Après une année assez agitée, nous étions fatigués et les enfants de leur côté n'étaient pas prêts à s'engager dans des randonnées ou autres péripéties avec nous. Ils voulaient juste profiter du soleil, dans une piscine et/ou à la mer et pouvoir suivre aussi autant que faire se peut, les aventures de nos diables rouges au mondial de football.
Bali nous a donc semblé le lieu idéal. C'est un dépaysement complet : son climat, sa population, sa culture, ses couleurs, les volcans ...
Par contre Bali se mérite : 5 heures d'avion de Bruxelles à Doha suivies de 10 heures supplémentaires pour atterrir à Denpasar, si tout va bien ...
Denpasar - Tabanan
Tabanan - Munduk
Munduk - Pemuteran (incursion à Java pour le volcan Ijen)
Pemuteran - Ubud
Ubud - Amed
Amed - Denpasar
Nous quittons Bruxelles avec près d’une heure de retard. Nous sommes déjà inquiets pour la suite car nous n’avons qu’une heure pour notre correspondance à Doha vers Denpasar. Le steward doit se renseigner afin de vérifier la suite. Soulagement, ils vont nous attendre pour le prochain vol. Evidemment 40 % des passagers prennent l’avion suivant …
Nous sommes escortés dans l’aéroport pour embarquer illico et nous voilà repartis pour 10 heures de vol jusqu’à Denpasar – Bali. Et là la chkoumoune continue : le pilote nous annonce qu’il fait demi-tour, après plus de cinq heures de vol tout de même. On retourne à Doha, décision prise par la compagnie Quatar Airways pour notre sécurité. Le volcan Agung a craché un gros nuage de cendre et l’aéroport de Denpasar est fermé pour une durée indéterminée, les vents poussant les cendres vers l’aéroport. Merda, madre de dios, caramba !
A Doha, ils récupèrent tous les passeports. Nous allons être logés au Marriott pour quelques heures, le temps de dormir un peu et le soir on doit être de retour à l’aéroport, on prendrait un vol à 2 heures du mat ! Moi qui rêvais de me reposer, je suis en plein stage de survie. Ils se débrouillent ma foi pas si mal, mais la communication n’est pas toujours top. Le message est dit une fois et une seule fois, pour plus de 200 passagers de nationalités différentes, débrouille-toi si tu n’as pas suivi. Heureusement, en français, en néerlandais et en anglais on glane les infos nécessaires pour « atterrir » au Marriott. Quelques heures plus tard, allez hop, tu dois aller dans le hall sur un vol venu de nulle part. Du coup, nous voilà repartis pour 10 heures de vol supplémentaires. Et là c’est reparti pour la poisse, le bagage d’Anaïs n’arrivera jamais et à l’heure actuelle, n’est toujours pas arrivé. Du coup la cote très élevée de Quatar Airways descend au plus bas, vont pas remonter de si tôt.
Une bonne nouvelle tout de même, le chauffeur qui nous attend maintenant depuis plus de 24 heures va encore patienter à l'aéroport le temps que nous remplissions les papiers . Nous prenons place dans une vieille Toyota, ce sera notre voiture. Ben ça fait très local en fait. Dans quelques heures, on se félicitera d'avoir cette vieille guimbarde au lieu des Avis sans tâche. Mais ça roule. D'ailleurs au bureau de location, chez André de Karlsruhe, il ne s'embarrasse pas d'un état des lieux, on en aurait eu pour des heures. Notre chauffeur est un fan de l'équipe belge de foot (encore un), il connaît le nom de chaque joueur. On fait un peu causette.
André nous renseigne un magasin de vêtements pas chers pour dépanner Anaïs qui y trouvera son bonheur, du moins pour quelques jours, après on avisera. Les enfants vont mendier un peu de wifi dans un magasin, histoire de mettre Waze en route. Parce que l'atlas là on oublie. On se met en route pour Tabanan, notre lieu de séjour pour la nuit prochaine. La moyenne en voiture est de 40 km/h, autant dire qu'on n'est pas arrivés, sans compter ces cinglés en scooter qui dépassent par la droite, par la gauche, on est à la limite du frontal parfois. Je frise l'infarctus une vingtaine de fois, paraît faut que j'me détende.
Après un petit somme sur les transats, nous décidons d'aller faire le coucher de soleil sur le Tanah-Lot, The Temple of Bali, sur la plage. C'est une affaire touristique très bien menée comme Nadette et Jean-Mi les aiment : 3 km d'échoppes avant d'arriver à la plage, on y vend de tout, pas racoleur du tout non non. Il y a pas mal de monde mais on s'attendait à bien pire en lisant les guides. Ici pas de sarong obligatoire, le temple n'est accessible qu'aux balinais et à marée basse. C'est très joli. Nous regardons le soleil se coucher, on aimerait bien y aller aussi. Retour dans le noir, enfin pas vraiment, le ballet des scooters sur la route est largement suffisant. Le propriétaire de l'hôtel avait l'air surpris de savoir que nous conduisions sans chauffeur. Mais au final, c'est sport mais toujours bon enfant. Une conduite pareille en Belgique aura déjà débouché sur une bagarre générale.
