Et voilà, les vacances tant attendues.
Cette année, retour au Brésil, avec un focus sur le Pantanal.
Le Pantanal est composé de prairies et savanes inondées. Il s'étend sur le Brésil, la Bolivie et le Paraguay, c'est la plus grande région humide du monde avec +/- 210000 hectares de superficie. Il se situe dans le Mato Grosso, au centre ouest du Brésil. Moins connu que l'Amazonie mais très riche en faune et flore, on compte pas moins de 3500 espèces de plantes, 656 espèces d'oiseaux, 325 espèces de poissons, 159 espèces de mammifères. 53 d'amphibiens et 98 espèces de reptiles, rien que ça.
Le Pantanal est traversé par le fleuve Paraguay qui lors de ses crues, irrigue la zone et se divise en de nombreux petits cours d'eau.
Bon ça se mérite :-)
- Départ de Bruxelles à 6h du matin (c'est déjà foutu)
- Escale à Lisbonne 3 heures
- Vol vers Sao Paulo - 11 heures, nuit sur place et le lendemain vol très court vers Cuiaba où démarre notre aventure avec Pascal Crépin le guide naturaliste de Bushmasters Ecotours.
A peine arrivés, je précise déjà qu'on annonce plus de 35° avec un ressenti dépassant les 40° ... adieu ...
Comme conseillé par l’agence de voyage, suite aux longues files lors des contrôles, nous arrivons à l’aéroport plein d’espoir. Échec … Belgique pays en ruine. Aucun guichet n’est ouvert, des centaines de personnes agglutinées dans le hall devant un panneau vide et bien sur personne pour donner un minimum d’information. Nous devrons attendre une grosse heure avant que deux dames apparaissent, préparent leurs ordinateurs, les auto-collants, à peu de chose près elles faisaient le ménage, sous les yeux de centaines de personnes a deux doigts de les atomiser. Pas loin d’une demi heure pour enregistrer nos bagages je passe en mode multi stress.
Au contrôle, il y a foule malgré l’heure. Évidemment nos sacs sont contrôlés mais nous avons finalement une heure de rabe avant le décollage.
Arrivée à Lisbonne, jusque là tout va bien. Il nous faut attendre quatre heures. Du coup on fait tous les magasins. Décollage pour 10h30 vers Sao Paulo soit 5 films ☺️🤪
Le service se perd chez TAP : on a eu droit à deux passages boissons dans des verres à goutte, nom mais que wa ! 10h de trajet !!!!
Arrivés à Sao Paulo, un seul sac arrive sur le tapis, angoisse. Puis un gars nous baragouine que des sacs sont déchargés au fond de l’aéroport et qu’on devrait aller vérifier. Et bien oui, ils sont là. Comme ce ne sont pas des valises « normales » ils les déchargent ailleurs. Et communication zéro. C’est comme quand tu embarques dans l’avion : les gens avec des sacs à dos montent dans l’avion avant ceux qui ont des valisettes 👀 Bon de toute façon on ne comprend rien mais tout de même. Prochaine épreuve : la navette vers l’hôtel. Il faut donc monter au troisième étage sauf que tu es déjà au troisième étage. Il faut traverser et traverser la route pour trouver le coin où les minibus s’arrêtent. J’appelle finalement l’hôtel, ça va me coûter un pont, pour entendre qu’elle arrivera dans 30 minutes. Didju on voudrait manger, se laver et dormir sapristoche. Mais bon au final on y arrive toujours et nous passons une mini nuit, mais nous n’entendrons pas les nombreux avions malgré les fenêtres ouvertes.
On pense que c’est terminé mais non !!! Après avoir repris la navette vers l’aéroport pour notre dernier vol vers Cuiba, on checke le vol de 9h35 sur l’écran sauf qu’il n’y a pas de vol à 9h35 !!! …. Déjà que Connections nous avait communiqué 10 h, là nous sommes largués. Et bien sûr personne ne parle anglais 😨, va-t-en demander ça en portugais maintenant.
