu refroidis. Du coup il reprend le plan et se lance dans une explication endiablée sur l'itinéraire à suivre. Bon rien à voir avec notre guide mais nous repartons bien décidés à aller jusqu'à Diaz Point.
A peine arrivés au lagon, nos premiers flamants roses, coooool. Il fait frais, il y a beaucoup de vent. Mais le Belge est brave et fait face,... avec son bonnet.Sur certaines portions de piste, le paysage change radicalement, on se croirait en Islande, c'est assez surprenant. Diaz Point est assez joli avec son phare et les énormes vagues qui viennent s'écraser sur les rochers. Au loin, sur Halifax Island, nous apercevons, avec les jumelles, les silhouettes de ce que nous estimerons être deux otaries. Sur le chemin du retour, le soleil est remplacé par une lune magnifique. Les levers et couchers de soleil réservent toujours des surprises ici. En se changeant, nous admirons de notre fenêtre le coucher de soleil sur l'océan.
Sur les conseils de notre hôte, nous optons pour le restaurant portugais Penguin Restaurant. Le poisson y est excellent malgré les avis mitigés de notre guide de voyage. En ce qui nous concerne, nous le recommandons.Si nous avions eu une journée de plus, nous aurions réservé une balade en bateau pour aller voir manchots et otaries. Mais ce sera pour une autre fois malheureusement.Et c'est le ventre plein et la tête remplie d'images que nous nous glissons sous la couette.
Bon ben comme d'hab on est en retard. On espérait lever le camp assez tôt mais on a trainé. Ce matin c'est la Maman qui nous accueille pour le petit déjeuner avec un déhanché et l'excentricité qui caractérisent la famille. Nous garderons un excellent souvenir de Kairos B>B. Nous avons droit à un petit déjeuner pantagruélique ce qui ne nous fait pas activer le mouvement non plus !
Les groupes arrivent à 9h30 donc il faut vraiment s'activer sous peine d'être à 30 sur la même photo.Kolmanskop est un ancien "village" qui a émergé du sable après la découverte de diamants. A son apogée, il y avait même un casino, un bowling et un théâtre. La nature a maintenant repris ses droits et les bâtiments délabrés sont partiellement remplis de sable ce qui crée un cadre spécial. Nous faisons le tour de toutes les maisons, l'hôpital, la maison de l'instituteur, de l'architecte, du responsable du camp, de l'architecte, etc. Il est difficile d'expliquer ce que l'on ressent sur le site, c'est impressionnant. A la fin de la visite, un petit musée, des lettres de prospecteurs allemands, des vêtements d'époque, le gymnase, le petit restaurant où prendre un bon café et bien entendu, l'indispensable boutique de souvenirs. Nous avons déambulé près de deux heures dans ce décor irréel et arrivés à 9h, nous sommes restés seuls une bonne partie de la visite. En sachant que les visites guidées débutent à 10h, nous avons fait l'impasse sur les explications, nous avions bien potassé sur internet j'espère que la petite dame nous pardonnera. De retour dans la voiture, nous remarquons que nous avons oublié notre viande, débarquée la veille de la voiture. Nous retournons à l'hôtel sans grande conviction mais la dame occupée dans notre chambre nous rapporte notre viande qu'elle avait mise de côté, ces gens sont merveilleux à tout niveau.Nous n'avons que 125 km (hum) à parcourir aujourd'hui donc nous trainons un peu à Luderitz. Nous passons par Agathe Bay à l'opposé de Diaz Point, le guide de voyage n'est pas très loquace. La première plage n'est pas top. Une jeune fille patauge bravement dans les vagues, on l'entend crier de la route, ça ne doit pas être chaud. Nous continuons sur la piste, sortons de la ville et quelques kilomètres plus loin, un très beau plan d'eau avec des flamants roses. Malheureusement tout est clôturé. On ne sait pas très bien si c'est pour protéger la faune et la flore ou bien s'il s'agit d'un terrain appartenant à une société diamantaire. De toute façon le résultat est le même : on ne peut pas s'approcher.Nous faisons le plein à la sortie de la ville car, dans les recommandations de notre loueur, il n'est pas conseillé de faire le plein à Aus. Les gars sont de nouveau adorables : et je regonfle les pneus, si si c'est mieux man, je lave les vitres, tout en papotant de la pluie et du beau temps. Nos vendeurs devraient venir faire un stage ici. Ouh là , le frigo est vide à part de la viande on n'a plus rien donc il nous faut trouver le Spar. La bière, c'est fait. Par contre il doit y avoir un truc qui m'échappe : on nous demande de ramener les vidanges comme s'il s'agissait d'une consigne mais contrairement à nos contrées on ne reçoit pas quelques piécettes pour les vidanges. J'espère tout de même que c'est utile pour un recyclage. Mais comme la petite dame ne lâchera pas son GSM tout le temps où je suis restée à la caisse, je n'aurai jamais l'occasion d'améliorer ma culture générale.A peine garés sur le parking du magasin, un gars accoure et nous assure qu'il va garder les deux voitures, il est le meilleur gardien de voiture. Christophe lui explique que seules les filles vont aller au magasin mais garder les voitures c'est une institution.Nous lui donnons 20$ pour qu'il s'en aille mais voilà qu'il exige un poulet maintenant, non mais je rêve ! C'est sans doute ce qui nous dérangera le plus durant le voyage : on donne des cahiers, des crayons, de l'eau, des biscuits mais ce n'est jamais assez, les gens réclament toujours plus. Du coup, on n'a plus trop envie de donner, c'est de bon coeur pourtant.Nous lui expliquons poliment que 20$ pour ne rien faire est déjà plus que suffisant et prenons congé.Un petit tour supplémentaire dans le centre ville pour les maisons colorées et nous prenons la route pour Aus. On ne se lasse pas du décor même si on l'a déjà vu la veille, que c'est beau...Il nous faudra trois heures pour faire les 125 km qui nous séparent du camping, j'en entends qui ricanent . Nous avons tout de même fait un arrêt au point d'eau des chevaux sauvages. Il y en a quatre mais un seul s'approchera des objectifs. Peu importe rien que le cadre à lui tout seul valait le détour.L'air est frais, on resort les polaires et les bonnets. Le camping est de nouveau situé dans un cadre idyllique sauf que nous sommes à 3 km du lodge et donc à 3 km d'un voucher wifi ou d'un repas au restaurant. On a un peu l'impression qu'on ne mélange pas les "lodgeurs" et les campeurs en les envoyant à des kilomètres.Qu'à cela ne tienne, nous faisons un bon feu et ce soir ce sera poulet au barbecue ! Apéro Windhoek, ça réchauffe !
Les sanitaires sont d'une propreté irréprochable comme d'habitude. Ici il faut bien fermer les portes car les babouins sont a priori un peu taquins.Une bonne douche chaude plus tard, mais qu'est-ce que j'ai froid, on fait la momie dans nos sacs de couchage. Je passerai tout de même la moitié de la nuit à chercher cette satanée deuxième chaussette pour soulager mon pied droit gelé, que je retrouverai le lendemain dans la voiture. Mais sacrebleu qu'est-ce qu'elle fait là !!!!
Putain que jâai eu froid !! Mais jâai eu froid ! On replie et après un petit coucou à Anaïs devant le lodge via Messenger, nous repartons vers le désert du Namib. C'est vrai qu'il est difficile de capter du wifi pour donner quelques nouvelles.
Il est déjà tard et même si nous nâavons que 120 km de route, je suis un peu inquiète pour le timing. Je ne croyais pas si bien dire : 6 HEURES pour faire les 120 km, 6 HEURES ! Bon il faut dire que nous sommes venus en aide à deux jeunes russes. Ils se sont aventurés avec leur voiture de lâautre côté dâune clôture pour prendre des photos et quelquâun les a enfermés. Leur problème câest que toutes les voitures qui passent sur la route passent à du 80km/h sans les voir ou les saluent pensant que leurs grands gestes sont des signes amicaux, sauf nous bien entendu qui cherchions lâentrée dâun site que Nadette voulait aller voir.
Ils nous font de grands signes, on va voir et ils nous expliquent leur malheur. La jeune fille russe semble très très stressée, on ne sait pas depuis combien de temps ils attendent là . Il y a un camping un peu plus loin, on va tenter notre chance. On laisse Jean-Mi et Nadette avec eux et allons frapper à la réception. Sur le chemin, nous voyons deux renards du Cap, stop photos, ils ne sont plus à 5 minutes près. Chance câest le gars du camping qui a fermé la barrière. Il remonte avec nous pour délivrer nos nouveaux amis qui nous offrent des pommes pour nous remercier. On voit le soulagement sur le visage de la jeune fille qui nâen fini pas de nous remercier. Bon ben nous on fait demi tour parce que le site de Nadette il ne doit plus exister.
Après les stops paysages, stop oryx, stop autruches, stop springboks, nous arrivons dans le camping. Il y a aussi le lodge mais de nouveau, la petite dame allemande nous envoie à 3 km dans la pampa. Nous sommes seuls dans le camping, on peut sâinstaller où on veut nous dit-elle. Nous voilà dans un lieu magnifique, seuls au monde, dans un calme absolus, avec des oryx au loin. Câest tout simplement grandiose.
Les roches rouges qui nous entourent rappellent un peu Capitol Reef aux USA avec la savane en plus. Le camping est écolo. Pour prendre sa douche, il y a deux boilers dâeau avec du petit bois en-dessous que tu allumes avec des bougies, oui oui. Il faut donc faire chauffer lâeau avec le feu et ensuite on peut prendre sa douche. Pour les toilettes, on sâéclaire à la bougie ... Romain nâen revient pas : on est en 2019 et je dois aller sur le pot avec une bougie !!!! C'est quoi ce bins !!! Et je dois chauffer l'eau pour la douche, misère, enfer et damnation !!!!
Une grosse demi heure plus tard lâeau est chaude et nous allons tous à la douche en même temps pour que tout le monde profite de lâeau chaude. Je vous rassure, tous mais dans des douches séparées hein ! Lâeau est bouillante, Romain est soufflé, il apprécie dâautant plus.
Il fait moins froid. La voie lactée est bien visible. Il nâen faut pas plus pour que les appareils photo soient déployés en nombre. On sort les vêtements techniques pour la nuit car les souvenirs de la nuit précédente persistent et je fais en sorte de ne pas oublier mes chaussettes cette fois. Allez à demain !
Je me réveille en sursaut, jâai lâimpression quâon chipote aux casseroles que nous avons laissées sur la table après la vaisselle. Je réveille Christophe qui regarde partout. Finalement, câest une barre métallique de la tente qui sâest détachée et qui frotte la voiture. Zut on espérait tomber sur un animal. Par contre les oiseaux il y en a partout et pas farouches pour un sou. Il y en a même un qui grimpe sur la table à côté de la tartine de Romain, non mais !
Nous avons 173 km à faire aujourdâhui, on ouvre les paris ? Pour vous aider, il nous a fallu 35 minutes pour sortir du camping ...Et bien record battu, il nous faudra près de 10 heures pour arriver au camping suivant, on va terminer dans le Guiness Book.
Mais vous faites quoi nom d'une pipe me direz-vous ?
Et bien les paysages sont tellement incroyables, les animaux au rendez-vous, on ne peut pas ne pas s'arrêter ne fut-ce que pour balayer du regard ce que nous avons sous les yeux.
Les routes deviennent cependant de plus en plus difficiles. Notre charrette de deuxième main nous secoue, tout tremble dans lâhabitacle, African Massage !