Nous démarrons cette journée par un moment de méditation (yep) au temple de Pura Taman Ayun à Mengwi. Ce temple n'est accessible que lors de certaines occasions. Il a été construit et est toujours entretenu par la famille royale. Le sarong est obligatoire pour la visite comme dans la plupart des temples à Bali.
Les routes sont pleines de surprises : on croise des gens avec des charges énormes sur les scooters, des chiens, des chats, des vaches, des coqs, la surprise est à chaque virage. Je suis super contente d'avoir une voiture pourrie sans avoir d'état des lieux. il y a des trous partout, les gens roulent à contre-sens, et même s'ils sont dans le bon sens, on frise le frontal toutes les trois minutes. Ames sensibles s'abstenir.
Le soleil joue à cache-cache mais le temple est très joli. Nous en profitons pour faire un tour dans le village, acheter quelques victuailles. Il y a des chiens et des chats partout. Ils sont super maigres, Bibou devrait passer des vacances ici plus régulièrement. Pour se nourrir, ils vident les offrandes déposées partout devant les maisons.
Nous reprenons la route pour les rizières de Jatiluwih. Après moultes discussions sur la route, on est trop loin, mais non, arrête de t'énerver, nous prenons une route à gauche qui semble être la bonne. nous faisons un arrêt dans un petit estaminet avec vue sur les rizières, ma foi pas désagréable. Nous n'avons plus un radis, Christophe n'ayant pas échangé suffisamment d'euros à Denpasar. Il pensait en trouver partout, et bien NON ! Nous nous retrouvons donc devant la petite cahute à essayer de fourguer nos euros à la petite dame, ma foi, navrée, mais inflexible. Elle nous dit de retourner à Denpasar changer de l'argent et de revenir. C'est ça Chérie, on va faire quatre heures de route et revenir, il n'est pas marqué "La Poste" sur notre front. Demi-tour en râlant, ultime essai pour amadouer notre dame, rien à faire. Nous trouvons finalement un distributeur et nous retirons un peu d'argent. Les montants sont limités par retrait, donc pas de quoi nous sauver pour très longtemps.
Nous passons l'épreuve du paiement (40000 roupies/personne, 10 € pour nous quatre) et trouvons un "parking" le long de la route. En fait, tout le monde se gare n'importe où, et les autres véhicules slaloment sur les routes, ce qui ne les change pas vraiment de leur conduite normale.
Balade au milieu des rizières, c'est super joli. On regarde les Balinais occupés à leurs différentes tâches. Toujours un sourire, un bonjour, ces gens sont formidables. Nous choisissons un circuit de 3.5 km mais au final, nous avons du louper un épisode, car nous nous sommes retrouvés sur une autre boucle, désespérément seuls. Dès qu'il faut marcher, il n'y a plus personne ! Il est 16 heures passées quand nous reprenons la route vers Munduk, notre destination finale ce soir. Il y a des bouchons ! Déjà qu'on ne roule pas vite en temps normal mais là ...
Nous photographions quelques macaques le long de la route. Ils attendent que les automobilistes jettent de la nourriture, certains avec le sachet plastique, BRAVO ! On loupe la rue de l'hôtel, enfin route ... Bon sang, c'est super étroit, si une autre voiture arrive en sens inverse, il va falloir négocier celui qui va reculer ! Quelques hurlements plus loin, et quelques scooters, nous arrivons au Bali Benin, où le propriétaire nous attend à l'entrée. Ben oui y a que nous ! Petit jus de bienvenue, repas balinais et oeps tout le monde au lit. Toujours pas de nouvelle de la valise ...
Réveil difficile pour Anaïs, les chiens toujours aussi nombreux ont fait la bringue toute la nuit, et les coqs ont pris la relève au petit matin. Du coup, ben pas bien réveillée notre fille et plutôt du pied gauche.
Aujourd'hui, visite des trois cascades de Munduk. On va se garer et on se fait taxer 5000 roupies directement ! La descente est raide et de nouveau il faut payer pour la première cascade. Pourquoi pas les trois d'un coup ? Et bien parce qu'elles sont situées sur des villages différents, donc chacun taxe le touriste dans son coin. La première cascade est très facile d'accès même si la remontée s'annonce déjà difficile sous la chaleur. Nous attendons patiemment que le groupe précédent termine ses photos. Une dans l'eau, une hors de l'eau, les mains en l'air, oups j'ai froid, oups c'est mouillé, une main dans les poches, et j'en passe. Nous obtenons tout de même un petit moment d'intimité pour nos photos.