Christophe part aux infos pendant que nous rejoignons la file des enregistrements. Là y a un gars qui nous demande nos boarding passes, on lui dit qu’on n’en a pas encore et en retournant notre sac à dos dans tous les sens il nous dit d’aller ailleurs, il faut monter et trouver le guichet B, qu’est-ce qu’il a bien pu lire sur mon sac 🤔
Du coup on reprend notre périple dans l’aéroport parce que le guichet B, c’est celui tout au fond blindé de monde bien sûr ! Bref heureusement que nous sommes arrivés plus tôt ça nous laisse du temps. Surtout que finalement le vol aura près d’une heure de retard, on se croirait chez Ryan Air. Pour le retard et aussi pour la logistique. On ne comprend rien à leur zone pour l’embarquement. Il y a aussi les prioritaires, les premiums, les golds, les normaux, les presque normaux puis nous. Plus la petite dame qui note tous les passagers sur un carnet, finalement le retard est compréhensible.
On quitte Sao Paulo sous 11° pour arriver à Cuiba à plus de 30°, le contraste est mortel. Il fait chaud !!!
Fernouche vient d’arriver et le guide Pascal Crépin est là aussi. On ne l’imaginait pas comme ça. C’est un Monsieur proche de la soixantaine, petit et grassouillet. On est loin d’Indiana Jones ☺️
On nous emmène, enfin Roger, dans un van pour la Transpaneira, notre terrain de jeu pour les prochains jours. On fera un arrêt pour un sandwich et au supermarché pour acheter de l’eau et des biscuits beaucoup plus chers dans les lodges.
Nous empruntons donc la fameuse route Transpaneira, piste rouge (le fer !!!), ses 145 km, ses 127 ponts. Nous nous arrêtons assez rapidement pour les premiers caimans. Ils ne sont pas si petits finalement et se dorent au soleil. Il y en a partout. Romain trouve une mue de serpent bien conservée d’une trentaine de centimètres, sans doute une vipère.
Sur la route, de nouveau, Romain repère un tapir, chance car à ce moment de la journée il n’est pas supposé se promener. On a tout de même le temps de l'immortaliser, je pensais que le tapir était bien plus petit.
Arrivée à Aymara Lodge : passés le portail d’entrée, il faut encore rouler 20 km sur une nouvelle piste. Les chambres sont très agréables, sauf qu'il n y a pas de vitres, donc air co à fond et fermeture des volets pour démoraliser les moustiques.
Nous sommes explosés après près de 30 heures de voyage et demain lever à 5h pour petit game drive au lever du soleil.
Après une bonne et courte nuit, nous sommes prêts, à l’heure dite, équipés comme des porte-avions avec jumelles, appareil photo, documentation, eau bref on peut tenir un siège. le guide arrive une heure en retard, problème de réveil, ah ben bravo, il est resté à l'heure de Sao Paulo. 👀
Le trajet se fera dans la propriété voisine, sans doute des accords entre les éleveurs. Nous voyons beaucoup d’oiseaux tous plus beaux les uns que les autres. Pauline pense voir des coyotes mais ce sont des renards. Nous les suivons au fur et à mesure de leur avancée, ils ne sont pas farouches. Soudain nous tombons sur un groupe de vautours, en même temps une odeur horrible nous flatte les narines. Un cadavre, sans doute de caïman, doit se décomposer dans le marais pour le grand plaisir des charognards. Notre chauffeur qui a des yeux partout, repère des traces de jaguar et des traces fraîches. On s’emballe, on scrute partout mais il n’est pas facile de repérer quoi que ce soit. On a une pensée émue pour les vaches qui traînent dans le coin, proies a priori facile pour les félins.
Retour au lodge pour le petit déjeuner. Suite du programme, incursion a pied dans la propriété. Pas de faune mais une flore dense. Notre guide prend un morceau de branche et frappe une plante avec de larges feuilles. Après quelques secondes, des fourmis surgissent de partout. Il nous explique que la plante et les fourmis ont un « accord ». La plante héberge les fourmis, appelées fourmis de feu, et en échange, les fourmis protègent la plante. Le guide demande un volontaire pour prendre une fourmi. On ne se bouscule pas au portillon car ces fourmis mordent et la morsure brûle moyennement fort. Vincent se porte volontaire et a priori c’est douloureux. Christophe va aussi essayer ainsi que Muriel que la fourmi ne semble pas vouloir mordre, il faudra la motiver. Elle aura tout de même un petit gonflement, Muriel hein pas la fourmi.