Lors dâun énième arrêt, je prends les jumelles pour voir ce qui zigzague au loin sur la route. Ah bien tiens donc, câest un cycliste ... On a déjà du mal à rouler avec une voiture, alors à vélo, ça doit être un cauchemar. Le jeune gars sâarrête à notre hauteur. On lui demande si tout va bien, dâoù il vient et où il va comme ça. A priori il va bien, il a un peu de mal sur les pistes. Il est suisse, il sâappelle Gilles et il a démissionné pour faire un périple à vélo quâil a débuté il y a 502 jours ... en Chine. Il se rend au Cap en Afrique du Sud. Ben il est presquâarrivé ðð
Nous continuons sur cette piste et oups encore un peu on ratait lâentrée vers le camping. Il faut dire qu'il y a juste une pancarge à un carrefour avec une barrière, il faut être vigilant.
En fait il y a deux emplacements, nous avons lâemplacement Venus, tout un programme. Durant les 16 km de sable et de pierres qui nous emmènent vers le camp, un corridor étroit a été clôturé et cela pour protéger la faune locale car même si on demande aux voitures de respecter un 40 km/h, il y a toujours les grands pilotes qui veulent tester la mécanique. Nous faisons connaissance avec Andrew qui gère le camping. En fait les hectares de terrain tout autour appartiennent à un riche propriétaire qui a fait entre autres ce camping et il a engagé du monde pour la gestion. Il nous propose un game drive pour le lendemain matin câest-à -dire une balade dans les dunes dans un camion ouvert à la recherche dâanimaux. Allez on se laisse tenter. Il va essayer de nous trouver des zèbres. Départ demain à 7h45. En attendant nous avons de nouveau une salle-de-bain installée sur notre camping mais lâeau chauffée avec un panneau solaire est froide. On fait un bon feu, il fait toujours plus frais le soir. On remet les pantalons et les polaires on boit une bonne bière, un bon petit repas au barbecue, un' tape sulâ cul et hop au lit.
Arnold lâoryx est dans les parages : il faut dire que le point dâeau est juste à côté de notre camp, donc il attend quâon disparaisse pour sâapprocher. Romain devra se méfier lorsquâil ira aux toilettes cette nuit, il verra encore des yeux partout !
Bon ben je nâai toujours pas chaud la nuit. Andrew passe nous chercher à 7h45 heure locale, soit 8h.
Il ne fait pas chaud mais il a tout prévu, il y a des couvertures. Jâai tout de même mis mon bonnet en plus, ce sera très bien. Nous accompagnons un couple de jeunes suisses francophones bien sympas. Andrew nous emmène dans les dunes, dunes inaccessibles pour le commun des mortels. Il nous donne beaucoup dâexplications sur la faune et il attend de nous beaucoup de questions. Nous voyons bien sûr des oryx qui sont en Namibie ce que les kangourous sont en Australie, des springboks mais pas de zèbre. Nom di chtoupette.
Andrew nous explique le principe des énormes nids dâoiseau, les oiseaux tisserands sur les acacias. Il y a en moyenne au moins 80 oiseaux par nid. Ils se nichent aussi sur les câbles de téléphone. Il nous montre également le nid dâun vautour, le plus grand de Namibie, mais la maman est partie chasser. Tout à coup, il nous crie "Allez tout le monde à droite du véhicule pour faire contrepoids", purée câest Kohlanta ici !!! Et, au détour dâune dune, des zèbres !!!! Deux espèces différentes comme nous expliquera Andrew, il me fait un check par la fenêtre, il est content de les avoir trouvés.
Il y a les zèbres de montagne qui ont les pattes foncées et les zèbres de plaine qui sont plus clairs, les deux sont là mélangés. Nous passons ensuite au quart dâheure scatologique où il nous explique comment savoir si les crottes dâoryx appartiennent à une femelle ou à un mâle, nous sommes incollables maintenant. Je ne sais pas quand ou pourra la replacer dans une conversation, mais nous sommes définitivement moins idiots. Il nous explique également que les hyènes mangent tout sur les cadavres dâanimaux sauf les poils qui sont réservés aux scarabées. Tout le monde a son rôle, la nature est bien faite. Les crottes dâhyènes elles sont toutes blanches à cause du fait quâelles mangent les os. Voilà vous savez tout.
Nous rentrons à notre campement des images plein les yeux et surtout affamés car nous nâavons pris quâun café ce matin. Romain discute avec Andrew des serpents et hyènes. Si nous étions restés quelques jours sur place, il aurait fait des petits treks avec Romain pour pister les animaux, à bon entendeur ...
Romain nous épate, il se débrouille super bien en anglais et il nous aide beaucoup tous les jours.Il est le gardien des pneus, car depuis le début nos amis marseillais ont un pneu quasi crevé et un des nôtres tourne de lâÅil en fin de journée. Il fait la vérification tous les matins, et se charge de préparer tout ce quâil faut. Il sâest mis à boire du café aussi !!!
Nous sommes maintenant en route pour Sesriem, le désert et les dunes de sable de Sossuvlei. Nous avons de la chance, cette nuit nous dormirons dans le camping à lâintérieur du parc. Nous devons y arriver avant la nuit sinon notre place, qui est très prisée, sera donnée à quelquâun dâautre. Lâavantage dâêtre à lâintérieur du parc câest quâon peut y circuler 30 minutes avant tout le monde, donc toujours utile lorsquâil faut escalader les dunes.
Nous reprenons la C27 chaotique. Il a été décidé de limiter les arrêts pour être certain dâarriver dans les temps. On a oublié de dire aussi que nos marseillais se sont ensablés mais sont parvenus à se sortir de lâembarras seuls avant que nous fassions demi tour, ouf première frayeur et l'intérêt de circuler à deux véhicules toujours plus safe en cas de pépin technique. Il y aura tout de même des freinages et stops en tout genre pour les animaux et les paysages qui sont, au risque de se répéter, magnifiques.
Nous arrivons à Sesriem, retour brutal à la réalité : fini le calme, on est en zone touristique, avec les chinois, la musique, le monde, les douches froides mais des frites !!!Nous faisons la file dâabord pour entrer dans le parc, puis ensuite pour savoir où se trouve notre camp, et encore pour acheter les permis. Ils ont bien le temps et finalement nous aussi. Petit ravitaillement dans le restaurant avant de faire un tour dans le parc mais de revenir vers lâentrée vers 18h. Le but est de faire le coucher de soleil à Ãlim dune, ce que nous ne ferons pas malgré mes rappels incessants à Christophe. Tant pis, il y a bien assez à faire et à voir.
Nous arrivons au camping et il fait encore noir nom dâune pipe. On doit trouver lâemplacement 30. Et on tourne et on tourne pas de numéro 30. On décide tout de même de sâinstaller à un endroit qui semble être à côté du 31. Romain nous dit de rester là et le voilà qui repart à la réception pourtant bien loin pour demander ce quâil faut faire. Dix minutes plus tard, le voilà qui revient avec un gars du parc. Ils sont en grosse discussion. Lui non plus ne trouve pas le numéro et il nous dit de nous installer, pas de problème. Il nây a jamais de problème ici, que c'est rafraichissant.
.Christophe fait de nouveau dix fois le tour du camp pour trouver LA place où le 4X4 sera bien à plat, où il pourra mettre le câble dâélectricité etc etc, petit rituel quotidien. Nous prenons une douche ... froide, mais on a besoin de retirer toute cette poussière. Christophe explique à Romain comment photographier la voie lactée et il passe beaucoup de temps à faire des photos ma foi pas mal réussies. Malgré la couverture que Jean-Mi et Nadette me donneront gentiment, je passerai de nouveau une nuit froide (oui je suis répétitive, frileuse). On range tout avant dâaller coucher car demain il faut se lever à 6h, tout replier rapidement et aller se poster à la barrière pour pouvoir entrer dans le parc avec les premiers.
6h du matin, le réveil est difficile. Allez il faut y aller, on va faire le lever de soleil enfin essayer de faire quelque chose. Il y a déjà du monde qui attend mais ce nâest pas la foule non plus. Les groupes organisés préparent seulement le déjeuner. Nous on se contentera dâun café on verra plus tard.
La barrière sâouvre, la file de voitures sâétire sur la route. Nous suivons le flot mais arrivés à la Dune 45, la dune que tout le monde fait au lever du soleil, nous décidons de continuer jusquâau bout du parc et dâaller faire directement le Deadvlei avant que les groupes arrivent. Sur la Dune 45, la longue file des touristes sâétire jusquâau sommet. Ãa ne donne pas trop envie.
A 4 km du bout du parc, les voitures « normales » ne peuvent aller plus loin, seuls les 4X4 peuvent continuer. Ils ont le choix dây aller à pied, en navette ou en stop. Nous nous engageons et Marseille se cale de nouveau dans le sable pendant que Christophe slalome en faisant du mieux quâil peut. Mode 4X4 enclenché sinon on ne passe pas. On reste un peu calé mais ça passe. Romain sâamuse comme un fou pendant que moi je nâen mène pas large.
Nous arrivons tout de même à bon port et commençons lâascension de la dune, nous ne sommes pas seuls mais ce nâest pas la cohue. Bon sang que câest difficile de marcher dans le sable. On a lâimpression de faire un pas en avant et trois en arrière et quand on est sur lâarrête de la dune, les pieds sont attirés vers le bas et on glisse. Les jambes en compote on arrive au-dessus et le lac asséché du deadvlei commence à sâéclairer, la magie du soleil. Câest grandiose.
Avec Romain, nous descendons en courant en riant comme des gosses jusquâen bas, on a du sable plein les chaussures mais on sâen fout câest top ! On reste à cet endroit jusquâà ce que les premiers groupes arrivent et on repart. De lâautre côté du vlei à côté du chemin du retour, un autre vlei très photogénique que personne ne regarde ni nâapproche. Ils sont tous attirés vers le même chemin dans un sens et dans lâautre. Certains ne vont même pas jusquâau lac asséché, ils prennent juste la photo et font demi-tour, pfff c'est triste.
Nous quittons cet endroit magnifique et le mot magnifique ne correspond pas à cette merveille. Nous repartons dans lâautre sens et câest de nouveau le rodéo dans le sable. Nous restons calé en plein milieu de la piste. Christophe pousse la voiture pour avancer, on a lâimpression que le moteur va exploser. Romain trouve ça top il ferait bien des tours ici toute la journée. Je tente de faire des photos, jâaurai beaucoup de chance si je ne termine pas avec un Åil au beurre noir. Avec les bosses, je me le ramasse dans la figure, je ne parle pas du cadrage !!
On tente dâaller jusquâà Hidden Vlei, il fait chaud, très très chaud. Après 800 m dans le sable, on nâa pas pris le bon cap non plus, il faut se rendre à lâévidence : on nâa pas assez dâeau, le soleil tape comme jamais. De toute façon le spectacle qui sâoffre devant nos yeux vaut certainement Hidden Vlei. Il n'est pas nécessaire de faire des kilomètres pour être émerveillé par la vue.
On reprend la seule route qui traverse le parc en sens inverse, et nous faisons un arrêt à la dune 45. à cette heure de la journée, fin d'après-midi, elle est magnifique, quelle couleur ! Les photographes sont de nouveau à lâaffût, nous on observe de gros oiseaux noirs qui font lâaller-retour entre le toit de notre voiture et un arbre. Nous ne verrons pas un seul animal aujourdâhui, la chaleur est accablante, pour eux aussi sans doute. Nous vérifions lâheure à laquelle nous devons quitter le parc, oups on va rater le coucher de soleil encore, tant pis. C'est assez surprenant de constater que nous ne sommes pas déçus de rater ceci ou cela tant ce que l'on voit est captivant.