Nous croisons un couple de jeunes retraités français avec leur guide. Ils repartent pour une semaine dans le sud pour se reposer à la plage. Nous discutons quelques instants de ce fichu volcan qui aura décidément pourri la vie de pas mal de monde. Très motivés, nous partons pour la seconde cascade. La balade dans la "jungle" est très agréable. Jungle qu'ils disent sur les forums : t'as une échoppe tous les deux cent mètres, où tu peux même manger des frites, et tout est bétonné, tu parles d'une balade dans la jungle ! Ils y passent même en scooter ! Et là nous arrivons à la troisième cascade ... Plus de 400 marches à descendre, elle a intérêt à être belle. La petite dame, non contente de te taxer du pognon, rigole déjà. Attention ça glisse ! C'est le cadet de mes soucis là ! J'ai besoin d'une corde pour passer d'une marche à l'autre, Ce n'est pas prévu pour les gens de petite taille. Anaïs et moi arrivons en bas au bout de notre vie. C'est très joli avec l'arc-en-ciel au pied de la cascade. Christophe et moi nous faisons royalement rincer, il faut protéger les appareils photos, ils vont déguster ! Mais ça valait l'effort !
Anaïs et Romain prennent un bain de soleil sur un petit promontoire, au soleil, au sec, avec vue imprenable sur la cascade. Tiens revoilà la Hollandaise de tout à l'heure. Elle n'a même pas besoin de nous demander, on sait qu'on doit la prendre en photo du genre de celle du Titanic sur le pont. C'est fou comme les gens ont l'air super émerveillés quand il regarde la photo prise ! T'as l'impression d'avoir fait le shooting du siècle ! Et vient le moment du retour. Je me demande s'il ne vaut pas mieux déjà me jeter de la falaise plutôt que d'affronter une nouvelle fois les 400 marches et le chemin en sens inverse. Mails l'homo-sapiens est robuste ! Et là tu te repasses la phrase en boucle dans ta tête : "quand je rentre, je fais régime !". Nous n'avons plus le temps aujourd'hui de repasser au lac Bratan pour aller visiter le temple Pura Ulun Danu Bratan. On fera quelques photos du lac voisin, en regardant les nombreux macaques qui déambulent le long de la route.
On décide alors d'aller faire un tour à pied dans le village voisin de Munduk dont je n'ai aucune idée du nom. Anaïs emmène son petit appareil polaroïde. Tout le monde nous salue gentiment, avec des petits signes, surtout les enfants. Et là une mamy avec sa petite fille appelle Anaïs en criant "photo, photo", en lui montrant un tout petit bout de chou et le pola. On prend la photo et là c'est jour de fête. Elle nous emmène en contrebas de la route par une volée d'escaliers et on se retrouve avec toute la famille. Re-photo pola, ils ont l'air super contents. Ils écossent des clous de girofle. Une très vieille dame à l'écart m'appelle et me montre comment elle fait. Je m'y mets, elle a l'air satisfaite de l'ouvrière et baragouine je ne sais quoi. En tout cas, faut pas la contrarier, ça on l'a bien compris. Ils disent qu'elle est à l'écart parce qu'il n y a pas de place, mais on pense que c'est plutôt pour mettre de la distance. Il fait noir, nous rentrons à l'hôtel, de nouveau par cette piste, en priant pour ne rencontrer personne venant en sens inverse. Repas à l'hôtel et on va essayer de dormir entre les coqs, les chiens et les scooters qui vont encore se déchainer toute la nuit.
Après un bon petit déjeuner, des crêpes aujourd'hui, nous embarquons tout notre bazar dans notre super Toyota. Nous venons d'appeler Qatar Airways et la valise d'Anaïs a été retrouvée à ... Bruxelles. Elle arrive à Bali ce matin et un pauvre petit monsieur va se taper toute la route jusqu'à notre hôtel pour nous l'apporter. Arrivée prévue pour la valise : 23h00. Anaïs est aux anges : elle fait pour la énième fois l'inventaire de sa garde-robe.
Nous passons de nouveau par le lac Bratan pour visiter le temple Danu Bratan. Nous passons d'abord acheter un sarong. Le temple est magnifique au bord du lac avec la brume en arrière-plan sur les collines. Il y a pas mal de monde, et pas mal de français, mais pas étouffant. On reçoit comme du sable dans les yeux, ça pique ! Beaucoup de gens portent des masques même les étrangers c'est bizarre. On cherche le sable mais on n'en trouve pas. Vous avez deviné ce que c'était ??? Et bien c'est le volcan Agung. Il y a de nouveau eu une éruption où il a craché lave et cendre, et ce qui nous piquait aux yeux n'était rien d'autre que les cendres portées par le vent. Nous reprenons la route, elle paraît longue, on roule très lentement.