Nous arrivons à un étang ma foi bien sympathique rempli de jacinthes d’eau. Il nous demande de prendre des photos car on y reviendra le soir et les photos nous permettront d’identifier les changements. On se regarde un peu perplexes mais soit, au point où on en est. Un autre groupe arrive, des américains et des anglais. Pascal le guide veut que nous partions il veut rester devant le groupe. Ça fait un peu prénatal Pampers mais bon on suit. Un peu plus loin, nous tombons sur une famille de singes capucins qui sautent de branches en branches. Ils sont bien mignons. Et on se fait rattraper par l’autre groupe finalement, caramba.
On rejoint l’hôtel pour manger puis patienter pour le prochain Game drive au même endroit que le précédent. Pas grand chose à se mettre sous la dent si ce n’est le groupe de vautours qui traînent toujours pas loin du cadavre puant. Le guide propose de s’enfoncer dans un petit chemin. On doit se méfier car le camion ouvert est souvent giflé par des branches, Romain va s’en prendre une monumentale d’ailleurs. Après quelques kilomètres il fait demi-tour rien, nikskes, nada.
On rentre bredouille pour aller de nouveau manger. Après balade de nuit dans la forêt. Armés de nos lampes de poche nous nous enfonçons sur le petit chemin de promenade. Pascal Le Guide a pris un appareil qui lui permet de reproduire le cri des chouettes. On se regarde, c’est bizarre tout de même. Après quelques petits sons, Vincent qui balayait tous azimuts trouve une petite chouette chevêche qui a répondu à l’appel. Alors pour être correcte, il s'agissait d'une burrowing ownl autrement nommée Athene cunicularia soit dans la langue de Molière une chevêche des terriers. On va se faire reprendre sans arrêt par le guide avec ses "pas du tout" qui resteront des les annales. La suite sera moins fructueuse plus rien à l’horizon. Arrivés à l’étang, on se regarde y a rien de spécial, pas de lucioles ou autre bestioles. Notre guide s’excuse car le spectacle attendu des nénuphars la nuit n’est pas au rendez-vous. Apparemment les jacynthes ont tout colonisé faisant disparaître les nénuphars.
Circuler la nuit est un peu stressant : les bruits, le fait de ne rien voir, les araignées, ça ne met pas en confiance loin de là. C’est là qu’on pense aux gamins qui ont survécu 40 jours en Amazonie. COMMENT ONT-ILS ÉVITE LA CRISE CARDIAQUE ? Soudain Christophe pousse un cri : il a été piqué juste en-desous de l'oeil et apparemment ça fait très mal. Je regarde avec la lampe de poche, on dirait qu'un dard noir est resté dans la plaie. Je retire tout mais durant toute la balade on voir que c'est très douloureux. On discute, on pense à une abeille mais notre guide nous répond avec un soupir de "quelle bande de nazes" que les abeilles ne circulent pas la nuit et que c'est certainement une araignée. Le "est-ce que ça va", ne semble pas faire partie de son vocabulaire. Ce type est décidément bizarre.
Nous rentrons sous les chants d’un xieme appel, sans compter sur les borborygmes du guide mais personne ne viendra.
On se retrouve finalement au bar avec une caiperinhia, il faut bien se consoler. Christophe a toujours très mal, on désinfecte et on lui file un paracétamol. On verra demain. Finalement il faudra quelques jours pour que la douleur et un léger gonflement disparaissent. Moralité, ne pas mettre de frontales la nuit dans le Pantanal pour aller se promener.
Départ à 6h de nouveau dans le camion tape cul ( brazilian massage). On voit quelques oiseaux mais rien de transcendant. C’est sans compter sur Romain .