On repasse par le restaurant pour manger un sandwich et boire, boire avec un petit achat de wifi pour prendre des nouvelles de mamy et Anaïs. Ce nâest pas grand chose mais on se régale. On fait un dernier arrêt à Sesriem Canyon, là où la rivière en période de crue dévale emportant tout sur son passage jusquâau lit de la rivière à 20 km de là . Câest impressionnant de voir ce que la rivière à charrié lors de la dernière crue et le fond du canyon vaut bien une petit balade. Sur un rocher, un gars joue de la guitare en se filmant. Narcissisme exacerbé, vedette en devenir ? Qui sait.
On quitte cette merveille à regret pour aller 200 m plus loin dans le camping dâen face. Nous avons de nouveau une petite salle de bain individuelle avec de lâeau chaude. On en profite pour se laver les cheveux, faire quelques courses et pour Jean-Mi remplacer cette saloperie de pneu quâil faut gonfler tous les jours. On verra demain si le pneu de secours qui nâa pas vraiment bonne mine non plus reste gonflé. On prend lâapéro et Jean-Mi entonne quelques chansons paillardes. Un petit renard sâinvite sur notre camp, il sâassied en nous regardant, il est si mignon. Il attend quâon lui donne à manger mais là mon petit gaillard tu es mal tombé, ce nâest pas bon pour toi. Il repart donc bredouille vers le camp suivant. Encore un moment magique ...
Il est dans les 6 heures et il y a déjà un bruit de voiture incessant sur la route qui mène au parc de Sossusvlei. Camping de luxe quâil avait écrit le Namvic, câest ça. Une supérette qui coûte les yeux de la tête et même pas un truc à manger. Pour les douches, elles sont minutées car le réservoir dâeau se vide rapidement, surtout à 5. On plie le camp, une légère brume, sans doute la poussière, enveloppe les alentours. Nous reprenons la piste poussiéreuse pour une étape de 113 km.
Arrêt à Solitaire, un bled atypique qui se résume à un restaurant, un petit magasin, un hôtel et une station service. Le restaurant est connu comme vendant la meilleure apfelstruddel de Namibie. Avec trois tonnes de crème fraîche en plus, tu roules jusquâà ta voiture. Les tourtes sont par contre excellentes ainsi que les cafés.
Nous photographions les épaves de vieilles voitures disséminées ça et là au milieu des cactus. Il y a également un centre dâactivité qui organise des game drives pour voir des guépards. Le gars nous donne rendez-vous le lendemain à 8h00, purée ça nous fait lever le camp très tôt ça demain matin !!!! Nous nous arrêtons au camping du jour pour acheter bières et bois. Nous pensions dormir dans une tente chalet mais pas de bol, câest camping. On est au-dessus dâune butte, avec des toilettes avec vue sur la savane. Sâil y en a un qui regarde avec des jumelles dâen bas, il te reluque dans une position compromettante.
La dame du camping est suisse allemande et elle parle pas mal le français. Elle vit dans une maison obscure où elle vend des couteaux suisses à un prix exorbitant et je ne parle pas des colliers. Il y a moyen dâavoir du wifi jusquâà 20h00 dans un coin du semblant de jardin avec les chiens. Mais comme nous dormons encore à 3 km de là , le wifi on va de nouveau lâoublier. On essaye de se renseigner sur Swakopmund, pour les excursions et les restaurants car il paraît que câest bondé et quâil faut réserver. Elle ne nous proposera même pas dâappeler pour nous. Entretemps je remballe poliment la société quâAndrew avait contactée pour nous pour lâexcursion à Pélican Point, ça bouffera le reste du forfait du téléphone namibien.
En fait, après mûres recherches, nous aimerions aller à Sandwich Harbour, un lieu où les dunes de sable rejoignent lâocéan. Seulement il faudrait réserver mais nous nâavons ni téléphone, ni internet donc autant dire quâon est mal. Bon tant pis on verra tout à lâheure. On continue notre balade dans les environs et nous nous embarquons dans un Pass pas coton du tout. Les pentes sont tellement fortes, que nous sommes obligés de nous mettre en mode 4X4 pour monter. Mais la vue est superbe. En plus tout au-dessus, nous apercevons des babouins et des springboks. La descente est sport, on a lâimpression de descendre à la verticale. Et je ne parle pas de nos marseillais dont les freins nâinspirent pas confiance. Tout est bien qui fini bien, nous rentrons au camping tous sains et saufs en ce compris les voitures. La marâtre nous a renseigné le point dâeau dans le bas du camping où on peut observer les animaux venant boire. Il y aura dâabord un cheval sauvage, qui nâa de sauvage que le nom. Il se laisse approcher, voire caresser. On sâinstalle sur la terrasse supérieure dâun des chalets avec nos bières, et oui, ne jamais passer un apéro, et attendons patiemment que le soleil se couche et que les animaux apparaissent. Nous verrons un groupe de springboks sâapprocher prudemment et repartir très vite après le ravitaillement. Le soleil se couche et nous ne voyons plus rien. Cette cruche nâa même pas pris la peine dâéclairer le plan dâeau. Comment peut-elle dire quâils ont vu un guépard avec un petit dans ce noir complet ? Un rat cette bonne femme moi je dis. Nous mangeons très léger, la Voie lactée est de nouveau mitraillée et tout le monde se couche.
6h du matin : que câest dur !! Vous n'avez pas l'impression que je me répète ?
Mais bon nous devons retourner à Solitaire pour lâexcursion « cheetah ». Quelques arrêts pour les animaux au petit matin et nous voilà de nouveau devant le petit restaurant. Je suis un peu inquiète car sur le panneau de lâentrée il est indiqué que les tours partent à 9h00. Nous laissons un mot sur la porte, on ne sait jamais, et on va prendre notre petit déjeuner. Des rolls délicieux !!! Finalement notre homme arrive, il a complètement oublié quâil nous avait donné rendez-vous à 8h00 et en plus câest pour aller voir des guépards parqués dans un grand enclos. On annule et on repart directement, il faut dire que nous avons de la route à faire pour arriver à Swakopmund le long de lâocéan.
Swakopmund est une petite ville plus chicos que Lüderitz et on peut y pratiquer aussi tous les sports extrêmes. Ce soir nous dormons dans un appartement, ça nous fera du bien. Nous passons par le Kuiseb Canyon, très bel endroit mais aussi très fréquenté par les groupes. A lâapproche de la côte, câest plat et moche, plus que du sable, de la caillasse et des poteaux électriques. A l'entrée de la ville, nous faisons un arrêt à la dune 4, sur laquelle tout le monde grimpe ou du moins essaye car elle est haute et marcher dans le sable câest super compliqué. Les garçons sây collent et sans surprise câest Romain qui arrive le premier au-dessus. Un gars redescend en courant en agitant les bras comme une poule à qui on a coupé la tête en chantant « i believe i can fly «, ça va aller mon ami, ça va aller. Les ouvriers communaux font également leur pause sur place en escaladant la dune, sont fous ceux-là .
Arrêt à Walvis Bay à 30 km de Swakopmund. Il y a une lagune où des milliers de flamants roses se retrouvent et ils sont bien là . Câest surréaliste et magnifique. A côté, des salines, dont la couleur violette est très jolie. On fait le tour de la lagune en prenant des dizaines de photos des flamants. On essaye avec Romain de les faire voler mais rien nây fait, peut-être un ou deux mais pas de quoi se réjouir pour prendre des photos.
Nous essayons de trouver le ministère du tourisme pour acheter des permis pour le lendemain mais nous ne le trouverons jamais. Par contre nous trouvons la société qui organise les excursions à Sandwich Harbour et après discussion, car ce nâest pas donné, +/- 120 â¬/personne, nous réservons pour une demi journée le lendemain matin. Elle nous fera tout de même une ristourne de 10 % la petite dame (il faut le demander). Tout était complet mâavait dit lâautre société, pauvre type.
Il est temps de rejoindre notre lieu de villégiature du jour car le soleil se couche tôt et il faut être arrivés avant la nuit. Lâappartement est très chouette, 3 chambres avec garage mais il y fait froid !!!!! Et le chauffage nâexiste pas. Par contre la douche est super chaude, on ne sâen prive pas. Nous irons manger dans un resto de poisson bien sympa, câétait délicieux avec un bon petit Merlot dâAfrique du Sud. Tout cela pour 18 euros par personne, dessert compris, imbattable. On fait le tri dans les sacs pour voir ce quâil reste et on se met au lit, en chaussettes bien entendu ;-)
On se met en route tôt car il faut être à 8h15 à Walvis Bay pour notre excursion à Sandwich Harbour. Nous arrivons presquâen retard. En cause des travaux sur la route. Feux alternatifs, ils ne connaissent pas ici. Tu as un gars avec un drapeau rouge, et quand il lâa décidé il alterne la circulation. Résultat : nous restons bloqués plus de 10 minutes sans bouger dâun mètre.
On en profite pour regarder le va et vient des locaux qui vont à lâécole, faire leurs courses avec leur bébé sur le dos ou encore les ouvriers qui attendent la camionnette de leurs collègues pour aller travailler.
Finalement nous devons patienter car deux personnes doivent nous accompagner et sont aussi bloquées dans le trafic. Des parisiens en fait. ... Il y a un pélican sur la jetée qui sâattaque aux chinois, câest rigolo. Les catamarans pour les excursions en bateau se suivent et sont accompagnés des otaries qui sont nourries par la même occasion. Il fait venteux et pas très chaud.
On se sépare en deux groupes : les 3 belges dans une voiture et les 4 français dans une autre. Notre chauffeur est à pied nu pour conduire, je ne sais pas si on doit sâinquiéter. Notre 4X4 est super confortable. On se met en route et on repasse par la lagune des flamants roses mais sans sâarrêter. Ah.
On bifurque dans une zone du Dorob NP où seules les personnes autorisées peuvent rouler. On circule dans de petites dunes et là un petit lagon rempli de flamants roses. Notre chauffeur sâarrête et il me dit "vas-y descends jusquâau bord" . Je vais leur faire peur ! Et alors quâil me dit. Et là je tâorganise un envol de la mort qui tue pour nos deux photographes, waouw. Dire que Romain et moi avons tout fait hier pour avoir la même chose et ici en deux minutes on a lâenvol du siècle pfff.
Sur le chemin dans les dunes, nous croisons des springboks, couchés, ils ne bougent pas à notre passage. Notre chauffeur dont jâai oublié le prénom nous explique quâil a tellement lâhabitude de les voir passer quâils font partie du paysage. Plus loin, des chacals sur la plage se régalent dâune otarie. Ils font mine de sâéloigner à notre arrivée mais on voit quâils font des cercles pour revenir le plus rapidement possible vers leur repas tout en nous surveillant. Les otaries viennent sur la plage pour se reposer car la chasse dans cet océan déchainé est épuisante. Elles deviennent alors une proie facile pour les chacals et autres prédateurs. Dâautres mortes dans lâeau sont rejetées sur la plage par la marée. Et le recyclage opère automatiquement, rien ne se perd, le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Après les petites dunes, les grandes dunes de sable jaune. Câest magnifique. Nous faisons du rodéo dans le sable avec des côtes et descentes impressionnantes. Heureusement on nâa pas déjeuné et Christophe nâen mène pas large à lâarrière du 4X4. Romain à lâavant essaye de filmer autre chose que le tableau de bord mais ce nâest pas facile on se fait balloter de tous les côtés mais on sâamuse comme des gamins ce qui fait plaisir à notre chauffeur. Il connaît un peu la Belgique il a des copains à Antwerpen. Vâla quâil nous parle de la forêt de Soignes à Bruxelles. Dâhabitude câest plutôt Bruges etc.