Nous finissons tout de même par trouver un bureau de change pour récupérer de la monnaie locale. N'ont vraiment pas peur. Tu rentres, tu demandes des sous, ils sortent un tiroir rempli de billets et hop là. Autant dire qu'à Bruxelles, dans les dix minutes, il n y a plus de tiroir ! Il y a de nombreuses rizières bien vertes le long de la route, un spectacle pour les yeux. Il est toujours difficile de se garer le long de la route pour faire des photos, l'avantage d'utiliser des scooters. Déjà que je suis en mode panique dans la voiture, je n'ose pas imaginer en scooter ! En attendant les garçons, Anaïs et moi repérons un serpent dans l'eau au bas de la route. Sa tête triangulaire sort de l'eau. A l'arrivée de Romain, il disparaît dans les herbes. Nous faisons un stop à Lovina, une station balnéaire réputée pour ses "observations" de dauphins. A priori, des dizaines de bateau poursuivent les dauphins à l'aube, super activité !
Nous mangeons dans un petit resto le long de la plage. Ca sent le touriste ! Les Balinais sont beaucoup plus racoleurs. Plongées, bijoux, coquillage, etc. Mais bon ça fait partie du jeu. Nous les remercions poliment et continuons notre chemin. De nouveau nous ratons la rue de l'hôtel. On ne peut même pas croiser un scooter sans l'envoyer dans le fossé. L'hôtel est super beau et le personnel adorable comme d'habitude. Nous allons faire un tour sur la plage mais il est déjà tard pour le coucher de soleil. Ce n'est qu'hôtels en tout genre.
Pemuteran est tout de même connu internationalement pour sa préservation du corail. Ils ont appliqué une technique prônée par les scientifiques qui consistent à injecter du courant électrique sur des cages métalliques. Le courant stimule la formation de calcaire et la formation de corail. Le corail se développe cinq fois plus rapidement.
Nous avons trouvé un guide pour nous emmener au volcan Kawah Ijen de Java. Nous avons décidé de faire l'ascension de nuit dans l'espoir d'apercevoir les fameux Blue Fires, lorsque le méthane prend feu.
Le guide passe à l'hôtel vers 13h pour nous expliquer le trajet. Départ de l'hôtel à 23 h pour le port de Banyuwangi au nord-ouest de Bali. 35 minutes de voiture, une heure de ferry et deux heures de voiture de nouveau pour atteindre l'entrée du volcan Ijen. ll faut s'habiller chaudement car nous allons à 2880 mètres d'altitude et il risque d'y faire froid. Nous avons prévu pantalons et vestes coupe-vent/pluie, donc ça devrait le faire. Nous passons l'après-midi à lézarder sur un bout de plage, l'ascension s'annonce sportive. Deux jeunes collégiens nous demandent des photos pour un travail scolaire, pas très clair. Ils doivent prendre la photo en mettant une sorte de fanion en carton bien en évidence. On se prête au jeu, ils ont l'air bien contents ma foi.Anaïs prend des photos, Romain fait des concours de ricochet, rien ne change.
Le coucher de soleil est une nouvelle fois grandiose. D'ailleurs beaucoup de touristes (enfin beaucoup y'en a pas beaucoup en fait) se promènent sur la plage. Nous avons posé la question au guide, et le volcan capricieux semble avoir freiné pas mal de gens. A l'hôtel, nous refaisons l'inventaire : pantalon, veste, lampe, bonnet, nous sommes parés.
A 22h45, le guide est là avec son compère chaufeur dans un vieux 4X4 . Arrivés au port, pour les ferries, c'est la grande foule : des camions, des scooters, des voitures, des cars. Notre guide à l'air de s'agiter un peu et on le voit aller discuter plus loin. Dieu seul sait comment, le 4X4 manoeuvre entre tous les véhicules à l'arrêt sous un tonnerre de klaxons et tourne dans une petite ruelle sur le côté. Là, un type en scooter nous attend et nous précède dans un dédale de petites rues. Il veut nous larguer à un endroit mais ça ne semble pas du goût du guide. Grosse discussion, et on repart en sens inverse. Le gars en scooter s'arrête dans l'ombre à quelques dizaines de mètres du parking d'embarquement. Un échange de billets s'opère et nous nous retrouvons en un rien de temps devant la billetterie des ferries, ayant dépassés tous les véhicules en attente. Là il a fait fort notre ami !
Avant de pouvoir acheter nos billets pour la traversée, il faut remplir un formulaire avec son nom, son sexe, son âge et d'où on vient. On lui demande s'il a besoin de nos passeports, "no i'm your guide" dit-il avec un grand sourire. Pas compris.