Il nous dépose au pied dâune dune et au sommet le spectacle est grandiose : les dunes jaunes rejoignent lâocéan bleu, le contraste de couleurs est saisissant. Romain nous dit nâavoir jamais quelque chose dâaussi beau. Quelques rodéos plus loin, on nous dépose au milieu des dunes pour une petite « hike ». Après tu descends là -bas et tu auras un petit snack quâil nous dit le monsieur. On remplit nos chaussures de sable, on fait des photos, on "joue" dans le sable, la leçon de géologie avec Jean-Mi et on redescend.
Lâarrière du 4X4 est déployé. On nâen croit pas nos yeux : des verres de mousseux sur une nappe blanche, des plateaux dâhuîtres, du poisson, de la viande, des wraps, bref un vrai buffet dans les dunes sans oublier les desserts. Tout est délicieux, on se régale.
Sur le chemin du retour, au sommet dâune dune immense, notre chauffeur fait mine de sauter de la voiture en nous cirant « good luck « ah ah très drôle. Et on fait une de ces descentes, le 4X4 glisse tout seul dans le sable. On fait un détour pour rouler sur la plage, câest top. On sâarrête pour admirer une otarie qui se repose sur le sable, câest super mignon. Quelle belle matinée ! On recommande vraiment cette excursion, ça vaut vraiment la peine.
Nous prenons un café le long de lâeau et nous repartons pour Swakopmund. Au programme, visite de la ville et shopping pour Nadette. Swakopmund nâest pas spécialement une belle ville. Très German, au-dessus de lâhôpital, lâimage dâun soldat allemand avec le casque à pointe, le kaiser hôtel, Bismarck street, tu vois lâambiance. On sâarrête dans la petite boutique dâun artiste local et il fera sa journée avec nous. On tente lâinternet café mais nom dâune pipe il fermait à 17h. Toute ferme tôt ici. On se rabat sur une pizzeria où nous aurons un wifi de m... mais suffisamment que pour demander des nouvelles. Romain vole la viande de zèbre de Jean-Mi et se fait copieusement engueuler. Ãa le poursuivra durant quelques jours. Demain nous montons vers le nord, le Damaraland, pays du rhinocéros, dieu nous entende.
Quelques courses et retrait dâargent plus tard, nous voilà repartis. Avant de pousser vers le nord, et comme on a pu acheter le permis au ministère du tourisme de Swakopmund, nous allons faire la Welwitschia Road.
Câest une balade touristique où on peut admirer une plante unique, la welwitschia. Câest une plante qui ressemble à une laitue flétrie et dont le plus vieux spécimen est estimé à 1500 ans. Il y a aussi une autre merveille de la nature le moon landscape. Des roches noires à perdre de vue, câest magnifique.
Nous décidons dâemprunter une piste qui nous fera non seulement gagner 20 km mais en plus profiter dâun paysage magnifique encore une fois - D1991. La route qui nous mène ensuite vers Spitzkoppe est mortellement mortelle. Câest bien la première fois quâon fait 100 km sans sâarrêter.
Nous arrivons enfin dans le village. Cela semble très pauvre. Des baraques en tôles et peut-être lâécole est en dur et encore. Il y a une « grandâ rue » enfin ce qui y ressemble et autour des baraquements se sont ajoutés avec les chèvres. Tout le long du chemin des gamins courent le long de la route pour vendre des pierres, et toutes sortes dâautres souvenirs handmade. Les enfants ont de jolies petites bouilles et ils savent aussi faire trembler le menton comme Laura Ingaels. Si tu ne fais pas attention, tu termines ... à poil.
Le camping est situé dans un site magnifique, encore une fois. Il faut reconnaître que si les voitures de Namvic sont merdiques, leur choix pour les campings ne peut pas être discuté. Câest toujours magnifique et super tranquille. Avant que le soleil ne se couche, on fait le « bridge » une arche naturelle sur le site. Là par contre les toilettes sont rustiques : un trou dans le sol avec une planche dessus, beurk. Romain fait du feu. On cherche les animaux, rien, nada, ah si quelques marmottes tout de même. Il fait de plus en plus chaud, on parvient maintenant à passer la soirée en short et comme il n y a pas de moustique, câest le pied ! On est loin de tout, il fait noir comme jamais, câest impressionnant quand on sait que dans le coin rôdent toutes sortes de bestioles comme des guépards ou des léopards pour ne citer quâeux.
Avant de repartir, ce matin, nous allons essayer de trouver le bushmanâs paradise pour aller voir les pétroglyphes. Nous avons un plan un peu sommaire et les guides de voyage ne sont pas plus précis. On fait quelques tours dans le camping, oeps pardon Monsieur, Madame, on sâest trompés. On tourne à droite à gauche, Christophe commence un peu à sâénerver. Deux gars du camping passe dans une voitu... euh quâest-ce que câest que ce truc ? Ils ont découpé le pare-brise, je pense quâil n y a plus dâamortisseur, quel engin. Ils nous expliquent que câest un peu plus loin et nous voilà repartis.
Quelques centaines de mètres plus loin, nous sommes stoppés par une barrière. Saperlipopette mais câest où ? Jean-Mi active la localisation et on est pile-poil dessus. Aaaah le parking est là derrière !! Il y a déjà une famille asiatique occupée avec le guide. Il nous demande de patienter et nous accompagne vers la paroi. Tout ça pour éviter de nouveau que le site soit vandalisé. Le petit jeune homme est un bushman. Il connaît bien son sujet et nous explique les quelques dessins faits à lâocre et à lâÅuf dâ autruche. Ensuite il nous fait un cours sur le langage San avec les clics entre les mots. On ne comprend rien à ce quâil dit. On va aller danser il nous dit avec clic clic entre les mots. Oui oui on te croit sur parole mais impossible pour nous de reproduire, il est fantastique. Après la visite, il retourne sous son arbre avec son eau et évidement son GSM. Sur le chemin, nous avons croisé un cadavre dâanimal sur un arbre. Du coup on a pensé : guépard. Romain demande donc au petit jeune homme si câest le cas et il confirme. Câest un mouton qui a été tué. Gloups, le coin nâétait tout de même pas si tranquille ...
Nous reprenons la route. Pas un animal à lâhorizon, pas un. Ok quelques autruches mais que dal, nada, niente, nikske.Romain et moi sommes en pleine dépression. Même des oiseaux il nâ y en a pas nom di dju ! Câest quoi ce pays où il n y a pas de wildlife !!! Nous faisons des arrêts dans un marché Himba pour faire un peu de shopping bijoux pas chers. Elles font de très beau bijoux mais quâest-ce quâelles sentent mauvais ! En fait les himbas ne se lavent pas, elles sâenduisent dâocre et bon bien ça pique aux yeux comme dit Jean-Mi.
Je suis un peu inquiète : dâhabitude les campings sont annoncés 30 km à lâavance et là rien du tout. Je ne lâai pas non plus trouvé sur le guide des camping, re-inquiétude. On a déjà parcouru pas mal de kilomètres et toujours rien et lâheure avance. Pour rappel, on nâa pas le droit de rouler sur des pistes une fois la nuit tombée. Autant dire, quâon nâest pas fiers tous les jours. Enfin une pancarte avec ce quâil reste dâune voiture. Le camp est isolé dans la pampa, avec en face la savane, un petit paradis. Nous sommes accueillis en français et finalement 90 % de la clientèle est française ou en tout cas à un membre de la famille qui parle français.
Nous sommes installés dans de grandes tentes avec salle de bain, ça semble pas mal du tout après quelques journées de camping. Bon on ne validera pas les douches froides mais sâendormir et se réveiller en regardant le soleil se lever sur la savane, câest tout de même quelque chose de fantastique. Le repas du soir est prévu dans le coût du camping, donc on essaye de sâhabiller un peu. Sur le chemin, un serpent dâune quarantaine de centimètres. Il n y a que Romain qui fait des bonds, nous on regarde nos tongs et nos sandales ouvertes en cherchant lâerreur. Le repas se mérite, le gars qui a fait lâescalier devait mesurer plus de 2 mètres ! On se prend une bonne bouteille de vin blanc en apéro et une de plus pour le repas, aller ce nâest pas tous les jours quâon boit du Chardonnay dâAfrique du Sud !
Nous prenons un petit dej pantagruélique, ça nous calera pour le trajet. On quitte un peu à regret ce petit paradis pour Palmwag.
De nouveau le trajet est morose, pas un animal sur la route à part de nouveau les ostriches, autruches, mais on en a marre des autruches !!!!! Nous décidons de passer par Twyfelfontein, pour les pétroglyphes, site classé par lâUnesco. Parking super officiel, de nouveau on te prend ta plaque pour mieux te taxer des dollars quand tu reviens, parce quâils ont gardé ta voiture môssieur.
Il fait chaud. Le site est très beau et les peintures rupestres de grande qualité. Ce nâest plus de la peinture mais de la sculpture sur pierre donc le site est bien préservé. Nous avons un guide, Martin, qui ressemble à un humoriste dont nous avons oublié le nom. Nous accompagnent un couple dâautrichiens péteux et deux hollandais de la même réserve. Sont les premiers de classe, collés au derrière du guide, lâécoutant comme sâil récitait la bible alors que les belges et français sont un peu dissipés à lâarrière, toujours en retard, à faire des photos de fleurs, etc. De toute façon le guide parle tellement bas quâon ne comprend rien à ce quâil grommelle et il ne nous apprend rien de plus et même beaucoup moins que notre petit bushman du jour précédent. Du coup on les laisse dans leur trip mais on sent bien quâils ne sont pas contents nos austro-hollandais. La visite du site est certes belle mais le site est un vraie arnaque. Mais bon câest ainsi les sites touristiques, on devient difficile. Pendant que nos austro-hollandais quittent le site au pas de course, on suppose quâils font la Namibie en 15 jours, nous prenons le temps de lire les panneaux dans le centre dâinformation. Câest bien plus intéressant que ce que lâautre a tenté de nous raconter. Il attend son pourboire, je pense quâil va être surpris. Même les souvenirs sont hors de prix, câest quoi ce bins ?
On repart pour aller voir le second site, les formations basaltiques. Et bien je te le donne en mille : le mec pour surveiller ta voiture, un guide pour tâexpliquer ce que Jean-Mi nous a déjà expliqué et la guinguette pour le coût dâentrée. Tu mâétonnes que le chômage est quasi nul. Bon on fait le tour avec une famille de, je vous le donne en mille, de français dont les deux gamins sâécharpillent tout le trajet. Le guide y perd un peu son latin entre les belges et les français, flemish ou pas flemisch, câest rigolo. Il te redemande trois fois dâoù tu viens allo quoi !
On vote finalement pour faire un détour pour aller voir la forêt pétrifiée. Le site officiel est à 30 km, le site non officiel à 15 km. Le gars sort de sa ferme pour faire les entrées avec son « associée » sa gamine de 10 ans qui te fait les yeux doux pour obtenir on ne sait pas encore très bien quoi. Le terrain de monsieur a quelques beaux spécimens de troncs pétrifiés et de welwitschias. La petite fille tient la main de Nadette tout le trajet, ça sent le roussi. Nous faisons une photo pour la petite fille au Polaroïde, elle a lâair très contente. De retour à lâentrée, on refait la photo avec la maman et la petite sÅur, on leur donne de lâeau, des biscuits. Du coup le père rapplique, il voudrait quâon lâemmène au supermarché pour acheter de la viande et le ramener. Et câest là que câest un peu dérangeant durant le voyage. On donne des cahiers avec des crayons, du café, de lâeau, du lait et ce nâest jamais assez. Ils en demandent toujours plus. Du coup tu nâas plus envie de donner.
On reprend les pistes, horribles. Massages africains quâils disent. Dos fragiles sâabstenir. Passage par un petit marché Herero cette fois. Nous achetons une petit poupée faite main, 50 dollars, on ne marchande même pas, rien que la couture du tissu vaut le prix.
Arrivée à Palmwag en toute fin de journée : contrôle sanitaire. Le policier a lâair bien moins drôle que le précédent, et je pense que Christophe nâa pas intérêt à lui dire quâils font le même boulot. Comme nous allons vers le nord, le contrôle ne sâéternise pas. Il est temps parce que le soleil se couche et les alarmes chez Namvic doivent hurler sur lâordinateur de contrôle des voitures. Le camping nâest pas accueillant de prime abord. Il est 18h30 et la réception du camping est déjà désertée, il faut aller au lodge. On nous donne lâemplacement n°5 que nous ne trouverons jamais. Ils nous font aussi signer une décharge où ils déclinent toute responsabilité en cas de problème, il y a beaucoup dâanimaux dans le coin, gloups. Du coup on installe nos tentes sur un truc mi-camping, mi-parking après avoir demandé lâaccord de la famille française de lâautre côté. On en profite pour glaner quelquâinformation sur Etosha. Nous avons réservé un game drive pour le lendemain matin de 7h à 11h pour tenter de voir les éléphants déserticoles et pourquoi pas un rhinocéros.
Lever à lâaube pour le game drive. Le snack est prévu donc on en fait pas de tralala pour le déjeuner. On embarque dans une jeep traine-couillon avec Erwin. Il nous emmène dans la réserve privée à côté du lodge. A peine entrés, boum deux hyènes à quelques mètres de notre véhicule. Romain est aux anges, il voulait tant en voir.
On continue et quelques minutes plus tard, de nouveau deux hyènes dont une installée nonchalamment sur une pierre. Très impressionnantes en tout cas. Notre guide suit les crottes et fait de drôles de signes dans la voiture pour se repérer, on dirait un cinglé. Il va à droite, il va à gauche, regarde avec ses jumelles, fait des signes de nouveau avec ses mains et nous dit que les éléphants sont là , puis non là , bref on y perd notre latin.
Puis soudain dans une vallée, pas besoin de nous dire quoi que ce soit, tout le monde fait « waouw ». 6 éléphants se promènent là devant nous. Un barrissement nous accueille, notre guide nous dit quâil sâagit dâun avertissement, quâon ne peut pas approcher plus sous peine dâavoir des problèmes. A bon entendeur ...Pendant que nous prenons des photos, observons avec des jumelles, Erwin installe la table pour le snack avec au menu, café, thé, viande séchée, légumes, petits gâteaux de toutes sortes. On en oublie la girafe que nous avions aperçue sur le chemin. Il y en a dâailleurs encore 4 autres plus bas dans la vallée.
Erwin nous confirme quâil va nous y emmener après les éléphants. Les éléphants sâéloignent. Ils parcourent près de 70 km par jour en quête dâeau et de nourriture. Ils sont plus petits que les éléphants dâAfrique mais je nâirai pas leur dire en face. Ils sont dâaprès Erwin plus agressifs que les autres dâoù lâavertissement instantanné à notre arrivée. Depuis le début du voyage, on sent que lâeau est un réel combat tant pour les animaux que pour lâhomme. Tout est rationné, lâeau vaut de lâor dans ce désert dans lequel aucune goutte dâeau nâest tombée depuis 3 ans.
Les girafes câest magique aussi, il y a des petits câest mignon comme tout. Par contre les girafes, quâest -ce que ça a lâair con !!!! Elles sont toujours en train de ruminer ce qui leur met la gueule de travers. Mais câest super gracieux quand elle se déplace. Erwin tente en vain de trouver un rhinocéros mais ils se font rares. Pourtant il ne ménage pas ses efforts pour les trouver. On devient pâlot quand on le voit se mettre face à une belle pente caillouteuse, on sâaccroche, nous sommes ballottés dans tous les sens mais pas de rhinocéros malheureusement. Pas grave, on en a pris plein les yeux ce matin.
Au camping, on trouve enfin lâemplacement 5 qui est vachement bien face à la savane. On replie sommairement les tentes et on déménage illico Presto. Il y a des panneaux partout qui invitent à la prudence, pour les guépards mais surtout pour Jimbo lâéléphant que nous ne pouvons pas déranger Le jardiner du camping nous aide à déménager chaises et tables, ils sont tellement sympas les namibiens.
Christophe sâagite, il dit avoir vu un rhino, tout le monde court vers les hautes herbes et ... en fait câest un kudu-céros qui mange paisiblement à côté de notre emplacement. Tout le monde rigole même les hollandais dâà côté.
Plus tard dans lâaprès-midi, on décide de retourner dans la réserve en achetant le permis nous-mêmes. On rentre par la première entrée et câest le gardien Rocco qui nous accueille. MAIS NON. !!!! IL EST BOURRà !!!! Hello nous dit-il avec son carnet en main, how many carzzz? How many people ? Il nous le demande 5 fois, nâarrête pas dâéternuer et il postillonne joyeusement sur Jean-Mi qui doit essuyer cette pluie de postillons sans broncher. Tout à coup, il disparaît devant la voiture. Mais il est où ? Le voilà qui revient après quelques longues minutes, il était parti noter le numéro de plaque, il sâest couché devant la voiture Il nous redemande de nouveau le nombre de voitures, le nombre de personnes, si câest pour un jour on nâen peut plus.
Romain pleure de rire à lâarrière de la voiture, on essaye de rester sérieux mais câest vraiment difficile. Il nous demande de la caféine pour soigner son rhume, il doit avoir bien entamé le rhum en tout cas. On lui file deux cetirizine en lui précisant dix fois quâil ne doit en prendre quâun seul par jour. A mon avis, il a tout pris dâun coup, et sâest endormi le reste de lâaprès-midi. Nous passerons près de trois heures à circuler dans le parc. Nous sommes prudents en sortant du véhicule car il ne faut pas oublier que ce nâest pas un zoo, seulement un endroit où les animaux sont normalement préservés des chasseurs. Câest pas pour ça quâils ne peuvent pas te bouffer ! Il y a tout de même des lions, des guépards, des hyènes qui ne sont peut-être pas actifs la journée, mais à lâheure quâil est ils commencent tout doucement à sâagiter et il faut redoubler de prudence.
Nous verrons des girafes, des zèbres, des babouins, des springboks, mais plus dâéléphant et toujours pas de rhino. Sur le chemin du retour, nous verrons encore des girafes le long de la route et un raton-laveur au camping. Une horde de hollandais bruyants sont arrivés cet aprem, ils font un bazar pas possible. Nous devrons attendre longtemps pour avoir notre repas du soir parce quâil faut non seulement nourrir ces brayards mais aussi gérer les plombs qui sautent toutes les cinq minutes. Quâà cela ne tienne, on a de la bière et du pinard, de quoi survivre un moment. Il faudra encore une bonne gueulante de Jean-Mi sous la tente pour que le calme revienne dans le campement.
Pliage de tente habituel, on fait le plein de poussière une nouvelle fois et en route pour le Kaokoland, vers le Nord, une région très inhospitalière, les pistes sont nettement moins roulantes. Bon il ne faut pas exagérer non plus. Quand tu les écoutes à la télé, dans les reportages, ils te disent que tu t'exposes à des risques, que c'est dangereux, pfff rien à voir.
Nadette propose de faire un petit détour par des sources dâeau chaude à Ongongo. Sans 4x4 pas possible. Sur place câest une petite dame en bottes fourrées qui nous attend pour le paiement. Il y a aussi un camping et les véhicules doivent traverser le ruisseau pour arriver aux emplacements. Câest incroyable cette petite oasis alors que nous avons traversé des zones dévastées par la longue sécheresse durant des kilomètres. Il y a un petit bassin naturel. Je troque les boots contre des tongs et lâeau est agréable sans être chaude. Des touristes ont installé leur matelas sur lâeau et se laissent flotter. A lâarrière une jolie cascade. En observant les rochers, Jean-Mi tombe sur ce qui semble être selon notre guide des mangoustes. Elles ont des têtes qui ressemblent à des koalas.
On déambule encore un moment dans ce petit coin vert improbable avant de reprendre le chemin vers Sesfontein. THE bled. Y a rien. On nâa plus dâeau, plus de pain, on nâa plus rien mangé depuis la veille et pas un supermarket ni une pompe à essence à lâhorizon. Ah si les pompes sont là au milieu de nulle part. Ah ben ça faisait longtemps quâon ne nous avait pas demandé quelque chose. Il voudrait de lâargent cette fois pour organiser un match de foot dans la ville de Swakopmund, tiens donc. On trouve un boui-boui où grignoter un sandwich qui sera sans aucun doute le plus cher sandwich des vacances. On continue notre route sans passer par le fort. Sur la route, un zèbre prend la pause. La piste devient assez mauvaise, il y a beaucoup de caillasse et de trous.
Puis tout à coup, la route est asphaltée, va-t-en comprendre. De grosses bouses fraîches sur la route, ça sent lâéléphant ça ! On demande à Romain de redoubler de vigilance et il ne faut pas cinq minutes pour quâil crie « «éléphants devant à gauche ». Oui câest ça, éléphants à gauche, cailloux oui ! Mais sapristi, une fois que les deux bigleux regardent mieux ce sont bien des éléphants là assez proches. Romain en compte 13. On appelle Jean-Mi et Nadette à la radio et on sâarrête prudemment à distance raisonnable et on les regarde passer doucement les uns derrière les autres, magique, vraiment magique. Voir des éléphants et en plus sans devoir compter sur un pisteur, c'est une surprise inoubliable.
Avec tout ça on nâest pas à lâavance il faut arriver au camping avant la nuit. Une pancarte nous indique le camping Aussicht à droite dans les matitis. On sâengage sur la piste, assez mauvaise, on se pose des questions. On roule une éternité, en croisant springboks, kudus et un tamanoir qui détale devant la voiture. La piste est longue et nâapparaît pas sur la carte de la tablette. Ah ben non y a un truc là -bas au fond, une maison en pierre, ça doit être ça. Madame Steiner nous accueille à lâentrée elle était un peu inquiète vu lâheure tardive. Elle nous montre notre emplacement.
Ici lâeau est rationnée, un seau pour se laver dans les douches, des toilettes sèches, pas dâélectricité, tout ce que jâaime. Pour avoir de lâeau chaude pour la vaisselle, il faut de nouveau faire un feu, feu qui chauffe le tuyau où passe lâeau, autant dire que lâefficacité nâest pas prouvée. On va mendier un pain à notre brave dame qui nous met rendez-vous le lendemain pour la visite du village Himba. Il y a partout des pierres avec un dépôt bleu. Nadette nous interdit de toucher ça doit être de lâoxyde de cuivre, câest très dangereux. A côté de la maison de nos hôtes, un bazar pas possible, le réparateur de pneus. Tout est grillagé, Tout à coup apparaît un jeune springbok. La dame nous explique quâelle lâa trouvé tout bébé seul dans la forêt et quâelle lâa ramené et nourri. Il sâappelle Skipo et la suit partout. Il a maintenant trois mois et circule autour dans la propriété mais revient toujours y dormir le soir.
A 9h30, Marius Steiner nous attend pour le village Himba. Il nous explique militer de son mieux pour que les Himbas gardent leur identité et leur style de vie et de ne pas répondre à la commission européenne qui fait tout pour les casser pour mieux les contrôler. On sent très vite quâil nâaime pas lâEurope et ses projets coûteux et inutiles. Il est grand est maigre, avec un chapeau qui rappelle les coloniaux du 20ème siècle avec ses épaisses chaussettes hautes. Il nous fait monter dans une jeep qui doit avoir connu toutes les guerres.