La traversée ne coûte rien, 6500 roupies soit moins d'un euro. Les sièges sont plastifiés, le sol est collant et à cette heure tardive, les mines semblent toujours plus patibulaires. Un gros barraqué nous propose un massage, on le regarde avec une tête de déterré, hein ? Non merci, ça ira.
3 km séparent Bali de Java mais il faut une heure au ferry pour relier les deux îles, va-t-en comprendre. Romain et Anaïs sont endormis sur les banquettes plastifiées, nous ben on fait ce qu'on peut pour rester éveillés.Arrivés à Java, il pleut. Nous prenons un autre 4X4, sans doute le plus pourri que j'ai jamais vu dans ma vie. On doit aussi rouler les vitres ouvertes parce qu'il n y a plus rien qui marche dans cette voiture. Avec l'humidité, la voiture se remplit très vite de buée, si bien que les derniers kilomètres, le chauffeur les fera en passant la tête par la fenêtre. Surréaliste !
Arrivée au parking, c'est la grande foule. Des dizaines et des dizaines de 4X4 sont garés. Il pleut toujours zut et rezut. L'ascension commence, c'est un cauchemar pour les mollets et les fesses. Il n y a jamais de répit, à chaque virage, on amorce une nouvelle côte et ça sur trois kilomètres. Personne ne fait le malin, tout le monde souffre même notre guide. D'ailleurs lui, on lui laisse une espérance de vie de deux ans, tant il fume, tousse et crache. Et en plus c'est un gros buveur de whisky local nous a-t-il dit. Si ce n'est pas la nicotine, c'est une cyrrhose qui aura sa peau.
Sur le chemin, nous croisons les hommes qui extraient et tranpsortent le souffre du sommet du volcan jusqu'en bas. Certains ont des petites charrettes à roulettes, les autres des paniers accrochés à un énorme morceau de bois, c'est inhumain. Ils transportent inlassablement jusqu'à 80 kg de souffre. D'autres se sont reconvertis en taxi. Ils emmènent et redescendent les touristes dans leur charrette pour quelques centaines de milliers de roupies, tout dépend où commence la course. De nombreux chinois en profitent, avec leur grand sourire, laissant ce pauvre gars morfler, je suis dégoûtée. Mais c'est sans doute un marché lucratif pour ces pauvres hommes hyper courageux et solides.
D'autres vendent aussi des morceaux de souffre comme souvenir. Arrivés au sommet du volcan, bon sang quelle souffrance, il y a un vent très fort qui nous glace. Nous continuons vers le cratère.Il faut mettre les masques à gaz maintenant car les fumées de souffre sont visibles, l'odeur d'oeuf pourri je n'en parle pas. Les yeux et la gorge piquent, on tousse. Au sommet du cratère, on a l'impression d'être aux portes de l'enfer. Des centaines de lampes de poche oscillent ça et là sur près d'un kilomètre. On se croirait dans un film de science fiction surtout avec les masques à gaz qui rendent encore tout cela plus apocalyptique. Anaïs est épuisée, nous la laissons sur un bout de rocher et nous descendons au plus profond du cratère, à côté du lac acide. Les fumées sont encore plus importantes et lorsqu'elles se dissipent, on aperçoit un ou deux blue fires. Ouf, nous ne serons pas venus pour rien même si on s'attendait à un autre spectacle. Par contre, lorsque les fumées se rabattent sur nous, nous suffoquons, on pleure, on tousse, je suis en mode paniiiiiiiique ! La pluie continue de tomber, nous sommes transis de froid. Il faut maintenant reprendre la longue remontée glissante dans le cratère, suivie par l'horrible descente du volcan,toujours glissante, qui achève les jambes. Quelle expérience !
Lors de la remontée dans le cratère, on doit s'accrocher aux roches coupantes pour ne pas glisser. Anaïs et moi regardons nos ongles en permanence. On s'imagine déjà l'explication à l'esthéticienne quand on va débarquer avec des ongles cassés : "ben vous voyez, on était au fond d'un volcan et on devait s'accrocher aux rochers pour ne pas tomber dans les trous". Elle va nous prendre pour des cinglées ! Mais au final on a bien géré. Par contre, j'ai moins bien géré mon pantalon : en glissant, je me suis bien entendu étalée, et mon pantalon s'est déchiré du dessus jusqu'en dessous de la fesse gauche, de toute beauté ! Nous reprenons le chemin en sens inverse et rentrons vidés à l'hôtel. A Java il pleut, trois kilomètres plus loin à Bali c'est grand ciel bleu. Pisicine et transat pour le reste de la journée, on l'a bien mérité ! Nous avons pris très peu de photos, l'obscurité, les difficultés pour circuler, les fumées de souffre et le brouillard ont tout anéanti.