Le village est à une quinzaine de minutes du camping. Marius nous explique quâil ne faut rien apporter, quâil sâoccupe de leur apporter de la farine, du sucre, du maïs, câest inclut dans le prix de la visite. En contrepartie il nous demande de leur acheter une pièce de leur artisanat, câest de bonne guerre. Il est très volubile sur les projets de la communauté européenne comme les panneaux qui signalent que tu ne peux pas dépasser le 60 km/heure mais si tu le fais tu perds une roue de toute façon. Chaque panneau coûte 3000 $ namibiens, autant dire quâils auraient pu faire bien dâautres choses avec cet argent. Il nous parle de la route asphaltée que nous avons empruntée la veille. Câest un projet de la CE qui a coûté des millions de dollars namibiens et qui nâest utile à personne nous dit-il. Ils ont aussi installé des toilettes dans les villages Himba. A la place ils auraient pu installer un système qui amène lâeau du dessus de la colline jusquâau village et de la rendre potable. Cela éviterait ainsi aux dames des marches difficiles et longues. Une société de GSM est venue aussi inonder la région avec des GSM bon marchés. Du coup tu vois les jeunes filles en tenues traditionnelles avec un GSM qui leur pend au cou. Marius dit que la CE fait tout cela pour le contrôle, et quâelle veut que la Namibie soit dépendante du lâUE. Tout vient de lâétranger. Créer des sociétés dans ces régions amènerait de lâemploi et réduirait la mendicité, la prostitution et la criminalité selon lui.
Le village est assez désert, beaucoup sont partis à des funérailles aujourdâhui. Le deuil dure deux semaines. Une jeune fille enceinte vient à notre rencontre. Elle est enduite dâocre et seule la partie inférieure de son corps est couverte. A ses chevilles des bracelets cousus plus courts à une jambe en signe de deuil. Il y a aussi sur ses bracelets cousus une ligne perpendiculaire qui indique quâelle a déjà un enfant. Lorsque les filles ont 14 ans, on leur arrache les incisives du bas et avant 14 ans le pagne ne leur couvre pas les hanches. Les Himbas ne peuvent pas expliquer tous ces rituels car il n y a pas de trace écrite, tout se transmet par la parole.
On visite une hutte traditionnelle où une jeune femme, installée avec ses deux enfants, nous montre la préparation quâelle utilise pour sâenduire le corps et nous en met un peu à chacun sur le bras. Effet bronzé immédiat. Dans la hutte, il yâa beaucoup de peaux dâanimaux, un feu au milieu. Les femmes himbas ne se lavent pas avec de lâeau mais avec la fumée du feu et la préparation qui les protège aussi des insectes. Elles piquent un peu au nez pas vraiment super efficace le savon au feu de bois. Les hommes eux sont habillés à lâeuropéenne, Marius nous dit quâils ne font rien de leurs journées et quâils nâont pas grand chose à dire non plus, ce sont les femmes qui régentent.
La cuisine se résume à quelques ustensiles qui pendent à un arbre. Ils vivent au milieu des poules et des chèvres et de leurs excréments pas toujours très ragoûtant. Un gamin mange de la bouillie de maïs. Il en propose à Christophe qui le mange. Le gamin très surpris part en courant expliquer aux autres que le blanc a mangé la même chose que lui et par défaut la même chose que les poules. Des gamines sâapprochent pour toucher nos cheveux et regarder nos mains. Elles comparent avec les leurs en discutant entre elles. Câest vrai que nous nâavons pas les mains rugueuses comme elles. Elles ont des traces de vernis sur les doigts. Je retire mes chaussures et leur montre le vernis sur mes pieds. On lit la surprise dans leurs yeux.
Petit passage par la boutique et nous voilà repartis. On emmène quelques himbas dans le coffre de la jeep après avoir remis médicaments et denrées. A lâentrée de la route, le petit magasin. Le gamin a les droits brûlés, il a joué avec le bois dans le feu. Marius nous dit que ça arrive fréquemment. C'est très dur de voir ce petit bonhomme en pleur et de ne rien pouvoir faire. Marius nous assure qu'il va apporter de la pommade et ce qu'il faut pour le soigner.
Retour au camping dans notre jeep de coloniaux. On reprend cette piste infâme qui nous ramène au camping. Madame Steiner nous invite à visiter leur mine de dioptase. Voilà lâexplication de la couleur bleue sur les pierres, rien de dangereux finalement. A notre retour de la mine, elle a préparé du porridge de maïs pour nourrir les tacos, des oiseaux au long bec rouge qui font »toco toco » dâoù leur surnom. Sitôt la gamelle posée par terre une vingtaine dâoiseaux apparaissent de partout. Ils grattent ensuite leur bec contre le bois et avec beaucoup de bruit.
Mme Steiner nous dit de revenir à 19H30 pour nourrir les porcépics. On rigole, on nây croit pas trop. On passe le reste de lâaprès-midi à nettoyer les appareils photos, à lire, etc... Nous arrivons un peu à lâavance pour le spectacle. Le porridge est déjà prêt. En attendant les porcépics, nous feuilletons les livres du lodge et nous faisons du shopping bijoux. Ils ont des pendentifs et des boucles dâoreilles à bas prix. Jean-Mi refait un cours de géologie à Romain.
Soudain câest le signal, ils arrivent ! On voit se dandiner de grosses et étranges bêtes. Elles sont noires avec dâénormes piques noirs et blanches sur le dos. Je ne croyais pas que câétait si gros ! Un peu timides au début, Ils nâhésitent pas à entrer dans la salle de séjour pour venir manger directement dans la casserole. Ils sont vite cinq ou six et la nourriture est mise sur une grosse plaque métallique. Un plus petit arrive et Romain le nourrit directement avec une grande cuillère. Câétait génial ! Mme Steiner offrira ensuite une aiguille de porcépics à Romain en guise de souvenir. On va se coucher des images plein la tête.
On replie tôt aujourdâhui car câest une des plus longues étapes des vacances, 275 km. Nous sommes un peu inquiets sur le timing car notre moyenne horaire est en général catastrophique. Nous reprenons lâhorrible piste qui quitte le camping. Pour faire passer le temps et la pilule, de petits panneaux ont été disséminés dans les arbres du style : dâoù je viens, où vais-je, la vie est un roller-coaster, etc.
En reprenant la route, nous croisons des autruches très proches de la piste. Elles sont toutes blanches comme elles se ramassent toute la poussière des voitures. Elles sont farouches et disparaissent très vite.
Objectif de la journée : Epupa Falls à lâextrême nord du pays, à la frontière avec lâAngola. Câest le territoire des Himbas, il y a des villages partout et des gosses qui réclament aussi partout. La route nâest pas hyper belle non plus. Nadette voudrait aller voir des sources dâeau chaude indiquées sur sa carte. On sâembarque sur une piste de sable avec de très hautes herbes de chaque côté. Mais où nous emmène donc Dame Nadette ? Chez les éleveurs de chèvre pardi ! Ils nous regardent passer en rigolant. On a trouvé lâeau mais pas vraiment la source. Nous repartons donc bredouille sur la piste. Dans cette partie du pays, les baobabs sont rois. Ce sont des arbres magnifiques. Les trente derniers kilomètres de piste seront eux époustouflants. Dans la descente vers Epupa nous faisons un arrêt pour le viewpoint. Saloperies ! Ils demandent 40$/personne, non mais tu rends compte !
On se concerte et nous décidons de ne pas encourager ce comportement et passons notre chemin. Arrivés à Epupa, on se rend compte quâon roule sur le terrain de foot. On slalome entre les « maisons » pour trouver le camping. Ouf le voilà . On est en bord de rivière. Chaque emplacement a sa douche et sa toilette, enfin une bonne douche. Une personne vient le matin et le soir pour faire chauffer lâeau de la douche qui est bouillante. Quel plaisir !Demain, à 16h, nous irons voir les chutes et les crocodiles qui peuplent la rivière avec un guide du camping. Il faut faire vivre lâéconomie locale.
On a encore signé une décharge à lâentrée du camping. Ici il y a des serpents et des scorpions et il faut tout de même faire gaffe la nuit tombée. Il y a également les crocos et les moustiques. Allons-nous survivre deux nuits ?
Bon première nuit ok. Nous avons été bercés par le bruit des chutes. Les babouins voleurs ne nous ont encore rien volé et on sâest fait un copain, un chat ... On aurait peu choisir un peu plus exotique mais non ce sera ce maigrichon de félin gris qui vient tout le temps nous voir pour quémander nâimporte quoi : mies, fromage et même cacahuètes. Il est aussi maigre que la Namibie est sèche et il a très peur des singes apparemment. Dès quâils débarquent il va se cacher en-dessous des voitures.
Un singe assez gros sâapproche de notre camp. Je lui fais face et je lâengueule vertement à lâardennaise, connaissent pas ici. Il sâarrête, me fonce dessus mais je lâengueule encore plus fort et il ne fait pas le poids, câest clair, si bien quâil fait demi-tour sans demander son reste. Jean-Mi tente de leur donner une demi-orange mais ça ne les intéresse pas, ils préfèrent les sacs plastiques et les mangues me dira le petit monsieur du camping.
On fait le plein dâeau, il fait déjà chaud, et nous prenons la route vers les chutes. Nous allons essayer de contourner le point du vue payant. Passage obligé par le petit magasin Himba qui a été, par hasard bien sûr, placé sur le chemin qui mène aux chutes. Lâeau est très basse, on voit plus loin une petite plage de sable jaune qui devrait a priori être sous eaux. Le paysage est magnifique, on reste un long moment assis à regarder cette merveille de la nature. De lâautre côté de la rivière câest lâAngola, un peu moins sexy comme destination à première vue. Dâailleurs ici, à Epupa, les policiers sont armés de kalachs et nâont pas lâair très commodes.
Nous croisons un jeune garçon qui emmène ses chèvres pour la journée. Nadette se fait copieusement engueuler par un gars qui se lave à poil le long de lâeau. A-t-on aussi idée de se mettre en tenue dâAdam sur un chemin emprunté par tous les touristes armés dâau moins un appareil photo avec zoom si affinité ?
On rentre au camp fatigués par la chaleur. On se fait un café et on sâaffale sur ce que lâon appellera nos chaises de camping. Dans deux heures, lâautre vient nous chercher pour aller à la recherche des crocodiles. Tout le monde espère quâil va nous oublier mais non, il est là avec ses adidas blanches et son bâton ! On repart après avoir rempli nos gourdes. On marche dans le sable, câest toujours aussi difficile. En plus lâautre qui prend un malin plaisir à nous dire que câest infesté de serpent alors quâon cherche des crocos, on peut dire quâil sait mettre les gens à lâaise. On marche longuement pour finalement apercevoir un ... crocodileke, tout ça pour ça. Si je ne me retenais pas, je le jetterais dans lâeau et je pense que Romain mâaiderait. Mais bon, on a demandé un croco il te montre UN croco ! De retour au camp les babouins sont de retour, ils ont mis le bins dans nos vêtements fraîchement lavés. Une bonne âme les a remis sur le fil mais plein de sable, du coup il faut tout recommencer ...Nous prendrons le repas du soir au lodge le long de la rivière, à la bougie, au milieu des allemands végétariens. On a aussi réussi à perdre la clef du cadenas pour lâélectricité, ça sâest fait. Aucune morsure nâest à déplorer, tout le monde est en vie.
Nous quittons le nord pour Etosha, enfin dira Romain. Avant dâentrer dans le parc nous devons faire une halte à Hobatere, une réserve privée juste à côté. Les distances sont grandes mais fini les pistes, on devrait récupérer une route bitumée qui devrait nous faire gagner du temps.
Sur la route, nous donnons nos derniers cahiers et crayons à de petits bergers qui ont lâair ma foi bien contents, tant mieux. Nous apprendrons plus tard que c'était une très mauvaise idée de donner directement aux enfants, ça les rend dépendants. Nous aurions dû aller dans une école directement. Bon ben nous voulions juste faire plaisir aux enfants, on le saura pour une prochaine fois.
En attendant, il faut se préparer psychologiquement à repasser par la ville dâOpuwo, ses vendeurs et ses mendiants. En entrant dans la ville, on ferme les portes à clef et Romain sort son couteau, ça avait un peu impressionné une des vendeuses lâautre fois. Arrêt à la pompe à essence et ça commence : give me money, give me sweets, give me your t-shirt et jâen passe. Puis viennent les vendeuses de bracelets Himbas : hello my friend, my friend, my friend, tout le monde sait que je nâai pas dâami !!!!!! Nadette et moi restons dans les voitures car les petits surveillants habituels ne sont pas là . On discute avec les radios sur la stratégie à adopter. Des gamins longent la voiture en regardant avec insistance ce quâil y a à lâintérieur. Lâautre là il essaye dâouvrir ma portière pour que je donne quelque chose à son gamin. AU SECOURS !!!! Les garçons reviennent, jettent les achats dans le coffre de la voiture, on fera un arrêt dans dix minutes à lâextérieur de la ville, pour ranger loin de cette ambiance glauque. Un des garçons fait mine quâon lui a écrasé le pied en reculant. Je lui montre mon index avec mes yeux les plus noirs possibles et il dégage sans demander son reste avec tout de même un sourire moqueur sur les lèvres. Pfff non mais.
On reprend la route goudronnées comme Nadette lâavait prévu. Arrêt pour ranger les courses et Christophe manque de perdre un Åil en sâempalant sur un de ces arbres rempli dâépines. Après avoir vérifié que tout va bien on se fiche bien de lui, câest de bonne guerre, mais au final il a tout de même une belle plaie au front.
La route est assez monotone comme toutes les routes principales. Nous approchons dâEtosha et les premiers phacochères suicidaires traînent le long de la route. Freinages en tout genre, tout le monde fait des photos. Romain nous fait le blasé : ouais câest un sanglier nain quoi, pas de quoi sâextasier sont mieux chez nous !
On passe le contrôle sanitaire. On ne peut pas venir du nord de la Namibie avec de la viande fraîche. Dans lâautre sens tout le monde sâen fiche. Il faut tout de même avouer que les conditions sanitaires au nord du pays sont très limites comparées à la partie sud. Donc on peut comprendre quâun système de « protection » soit mis en place même si câest totalement discriminatoire. Un peu de bon vouloir du gouvernement et un respect de ses populations pourraient sans doute considérablement améliorer la situation.
Une dame, avec « vétérinaire » indiqué sur sa blouse, vérifie notre frigo. Le contrôle est sommaire et nous pouvons continuer notre route. Nous arrivons enfin au lodge enfin il faut encore rouler 16 km sur une piste une fois la gate principale passée. On roule lentement, qui dit réserve dit bien sûr wildlife. Nadette nous rappelle à la radio. On fait une marche arrière dâanthologie pour revenir à leur hauteur. Quelle surprise !!! 3 guépards font la sieste en-dessous dâun arbre à une cinquantaine de mètres de nos voitures. Jean-Mi essaye de manÅuvrer pour nous laisser plus de place et il nâen faut pas plus pour que les trois félins prennent la poudre dâescampette. Et bien, ça commence bien !! Nous arrivons enfin à la réception et Romain crie : des éléphants, il y a des éléphants !! Si on ne lâarrête pas il part sans chaussure. Nous le suivons et en effet, au point dâeau du lodge, 5 éléphants font le spectacle avec quelques babouins.
Notre pauvre monsieur essaye de nous offrir un verre de bienvenue, et il cherche désespérément le cinquième invité, Romain. Il nous dit quâun Game Drive part dans un quart dâheure. ON Y VA !!! Pas de check in, les bagages toujours dans la voiture, nous embarquons dans le petit bus. Nous sommes seuls avec une sud africaine dâun certain âge à lâallure très coloniale. Elle sâintéresse aux oiseaux alors que nous rêvons de voir un lion. Autant dire que chaque fois quâelle demande au chauffeur de sâarrêter pour un moineau insignifiant, du moins de notre point de vue, on nâa quâune envie, la jeter par dessus bord. Notre chauffeur tourne et tourne et tourne encore. Nadette dit quâelle voit cette souche pour la troisième fois. Il dit quâil suit des traces de lions. Oui, oui on nous lâa déjà faite celle-là mon petit bonhomme.
Des élans, des springboks, de magnifiques girafes, waouw câest cool mais toujours pas de lion. Personnellement, je commençais à désespérer quand au détour de buissons, ils sont là : de jeunes mâles avec deux mamans. Et à notre gauche, le cadavre dâun zèbre quâils ont tué dans lâaprès-midi. Les lions ont la gueule rouge de sang. 4 se prélassent à lâombre pendant que deux autres se sont attaqués au zèbre. On entend les os craquer, ça fait froid dans le dos. Les lions ne nous prêtent pas la moindre attention, câest surréaliste mais quand ils baillent et quand on les voit sâacharner sur leur garde-manger, on nâest pas fier.
Nous restons un long moment à prendre des photos puis le guide nous emmène un peu plus loin pour prendre un snack et une bière. Aller cheers, on peut fêter cette super rencontre ensemble. La dame nous pose plein de questions, elle a lâair étonnée que des belges et des français voyagent ensemble alors quâils habitent si loins les uns des autres. On parle de nos spots et avec le guide, nous sommes qualifiés de très chanceux dâavoir vu les guépards et les lions aujourdâhui. Pourvu que ça dure ! On retourne au lodge, les chambres sont très chouettes, ça va nous faire du bien de dormir dans un vrai lit. Le repas est également prévu au lodge, on va se régaler. Quelle journée ! Demain nous entrerons dans Etosha espérons que la chance continuera à nous sourire.
On sâest mis rendez-vous assez tôt au resto pour le petit déjeuner pour entrer dans Etosha as soon as possible. Il fait un peu frisquet, mais je passe par le point dâeau. Seuls les singes sont dans les parages. Je mâassieds sur la terrasse et subitement un rugissement dans le parc, qui glace le sang : câest un lion. Nous le verrons passer au loin. Pas étonnant quâil soit le roi, câest vraiment flippant. Durant la nuit j'ai été aussi réveillée par des hurlements mais a priori ce serait des chacals.
Arrivée à Etosha, plus ou moins sud ouest, Anderson Gate , nous sommes excités comme des puces. On veut prendre trois jours de permis, mais non elle ne veut pas câest par tranche de 24h donc on payera deux jours et on doit être sortis le troisième à 15h00. Compte là -dessus. On a à peine fait quelques kilomètres dans le parc que sur la gauche, Romain aperçoit notre premier rhinocéros noir. J'ai pas les mots.
Quelques kilomètres plus loin, des éléphants. Et bien purée, ça commence fort aussi ici ! Un éléphant est couché au sol ainsi quâun éléphanteau. Sa position ainsi que la position des adultes nous font penser que le petit est mort. On ne le voit pas bouger dâun poil. Nous sommes malheureux comme des pierres. Un gars passe dans un gros 4X4, il ouvre sa fenêtre. On lui dit que le petit doit être mort et il nous répond en sortant un matériel photo de la mort qui tue, no worries , heâs sleeping, only sleeping. Aaaaaaah ok merci Mâsieur. On a lâair un peu cons là . Après un long moment près des éléphants nous reprenons la route. Et là à droite un lion dans une position bizarre : il est couché les quatre pattes en lâair. On regarde avec les jumelles on nâa pas lâimpression quâil vit. Du coup on se dit ben oui il est mort, ça ne prend pas cette position un lion nom dâune pipe. Tiens voilà notre expert en éléphant mort. Cette fois on ne lui dit rien et on fait bien parce que Romain qui vient de reposer les jumelles nous dit quâil respire. En effet quelques instants plus tard, il roule nonchalamment sur un côté. Câest ça le roi de la savane ? Du coup on est content de nâavoir rien dit pour ne pas passer une nouvelle fois pour des débiles.
Le lion est énorme, réellement énorme. A Pairi Daiza, ce sont des tapettes. Le temps passe vite : nous verrons encore des rhinos et des éléphants nous sommes aux anges. Nous arrivons très tard au camping et il faut se méfier car les barrières ferment vers 18h30 jusquâà 7h le lendemain et il faut être à « lâabri » du camping avant. Nous faisons la file pour le check-in. Emplacement 30. Ah ben il est occupé. Une famille de français sâest trompée et a pris notre emplacement. Nous en prenons un autre en espérant que personne ne va arriver. Les français viennent certainement dâarriver : tout est encore propre et une certaine organisation a lâair en place. Autant dire que dans une semaine câest le bordel, je vous lâassure. Le père va se coucher avant les enfants et leur dit au revoir pendant des heures, drôle de crabe. On se couche avec les poules parce que demain game drive à 6 heures du mat. Le camping où tout le monde est aligné en rang d'oignon passe au calme, à mon avis ils ont viré les hollandais et les italiens, vive Halali Camp !
Bon sang, que c'est dur de se lever si tôt !
Soudain le rugissement d'un lion retenti, difficile d'estimer à quelle distance il se trouve. C'est toujours aussi impressionnant et on se sent petit, vraiment petit. On caille déjà et on embarque dans le petit bus. On reçoit des panchos pour le froid, mais j'ai toujours mon bonnet et mes gants, on ne change pas une équipe qui gagne.
Le chauffeur conduit dans le noir de la main gauche en tenant une lampe à infra rouge de la main droite. Euh c'est quoi cette technique ? Et bien moins de cinq minutes plus tard, il nous dégote un lion et une lionne qui se promènent le long de la piste, waouw et nom di chtoupette qu'est-ce qu'ils sont gros les lions ! Nous accompagnons les félins un moment jusqu'à ce qu'ils disparaissent dans la végétation ou ce qu'il en reste tant il fait sec à Etosha. Nous tombons sur deux chacals qui se régalent d'une carcasse, beurk.
Le guide file vers un plan d'eau et là THE spectacle : un lion est là avec 6 lionnes. Certaines ont la moustache assez rouge, ils doivent avoir chassé déjà . Nous profitons de ce spectacle unique. Les lions disparaissent et les premiers touristes "self drive" arrivent mais trop tard. D'où l'intérêt de prendre un tour accompagné plus tôt. Nous verrons des rhinos et des éléphants aussi. Soudain le guide pile : sur la gauche, un caracal qui mange un springbok. Il ne semble pas apprécier notre présence et traverse la piste devant le véhicule pour aller nous surveiller du coin de l'oeil et tourner afin de revenir rapido vers son déjeuner. Entretemps, des chacals ont déjà pris le relai. Je pense que ça va barder quand le caracal va revenir. C'est un très bel animal.