Les enfants préfèrent rester à l'hôtel, donc les vieux partent seuls, dans leur vieille voiture pourrie. Nous décidons de partir vers le nord ouest, endroit totalement boudé par les touristes. C'est une région où la religion musulmane est beaucoup plus marquée qu'ailleurs. Nous voyons plus de mosquées et de jeunes filles voilées. Mais les voiles sont très colorés. Quelques kilomètres plus loin, nous faisons un arrêt dans un temple, une procession est en route. Nous demandons si nous pouvons accompagner. Sous réserve de porter le sarong et de faire une petite donation au temple, nous sommes embarqués dans le flot. Nous discutons avec un couple. La dame porte un coffre sur la tête et elle nous fait comprendre que c'est lourd à amener jusqu'au dessus, au temple. Ca doit être une mode ici, elle demande à prendre une photo avec nous. C'est qu'on deviendrait célèbre !
Il y a des singes partout, ils attendent de pouvoir piquer quelque chose dans les offrandes. D'ailleurs, le lieu de culte est totalement grillagé, sans doute pour éviter que ces petits voleurs opportunistes n'y trouvent leur compte. Sur la route, tout un petit monde hétéroclite se croise en klaxonnant. Nous nous perdons dans une ville à la recherche des rizières. Nous parvenons à peine à faire demi tour tant les rues sont étroites. Les gens nous dévisagent avec des "Hello" à tout va, a priori, il n y a vraiment pas de touristes dans le coin. Nous achetons des ananas et notre vendeur a bien à coeur de nous trouver des fruits bien mûrs. Les enfants sont vraiment super chouettes. Nous traversons la rivière, tout est rempli de déchets, quelle catastrophe ! Nous trainons sur les chemins en prenant des photos, ce fut une très belle journée !
Départ de notre petit hôtel à Pemuteran, nous y étions super bien. Nous reprenons la route, lente et sinueuse de Bali pour redescendre vers le sud, vers Ubud. Nous traversons des villages, des villes où règne toujours la même agitation. A Budugul, nous décidons de sortir des routes principales en suivant notre atlas. Enfin, on loupe déjà la première route, allez on prend la prochaine à gauche on verra bien ! Nous nous retrouvons sur les petits chemins de campagne, à peine assez larges pour la voiture. Tout le monde nous salue bien gentiment, à part Schtroumph Grognon à mobylette avec son panier qui s'énerve un peu à un carrefour. Pas très balinais tout ça mon ami ! De temps en temps on vérifie avec un habitant que nous allons toujours dans la bonne direction, la moitié des patelins ne se trouvent pas sur l'atlas ou quand tu penses que tu y es, tu en es déjà sorti. Bref un petit casse-tête. Je ne voudrais pas être facteur dans le coin ! Déjà que je suis nullle avec une carte en temps normal, là je nage !
Chaque maison a son temple et certains n'ont rien à envier à ceux que nous avons visité, un régal pour les yeux. il faut aussi sans arrêt klaxonner pour que les chiens, couchés au milieu de la route, daignent déplacer leur derrière sur le bas-côté. Certains d'ailleurs n'ont pas du réagir assez vite car on croise beaucoup d'éclopés. Arrivée à l'hôtel à Ubud : cauchemar ! C'est une horreur ! Il fait sale, les draps sont aussi sâles et déchirés, c'est super bruyant et d'ailleurs le personnel n'a pas l'air heureux de vivre non plus. On met un mail à booking pour leur demander d'accepter de modifier les nuits d'hôtel et nous réservons un autre hôtel à quelques kilomètres. Au final, nous pourrons modifier notre réservation, ouf, je pensais devoir payer l'entiéreré de la réservation. L'hôtel propose des navettes gratuites vers le centre ville, parce que même avec un scooter, cette ville est un cauchemar. C'est Bruxelles aux heures de pointe, puissance mille. C'est rempli de touristes, particulièrement des australiens et on compte les balinais. La ville n'est que succession de magasins, restaurants et bureaux pour les excursions, tout ce qu'on aime ! Nous prenons une navette gratuite jusqu'au temple Ubud Palace au centre ville pour aller assister à un spectacle de danse balinaise. environ 6 €/personne, pour une heure trente de spectacle. Nous arrivons près d'une heure à l'avance pour être certains d'avoir une bonne place. Le spectacle est très joli, le balais des yeux, des doigts des danseuses est impressionnant. Elles sont si gracieuses ! Romain, qui mange comme quatre depuis qu'on est arrivé, crie famine. On laisse les enfants choisir le restaurant et nous prenons une table de riz pour deux ma foi pas moche du tout du tout ! Le chauffeur nous a laissé son numéro. On demande au restaurant de l'appeler pour qu'il nous ramène au goulag. Il nous propose déjà de nous emmerner à droite et à gauche demain, mais nous le remercions poliment, on va se débrouiller gamin !
A l'hôtel, hurlements d'Anaïs ! Il y a des bruits dans la chambre, il y a des bêtes, impossible de la faire dormir là. Il s'avère que les bruits venaient des lézards, qui dormaient en effet dans la chambre. Car rien n'était fermé dans ce truc, tout rentrait !Allez courage ! Une nuit puis on s'en va !
Après une nuit moyenne dans cet hôtel merd... nous allons prendre le petit déjeuner. Une bonne femme attache son maillot et sa serviette à la rambarde de la terrasse qui surplombe la piscine, très classe ! D'un autre côté, on ne peut pas accéder à la terrasse le bois se soulève un peu partout ):-
On décide de laisser les bagages ici la journée et de repartir ce soir tout en profitant de la navette gratuite vers la ville. Nous visitons l'Ubud Palace de jour cette fois. Ici l'accès aux temples est gratuit. Bon quand tu vois ce que tu paies pour manger et boire par rapport au nord de Bali par exemple, finalement c'est de bonne guerre. Nous allons jusqu'à la Campuhan Ridge Walk, la balade à Ubud paraît-il. 6 km au total. Ouais bon bof. A part les rizières à la fin de la balade, ce n'est pas vraiment transcendant, avec en plus des restaurants, cafés, boutiques, mais WE DID IT !
Nous visiterons aussi le Pura Taman Saraswati, très joli avec ses bassins de lotus. Nous terminons par un petit tour dans les magasins afin d'admirer les oeuvres d'artistes locaux. Un masque de la colère a retenu notre attention. Pour Anaïs ce sera un bikini. Romain, il s'en fout..
Alors ... Ubud ... C'est un énorme embouteillage permanent. Même circuler en scooter est un cauchemar. C'est aussi une succession de boutiques en tout genre, de galeries d'art, de restaurants, d'hôtels et accessoirement, quelques temples. Les prix sont doublés voire triplés par rapport au nord de Bali, c'est assez impressionnant. On ne va pas dire que nous sommes fans ! Après avoir visité l'Ubus Palace le soir, nous refaisons la visite la journée. Deux jeunes garçons apprenent à danser avec leur professeur d'un côté et toute une classe de petites filles de l'autre. C'est comme chez nous : il y a les appliquées/douées au premier rang, et le reste derrière qui essaye de suivre. C'était super sympa à regarder, elles ont terminé le cours sous un tonnerre d'applaudissements. Nous visiterons également le temple Saraswati et ses bassins de lotus, très joli. Nous faisons la balade A/R de 6 km, la Campuhan Ridge Walk, à ne pas manquer il paraît. Ouaich moyen bof. A part les rizières au sommet, rien de bien intéressant. Ca ne terminera certainement pas dans notre top 10, c'est clair.Nous faisons un tour en ville, Anaïs flashe sur un bikini et nous sur un masque de la colère. On reviendra demain avec des sous !En attendant, nous appelons notre chauffeur préféré pour qu'il nous ramène à l'hôtel, mine de rien le temps passe vite !Allez demain c'est rafting ! Il faut se lever plus tôt ! Parce qu'ici tu vas déjeuner à 7h45, tu sors de là à 8h45 en ayant juste mangé des oeufs. Donc faut prévoir le délai !
Aujourd'hui c'est rafting à Sidemen sur la rivière Telaga Waja. Pourquoi faire plus d'une heure de trajet alors qu'il y a une activité similaire à Ubud ? Parce qu'à Ubud, la rivière est très polluée avec beaucoup de sacs plastiques et tout le parcours ne se fait pas dans la jungle alors qu'à Sidemen c'est plus sauvage, avec plein de cascades, des rizières, la forêt tropicale partout autour, bref top ! Pour 25 €/personne environ, un chauffeur vient nous chercher à l'hôtel, 18 km de rafting avec un arrêt pour boire un coup, repas buffet et trajet retour à l'hôtel, je ne sais pas comment ils s'en sortent.
A l'arrivée, nous recevons un café de bienvenue. Les musulmans indonésiens ont une manière un peu bizarre de boire leur café, ils le vident dans la soucoupe, et pas dans la tasse. Notre compère sur le raft est un jeune gars bien sympa, Abah. Il nous arrose régulièrement avec sa pagaie, mais on lui rend la pareille. La rivière est assez calme,et il y a une petite descente de 4 mètres, surtout pour les photos.