Quelques girafes plus tard, nous rentrons au camping replier ces p.... de tentes qui deviennent de plus en plus pénibles à remballer, enfin les tirettes. Nous partons vers l'est du parc à Halali Camp. De nouveau notre emplacement a été pris mais par des italiens cette fois. La jeune fille étant très jolie, Christophe et Romain laissent tomber l'affaire et on s'installe ailleurs. Heureusement si les lodges sont complets ce n'est pas le cas des campings. A Halali, il y a un plan d'eau. 22 éléphants viendront patauger avec de très petits qui sont si maladroits et marrants quand il courent après leur maman. A la nuit tombée, un rhinocéros viendra aussi nous rendre visite ainsi que 5 hyènes dont une dans un sale état. Elle boîtait énormément et on s'est demandé avec Romain quelles étaient ses chances de survie. Notre liste de wildlife est maintenant bien étoffée ! Demain dernière journée dans le parc, nous dormirons à l'extérieur.
Après avoir établi l'itinéraire de la journée en tenant compte de notre moyenne horaire catastrophique, du déjeuner, des arrêts pipi, nous repartons à l'assaut d'Etosha. Cette fois pas de lion. Mais nous avons oublié un paramètre important : les éléphants.
Nous en croisons sur le côté de la piste qui semblent se rendre au point d'eau. Du coup on est tous d'accord d'aller les attendre là -bas. Nous sommes les premiers arrivés avec vue imprenable sur le waterhole. Et quelques minutes plus tard ils arrivent. 1, 2, 3, 6, 15, 20 euh c'est reve party aujourd'hui ? De nouveau on s'extasie devant ces pachidermes. Soudain un autre arrive, il est ENORME, ENORME. Il semble être le chef du groupe. Les autres quittent le plan d'eau mais deux s'installent sur la piste. C'est là que tu te dis : j'espère qu'ils ne vont pas rester trop longtemps ... 30 minutes, 1h le bus de touristes traine couillon veut partir et essaye de forcer le passage. L'éléphant lui fait face et fait mine de marcher vers lui. Le bus s'arrête et coupe le moteur ...
Le gros mastodonte fait le tour du plan d'eau et s'arrête face à notre voiture. Il est à une quinzaine de mètres et nous écrase de son regard. Plus personne n'ose bouger, Romain recule prudemment dans la voiture. On n'en mène pas large, il est terriblement impressionnant. Et s'il décide de nous foncer dessus ? Tu vois le contrat d'assurance du véhicule défiler devant tes yeux en essayant d'imaginer comment tu vas pouvoir expliquer ça à la société de location. Mais finalement il décide que nous ne méritons pas qu'il se fâche et il passe derrière nous. Ouf ...
Deux heures et 3000 photos plus tard nous pourrons enfin quitter ce waterhole mais quel retard ! On ne sera jamais à la sortie pour 16h !!! Nadette et moi devons faire pipi, suite de stress post-traumatique du à un éléphant pas très revenant. On a vraiment eu la trouille ! Nous faisons quelques kilomètres puis Romain s'écrie, éléphants à droite ! Nooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon ! Puis ils me regardent tous les deux d'un air ahuri, j'émets des sons bizarres avec mon doigt pointé vers la gauche. Un énorme pachiderme est à côté de la voiture ! Tout le monde avait été attiré par ceux de droite sans regarder ailleurs. C'est là que tu te rappelles les deux heures que tu viens de passer bloqué et là ça recommence ! Heureusement nous ne sommes pas sur leur route et il passe devant la voiture sans nous prêter un regard. Autant dire que le mot d'ordre est : on évite les éléphants.
Ben oui mais c'est que quand ils sont sur la piste et que tu dois passer à côté, tu n'as pas vraiment le choix. C'est ce qui nous arrive quelques kilomètres plus loin. On n'en peut plus des éléphants, basta !!!! Nous croiserons des rhinocéros dont un jeune qui mange le long de la piste. Petit tour par le viewpoint du Pan d'Etosha, c'est magnifique. L'est d'Etosha est très différent : très vert, très beau, et les gnous s'y donnent rendez-vous. Quel contraste avec les deux jours précédents où la sécheresse a tout ravagé.
Nous quittons le parc bien après le délai mais la petite dame au contrôle s'en fiche éperdument. Le camping se trouve quelques kilomètres plus loin. Au revoir Etosha, nous avons un pincement au coeur de quitter cet endroit dont il est difficile de dire s'il est beau ou pas mais qui nous a procuré tant d'émotions.
Grosse étape vers Waterberg aujourd'hui, ça sent la fin du voyage, nous nous rapprochons de Windhoek. Le plateau de Waterberg est un ensemble de rochers de couleur rouge avec ça et là des nuances de couleurs différentes. C'est joli mais après les merveilles rencontrées depuis le début du voyage, nous semblons un peu blasés.
Il est possible de faire des promenades à pied et entre autres de grimper au sommet de la falaise pour avoir une vue panoramique du coin. La balade est un peu sportive mais heureusement à l'ombre. Le spectacle d'en haut est à la hauteur et nous rebaptiserons le viewpoint de "rendez-vous des français" car ils étaient nombreux là haut. Est-ce que c'est l'ambiance sur place ou le fait que le voyage se termine, mais on n'est pas super enthousiastes. On booke tout de même un game drive pour le lendemain matin mais d'après les guides, il n'est pas facile de voir grand chose car ici c'est le bush et il est épais. Nous nous installons au camping, nous ne sommes pas nombreux et on se couche comme d'hab avec les poules.
Le lendemain, nous remontons avec nos panchos dans le petit bus. Le guide annonce la couleur : il nous emmène vers deux waterholes, on regarde s'il y a quelque chose, passage par le point de vue et retour. Ca ressemble à un tour de tour opérateur mais bon tant pis on y est on y va !. On arrive au premier plan d'eau. Ils ont à peine regardé sur le trajet s'il y avait quelque chose ! Nous sommes tous assis sur un banc dans un abri et on attend. On nous file un paquet déjeuner et on attend.
Des buffalos viendront boire, ils font partie du Big5. Deux ou trois antilopes pointeront aussi le bout de leur nez dont une que nous n'avions pas encore vue puis plus rien. On repart vers le deuxième plan d'eau dans un abri similaire et de nouveau pour voir un buffalo. Vu le prix payé on regrette un peu mais bon, nous avons encore vu de nouveaux animaux on ne retiendra que cela, mais on ne fera pas une grande publicité pour ce game drive. Nous reprenons la route pour Okonjima Reserve, la réserve aux léopards, réserve où l'association Africats a installé ses bureaux. Ils militent pour la sauvegarde des félins et la réserve leur sert de tirelire.
On sent tout de suite que c'est beaucoup plus commercial nous sommes un peu inquiets. Après 17 km et quelques barrières, nous arrivons au day center, à savoir la réception. On nous indique notre camp, Chilala. Le camping est magnifique : 4 emplacements très grands et très éloignés les uns des autres. Deux douches et deux toilettes avec vue sur le bush, que demander de plus ? De l'eau chaude pour Romain bien sûr qui ne semble toujours pas avoir compris comment fonctionnent les robinets. On nous a proposé d'aller visiter la clinique de la réserve, l'endroit où ils soignent les guépards récupérés avant de les réintroduire à l'état sauvage dans les 20000 hectares de réserve. La visite se révèlera très intéressante et très bien orchestrée. Le clou de la visite est une incursion chez les guépards et dans l'enclos du seul léopard "domestique". Ce léopard a été receuilli par un fermier qui avait tué sa maman et il a pensé pouvoir l'utiliser comme un chien. Sauf qu'à 18 mois un léopard ça prend son indépendance et ça recherche un territoire. Donc le léopard a assimilé le fermier à un léopard, léopard sur SON territoire et il est devenu agressif voire dangereux. Le fermier l'a donc donné à l'association mais comme il n'a pas peur de l'homme, c'est un danger pour lui et pour les autres donc il sert de porte-parole aux visiteurs. On nous propose ensuite un game drive à la recherche des léopards pour le lendemain matin en nous spécifiant que les chances d'approcher un léopard sont de 50/50. Romain en rêve, allez on y va c'est le dernier des vacances !
Allez les panchos et ma panoplie !!! Nous sommes repartis ! Nous entrons dans l'immense réserve des léopards sans oublier de spotter les oryx, springboks et autres antilopes que nous croisons. Le guide nous explique que 7 léopards occupent le territoire. Ils ont un collier avec un émetteur et que nous allons essayer de voir s'il y a un signal. En roulant, il brandit une antenne et écoute le signal avec son émetteur. Là tu te demandes vraiment comment tu vas trouver un léopard ainsi. Il nous dit qu'il a un bon signal sur Lila une femelle. Il va tout droit, à gauche à droite, monte sur le capot avec son antenne et confirme que le signal est strong. Soudain Romain Oeil de Lynx crie "Là !!!". Et on voit apparaître Lila, magnifique léopard. Elle ne nous laisse que peu de temps pour l'admirer avant de disparaître dans le bush. Moments furtifs avec l'animal le plus difficile à voir mais quels moments !
Notre guide change de fréquence et nous annonce que nous avons de la chance : Tera un autre léopard est dans les parages. Oui il est là . Il se fiche complètement de nous, il est à la poursuite d'un phacochère. Durant 25 minutes, nous allons pouvoir admirer avec quelle aisance il suit sa proie sans qu'elle se doute un instant de sa présence. C'était tout à fait INCROYABLE. Et au dernier moment il plonge sur le phacochère qui détale. Tera ne le poursuit pas. Le guide nous explique que le phacochère est trop gros pour lui et qu'il s'est contenté d'un entrainement. Et bien, quelle scène.
Nous apprendrons ensuite que nous sommes le seul groupe à avoir trouvé des léopards, les autres rentrent bredouille, mais nous sommes vraiment chanceux ma parole ! Nous discutons longuement au camp de cette rencontre et c'est le monsieur de l'entretien qui nous rappelle que nous devons partir. C'est vraiment la fin, nous profitons du tuyau d'arrosage pour nettoyer les 4X4 qui en ont bavé. Ce soir, nous logerons tout près de Windhoed.
Nous arrivons dans notre avant-dernier logement du voyage, certainement le pire. Nous avons un chalet de Charles Ingaels, je parle du confort dans les fins fonds d'une réserve qui est plutôt un zoo. Le seul point positif est la vue du chalet et les hippopotames qui sont à quelques dizaines de mètres de nous.
Le repas du soir est prévu mais nous sommes à 3 km du restaurant et la piste est vraiment vraiment mauvaise. Sur le chemin, nous croisons un guépard, maigre. Romain veut sortir de la voiture pour le prendre en photo mais le guépard fonce sur le grillage. Romain prend la poudre d'escampette en arrosant copieusement la bête de ses plus beaux noms d'oiseaux.
Le repas n'est vraiment pas bon. Le proprio viendra s'excuser le lendemain matin.
Nous rencontrons une famille française et un couple de suisses et nous passerons une agréable soirée à raconter nos séjours respectifs. Et nous allons nous rendre compte que nous avons eu vraiment beaucoup de chance avec les animaux. Tant mieux ! Je ne m'étendrai pas sur cet endroit qui ne restera pas dans les mémoires et nous rentrons à Windhoek.
Remise des véhicules, puis on nous emmène au Hilton pour notre dernière nuit. Gros contraste entre cet hôtel cinq étoiles et toutes les nuits de camping. Nous prenons un verre au bar de l'hôtel sur le toit et admirons le magnifique coucher de soleil, une fois de plus. Nous avons passé la journée à faire les boutiques pour les derniers achats. Une galerie marchande à ne pas rater car tout l'artisanat namibien y est présent du tissu aux statuettes en bois et autres, il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses.
Nous irons manger au Joe's Beerhouse, the restaurant à Windhoek où tout bon touriste doit se rendre. Nous reprenons du zèbre, du vin et de la bière, nous levons nos verres à ces magnifiques vacances !