Nous avons acheté le CD, on visionnera ça à la maison, mais les enfants les ont vues sur la télé là-bas et ils avaient l'air satisfaits ! Le buffet repas est délicieux avec du riz fris, du riz à la vapeur, des nouilles, du poisson, du poulet, des légumes cuits. Après un des gars nous fait faire le tour du petit jardin aromatique, pour terminer, bien sûr, au magasin de café et thé que nous avons au préalable gouttés. Une petite affaire bien rôdée. le café, leLuwak Café est fabriqué à base d'excréments de mangoustes :-)
Ils n'ont rien trouvé de mieux que d'enfermer des mangoustes dans des cages pour les montrer aux touristes, pffff Je pique personnellement un petit somme sur le trajet du retour, mamie n'a plus vingt ans ! Ce fut une très belle journée.
Après quelqu'hésitations, on décide d'aller à la monkey forest. C'est un gros poumon vert dans la ville d'Ubud où vivent en liberté des dizaines de macaques. C'est une affaire touristique qui marche, donc les animaux sont nourris et bien traités sauf lorsqu'ils deviennent agressifs. Des gardes font claquer comme des lance-pierres et les singes s'éparpillent à vitesse grand V. Nous faisons les deux kilomètres à pied, on va plus vite que les voitures et les scooters, tout est déjà embouteillé. Ce sera la bonne surprise pour nous. Le parc est très joli avec les temples et flore locale. Vraiment très chouette.
Nous sommes restés beaucoup plus longtemps que prévu. A peine entrés, un singe saute sur mon sac à dos et procéde à une fouille. Il trouve la crème solaire et se barre avec, sapristi ! Il va un peu plus loin pour essayer de déguster sa proie, mais pas à son goût apparemment il laisse tomber le pot Vichy. Christophe s'approche pour récupérer la crème et à ce moment un deuxième singe lui saute dessus et le mord à la jambe !Du coup, de nouveau, passage en mode panique ! Rage ! Mortel ! Merde !
A part Anaïs qui les évitera soigneusement, chacun va à un moment ou un autre avoir un singe sur son épaule ou sur sa tête. Christophe a assez mal, il passe aux toilettes pour évaluer la blessure. C'est assez rouge et un peu gonflé. On continue tout de même la balade en essayant de trouver le poste de secours que nous ne trouverons jamais. A l'entrée, on nous dit de mettre de l'alcool et que si ça reste douloureux d'aller chez le médecin. En sachant qu'il faut recevoir le vaccin dans les 48 heures, faut qu'on trouve un médecin. Nous avions pris les références de l'hôpital de Kuta qui se trouve a priori à 1h30 de route d'Ubud. Nous faisons un tour en ville pour acheter les maillots de bain et notre masque. Nous trouvons également des planches à découper en tek à 15 € et des pailles aussi en tek. En effet certains hôtels essayent de réduire l'utilisation du plastique et utilisent ces pailles vraiment sympas !
Sur le trajet du retour nous hurlons un "we are belgium" aux belges en tenue de supporter qui se promènent. Ils ont bien rigolé. On en profite pour cracher de l'autre côté sur le supporter français avec son maillot de Griezman, pauvre type. Surement un copain de Christelle !
Le chauffeur de taxi se marre mais ici tout le monde connaît Hazar et Lukaku. Le chauffeur de taxi nous dit ne pouvoir suivre que les clubs en Angleterre et en Espagne, le reste n'est pas possible. Retour à l'hôtel, la petite demoiselle charmante (c'est une habitude) téléphone à la clinique pour nous. Elle se trouve à un petit kilomètre de l'hôtel et ils proposent gentiment de nous emmener. Christophe est reçu assez rapidement par le médecin qui lui fera les deux premières injections de vaccin anti-rage, avec un antibiotique pour un herpès que les macaques pourraient porter, un autre pour les infections et une pommade. De retour en Belgique, il faudra refaire encore deux injections du vaccin, quelle affaire. Mais bon, sachant que la rage est mortelle à 100 % si le vaccin n'est pas donné dans les 48 heures, il vaut mieux ne pas prendre de risque même si aucun cas n'a été rapporté depuis 2014. Mon portefeuille souffre aujourd'hui !
Nous terminerons nos vacances à Ahmed Beach. L'hôtel est super chouette à deux pas de la plage où nous allons trainer, regarder les enfants jouer, et admirer bien sûr le coucher de soleil.
Il y a quelques enseignes pour faire de la plongé, mais nous ne tenterons pas l'expérience. Pourtant nous avons amené nos carnets mais on est pas dans l'ambiance plongée, sans trop savoir pourquoi.
Nous irons tout de même faire du snorkeling le long d'un récif en emprutant les petits bateaux de pêche locaux. Sur les lieux touristiques, les demandes racoleuses et pressantes d'offres de service en tout genre seront sans aucun doute le seul bémol durant nos vacances.
Les enfants auront fait overdoses du jus de fruilts frais, de transats, de pisicine, de bain de mer, bref leurs vacances de rêve. Bali fut pour nous une très jolie découverte avec une population accueillante et de très bons souvenirs.